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Full text of "Revue des instruments de chirurgie ; bulletin mensuel illustré des instruments et appareils en usage dans les sciences médicales ; dir. Emile Galante"

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Pi E-VXJE 


DES 

INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


Dieecteur : Émile GALANTE 

PARIS — Rue de l’École-de-Médecine, 2 — PARIS 


SOMMAIRE. — Bulletin. — Stéthographe de M. leD’’ Mauref..— Dilatateur utérin de Sims. — Embout pour 
irrigations nasales, de M. le D"- Gellé. ^ Trousse de sport. — Boîtes de bougies uréthrales de M. le 
Guyon. — Verres de montre. — Ballon effilé de Pasteur. — Ballon diluteur de M. le D' Miquel. 
— Aspirateur double. 


R» 1. 


l®" Janvier 1892. 

BULLETIN 


Dans une des dernières séances de VAcadémie de Médecine, M. le professeur Güyon 
a présenté, au nom de M. le D'' Bay, un appareil auquel VAcadémie des Sciences 
a récemment décerné le prix Montyon (arts insalubres). Cet ingénieux instru¬ 
ment, destiné aux opérations chirurgicales, produit, comme les thermocautères 
connus, le phénomène de rincandescence du platine en présence des vapeurs 
carburées. Le pyro-cautère de M. le D‘’ Bay a été construit par M. Collin ; 
le principe sur lequel est basée la disposition du foyer est absolument personnel 
à l’inventeur. Le côté original de cette élégante solution est la suppression de 
la soufflerie. 

D’autre part, M. le D"" Paquelin vient d’exposer, dans le numéro du 30 décem¬ 
bre du Bulletin de Thérapeutique, les perfectionnements qu’il a apportés à la 
construction de son thermocautère (modèle 1876). Les différences qui séparent 
le nouvel appareil de l’ancien sont de trois ordres et consistent en change¬ 
ments apportés dans le dispositif de chacun des organes fondamentaux de 
l’instrument, dans la suppression de l’emploi de deux espèces de combustible 
(il n’y a plus de lampe à alcool), et dans l’addition de plusieurs organes dont 
deux surtout (robinet doseur-mélangeur et chalumeau indépendant) jouent un 
rôle important. 

A la Société de Chirurgie, M. le D*' Felizet a montré une nouvelle seringue 
antiseptique. Ce modèle, d’une construction un peu spéciale, a pour avantage 
principal la résistance parfaite du piston à l’action irritante des divers liquides 
employés. Le jeu du piston s’opère par une disposition sur laquelle nous aurons 
l’occasion de revenir un jour. L’instrument est facilement stériiisable à l’étuve 
ou par l’immersion dans des bains antiseptiques chauds. 



2 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


( 1892 ) 


Mentionnons enfin la présentation d’un trépan tout particulier à la Société 
de Biologie par M. le professeur Dastre, de la Faculté des Sciences. Grâce à 
lui, on peut attaquer par le pharynx et la base du crâne, chez les animaux 
de laboratoire, la glande pituitaire si difficile à atteindre par l’intérieur de la 

boîte crânienne. , 

Emile Galante. 


STÉTHOGRAPHE 

DE M. LE D' E. MAUREL 

Médecin principal de la Marine, Professeur agi'égé à la Faculté de Médecine de Toulouse. 


Le ruban métrique ne donne que le périmèlre thoracique. Or, la section thoracique 
n’étant pas forcément proportionnelle au périmètre, il peut arriver que la section soit 
modifiée sans que le périmètre le soit, et, s’ils le sont en même temps, ils peuvent ne 
pas l’être proportionnellement ou même l’être en sens inverse, l’une étant diminuée tandis 
que l’autre est augmentée. 



Fig. 1. — Stéthographe de M. le D'- E. Maurel. 


Le ruban métrique est donc à rejeter comme moyen de mensuration de la poitrine. 

De là la nécessité de s’adresser aux instruments donnant la section, tels que les cyrto- 
mètres de Woillez et de Nielly. Ce sont les instruments et les procédés de ces deux 
auteurs, perfectionnés, qui ont conduit à l’instrument et au procédé suivants : 

Le stéthographe, comme son nom l’indique, est plus spécialement destiné à prendre 
les courbes de la poitrine, mais il peut être appliqué à toutes les autres. 

Description de l'instrument.— Le stéthographe se compose : 

1“ D’une lame de plomb de 2 centimètres de large, de 2 millimètres d’épaisseur et de 
60 centimètres de long; 

2“ De deux lacs cousus par leurs bords et formant une gaine dans laquelle la lame de 
plomb se trouve serrée, puis se continuant dans un espace de 60 centimètres, ce qui 
donne à l’instrument une longueur totale de l'",20 (fig. 1); 

3« D’une boucle ordinaire cousue à l’extrémité des lacs renfermant la lame de plomb, 
et permettant de fixer 1 instrument sur la poitrine pendant qu’on la moule exactement 
et qu’on lit les mesures ; 



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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


4° D’un ruban métrique, fixé sur la gaine dans une étendue ' de SO centimètres, dont 
le zéro correspond à la boucle et dont le reste flotte libre de même que les lacs. 

Description du procédé. — Position du sujet. — Quelle que soit la position adoptée, 
le malade doit avoir le tronc droit, symétriquement placé, et regarder droit devant lui, 
sans chercher à voir ce qui se passe. 

Position de l’opérateur. — Comme on ne prend qu’un hémithorax à la fois, c’est tou¬ 
jours de ce côté que doit se trouver l’opérateur. 

Position de l’aide. — L’aide se place du côté opposé. 

Lieu d’élection. — C’est l’articulation sterno-xyphoïdienne, 

Application du stéthographe. — On trace au crayon dermographique une croix sur la 
ligne médiane, au niveau de l’articulation sterno-xyphoïdienne, et une hgne sur la série 
des apophyses épineuses. 

Plaçant ensuite le zéro du stéthographe au niveau de la croix sternale de telle manière 
que le bord inférieur de l’instrument affleure l’articulation, on le conduit, en le tenant 
d’assez près, sur la partie latérale d’abord, et ensuite sur la partie postérieure de la poi¬ 
trine, en lui donnant autant que possible, du premier coup, un trajet horizontal. Dès que 
la boucle a été placée en avant, l’aide s’en est emparé et s’attache désormais à la main¬ 
tenir en place, tout aussi bien en hauteur que dans le sens horizontal. Dès que l’opérateur 
a dépassé les apophyses épineuses, l’aide applique la main qui lui reste disponible sur ce 
point, et maintient le stéthographe par une pression égale et constante. 

L’opérateur continue à appliquer la lame de plomb, et, arrivé à son extrémité, saisit le 
lacs, vient le passer dans la boucle et serre l’appareil d’une manière suffisante pour que la 
pression qu’il exerce facilite son maintien en place, maintien en place qui est en plus 
assuré par l’aide. 

Points de repère. — A, le premier, est le périmètre total. Il se prend à l’aide du ruban 
métrique ramené jusqu’au zéro. Nous pourrons donc, quand nous replacerons l’appareil 
du côté opposé, être sûr que la pression exercée par l’appareil est la même. — B, le 
second, consiste en une s^rie de traits de crayon dermographique suivant des deux côtés 
le bord supérieur de l’instrument. 

Mensurations. — Deux sont à prendre ; la première est celle de l’hémithorax, qui est 
donnée par le chiffre qui correspond à la ligne des apophyses épineuses, et la seconde 
est le diamètre antéro-postérieur, que l’on prend par-dessus le stéthographe avec un 
compas d’épaisseur. 

Ces deux dimensions prises, on dépasse le lacs de la boucle, et, en tenant le stétho¬ 
graphe par les points correspondant aux deux extrémités de l’hémithorax, on le trans¬ 
porte sur le papier sur lequel on doit reproduire la courbe. 

Papier métrique. — Le papier adopté est divisé en carrés de S millimètres de côté; 
quatre de ces carrés représentent donc le centimètre carré. 

Une des lignes étant prise comme diamètre antéro-postérieur fictif, on dispose le stétho¬ 
graphe sur ce papier, de telle manière que le zéro corresponde à ce-diamètre, et que le 
chiffre indiquant la longueur de l’hémithorax lui corresponde également. Mais, de plus, 
pour être sûr que l’écartement est bien le même, on se sert du compas d’épaisseur dont 
le stéthographe doit loucher les branches. 

Ce n’est qu’après s’être donné cette nouvelle garantie que le crayon est conduit le long 
du bord inférieur de l’instrument, celui même dont on a pris soin de constater l’applica- 
cation exacte. 

Redressement de l’instrument. — On y arrive en le redressant d’abord par une traction 
modérée, ensuite en le laissant tomber un certain nombre de fois sur une table, à plat 
et sur chacun des côtés. 



REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


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Deuxième hémithorax. — Le stéthographe étant redressé, on procède à son application 
du côté opposé, en suivant les mêmes règles. 

Pour être sûr qu’on le place à la même hauteur, on a non seulement les deux marques 
des deux lignes : antérieure et postérieure, mais aussi les traits horizontaux marqués sur 
sur toute la circonférence. Enfin, l’appareil étant bouclé, le périmètre total nous indi¬ 
quera si la pression est bien la même que la première fois, ou bien si nous devons la 
modifier. 

Après s’être assuré de ces deux points, on lit la longueur du second hémithorax comme 
le premier, et le stéthographe étant porté de nouveau sur le papier métrique, le second 
hémithorax est tracé comme le premier. 


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Fig. 2. — Papier quadrillé pour le stéthographe de M. le b-' Maurel. 

Appréciation de la section thoracique. — On a ainsi le périmètre des deux hémithorax. 
Pour connaître leur superficie, il suffit de compter les carrés que chacun d’eux comprend, 
et de diviser le total par 4 quand on s’est servi du papier divisé en quarts de centi¬ 
mètre. Les carrés qui sont traversés par le périmètre sont invariablement comptés comme 
un demi-carré, la compensation s’établissant forcément (fig. 2). 

Tel est le procédé qui est résulté des divers perfectionnements apportés, soit aux instru¬ 
ments de WoiLLEz et de Nielly, soit à leurs procédés. Ses principaux avantages sont 
les suivants : 

1“ De donner exactement la section thoracique qui est l’élément qui intéresse le plus 
dans la plupart des cas dans lesquels on fait les mensurations ; 

2“ De permettre de traduire la surface de section par des chiffres dont la comparaison 
est beaucoup plus facile, dans le langage écrit aussi bien que dans le langage parlé ; 

3“ Enfin, grâce aux précautions indiquées et aux points de repère, de présenter plus de 
garantie que les autres. 






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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


O 


DILATATEUR UTÉRIN DE SIMS 


Le dilatateur à trois branches, de Sims, est un instrument qui permet d’agir avec une grande 
énergie sur le col de l’utérus pour le dilater. Les deux branches principales en s’écartant agissent 
sur un plan incliné bifurqué solidaire de la troisième branche qui se trouve ainsi entraînée. 



Fig. 3 — Dilatateur utérin de Sims. 

La ligure 3 montre très suffisamment le dispositif du mécanisme employé, mécanisme dont le 
principe se retrouve d’ailleurs dans un certain nombre de dilatateurs. 


Elnibout pour irrig^ations nasales, de 11. le D'’ ClEIiljÉ. — La canule de l’irri- 
gateur employé est maintenue dans la narine par une petite poire qui, gonflée d’air, empêche 
en outre l’eau de refluer. — M. leDi^ Suarez de Mendoza emploie une disposition analogue pour 
électriser et fixer les réophores dans les narines. 

(Société française d’otologie et de laryngologie. — Mai 1891.) 


TROUSSE DE SPORT 


Cette petite trousse, qui présente exactement les dimensions et la forme d’un;porte- 
monnaie, contient les instruments dont nous donnons ci-après la liste. 



M. le docteur de Madec, qui en a établi la composition, la destinait spécialement aux 
veneurs. 

Voici les instruments qu’elle renferme : une paire de ciseaux droits; un bistouri 
pointu, chasse en écaille ; une lancette à saigner, chasse en écaille ; une pince à torsion ; 



REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


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quatre aiguilles à sutures; une pince à échardes ; un porte-nitrate en argent; une plaque 
de soie pour ligatures; du fil d’argent; du taffetas; des épingles, une bande, etc., etc. 



M. le docteur 0. Jennings a complété la composition de cette trousse en y ajoutant un 
stylet cannelé en argent. 


BOUGIES MÉTALLIQUES DILATATRICES 

De M. le Professeur F. GÜYON 


Les bougies dilatatrices de M. le Guyon sont depuis plusieurs années d’un usage 
très répandu. Elles sont généralement disposées en série comme l’étaient les bougies en 



Fig. 7. — Boilc eu éBéiiisLerie et en gainerie contenant une stU’ie de Ijougies de lidniqud. 


étain de Béniqué. Les bougies de M. le Guyon sont en cuivre nickelé, leur extrémité 
vésicale est taraudée de manière à recevoir au besoin une bougie conductrice filiforme 
en gompie. — Nous saisissons cette occasion pour montrer, côte à côte, une ancienne 






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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


boîte en ébénisterie (fig. 7) garnie de peau intérieurement et contenant une série de 
bougies en étain de fieniqué, et une boîte moderne de bougies de Guyou (fig. 8). 
Cette dernière est formée de deux cuvettes métalliques s’emboîtant et recevant inté¬ 
rieurement un ou deux plateaux mobiles et ajourés sur lesquels sont fixés des chevalets 



également métalliques. Ces chevalets sont disposés pour recevoir les bougies ; en regard 
de chacune d’elles est gravé son numéro de filière. Un tube de verre fermé par un 
bouchon métallique renferme les bougies conductrices filiformes. Ces deux figures 
montrent bien l’évolution que suit l’arsenal instrumental, touchant surtout la construc¬ 
tion des caisses destinées à recevoir les instruments. 



Verres de montre. — Ces petits objets d’un prix très modique sont d’une extrême com¬ 
modité pour les colorations de coupes ou de lamelles nécessitées par l’étude 
de la bactériologie. Ils présentent l’avantage, sur d’autres instruments simi- Çy 
laires, de pouvoir être chauffés en prenant quelques précautions. Il en 
existe de très diverses tailles, et il est bon d’en avoir toujours une collection Fig. s. 

assez complète pour répondre aux divers usages auxquels pn peut les faire servir. 











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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


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Ballon effilé de Pasteur, 

Ces ballons effilés sont commodes lorsqu’on 
veut conserver longtemps du bouillon stérile. 



Fig. iO. — Ballon elfllé de Pasteur. 

On doit toujours en avoir un certain nombre 
au laboratoire de bactériologie, car leur emploi 
est journalier. 


Ballon diluteur de .11. le D'' lliqrniel. 

Ce petit instrument est disposé pour recueil¬ 
lir et diluer convenablement les bactéries atmo¬ 
sphériques. 11 peut servir pour l’étude qualitative 
de ces micro-organismes; mais si l’on a soin 
d’5^ placer une quantité connue d’eau stérilisée 
et d’y faire barboter une quantité d’air égale¬ 
ment connue, il sert à en elfectuer le dénom¬ 
brement. Sa disposition permet, en effet, de 
ne laisser échapper aucun germe et assure une 



numération très exacte, si l’on opère la répar¬ 
tition du liquide dans les cultures avec la 
dextérité usitée dans toutes les recherches 
bactériologiques. L’usage de ce petit instrument 
sera courant dans les laboratoires municipaux, 
où l’on s’occupe de l’hygiène des villes. Il peut 
également servir pour la dilution des eaux et 


leur analyse micrographique, mais il s’applique 
spécialement à l’Aude et à la numération des 
organismes vivants de l’atmosphère. 


Aspirateur double. 

Cet instrument trouve son application lors¬ 
qu’on veut, dans une expérience quelconque, 
faire passer dans un appareil un volume connu 
d’air ou de tout autre gaz. Il est composé de 
deux réservoirs cylindro-coniques d’égal volume 
communiquant l’un avec l’autre. Ils sont dis¬ 
posés de façon à pouvoir se trouver placés 
alternativement en haut et en bas, suivan^le 
sens où l’on place l’appareil. 



Le réservoir supérieur étant plein d’eau, on 
ouvre le robinet de communication ; l’eau, en 
gagnant le réservoir inférieur, aspire l’air par 
un tube disposé à cet effet au sommet du cône. 
Lorsque toute l’eau a passé dans le réservoir 
inférieur, il suffit de retourner l’appareil et les 
mêmes phénomènes se reproduisent en sens 
inverse. En comptant exactement le nombre 
de retournements, on connaîtra le volume de 
l’aif aspiré par une simple multiplication, le 
volume du réservoir étant noté une fois pour 
toutes. Cet instrument est indispensable pour 
l’étude des micro-organismes de l’air et il trouve 
encore bien d’autres applications dans le labo¬ 
ratoire de micrographie, de chimie et de phy¬ 
siologie. 


ÉMILE GALANTE, Propriétaire-Gérant. 






DES 

INSTRUMENTS 1)E CHIRURGIE 


Directeur : Émile GALANTE 

PARIS — Rue de l’École-de-Médecine — PARIS 


SOMMAIRE. — Bulletin. — Filtre et nettoyeur André. — Représentation optique des mouvements de la 
membrane du tympan, par M. Berthold. — Seringue uréthrale de M. le D' G.\i.lois. — Réducteur dyna- 
momérique de M. le D' Corre. — Stérilisalteur du sérum. — Régulateur de Moitessisr. 

F 2. 1®'' Pévrier 1892. 

BULLETIN 

Les Annales d'Oculistique de janvier 4892 ont donné la description d’un ins¬ 
trument destiné à la détermination de l’hétérophorie et construit sur les 
indications de M. le Georges F. Stevens. 

On trouvera aussi dans les Annales des Maladies des Organes génito-urinaires, 
numéro de janvier dernier, les détails de construction d’un nouvel uréthrotome 
qui a pour objectif la section des rétrécissements uréthraux d’arrière en avanti, 
comme l’ancien modèle de Civiale. Imaginé par M. Albarran, fabriqué par 
M. Collin, cet instrument esL expérimenté actuellement à la clinique des 
voies urinaires de la Faculté, par M. le F. Güyon. L’urélhrotome est monté 
sur bougie conductrice comme le conducteur de Maisonneuve. A l’état de repos, 
la partie coupante est cachée dans la tige; quand cette dernière a passé le 
rétrécissement, on fait saillir, à l’aide d’un mécanisme très simple, la lame à la 
hauteur qu’on désire, puis on tire un peu fort de façon à vaincre la résistance 
uréthrale. 

Le Pi'ogrés Médical a publié récemment une courte note qui montre de 
quelle élégante façon on peut se procurer un spéculum quadrivalve quand on 
dispose de deux spéculums Gusco démontables. Il suffit d’introduire un spécu¬ 
lum horizontalement; on place l’autre dans le sens opposé et on obtient ainsi 
un quadrivalve dont on peut fixer en place les différentes parties. 

Mentionnons encore une nouvelle curette irrigatrice qui a été décrite par 
M. Rapin dans le dernier numéro de 1891 de la Revue Médicale de la Suisse 
Romande. Cet instrument construit par M. J. Villgradter, de Lausanne, diffère 
légèrement des curettes analogues par sa forme et la facilité avec laquelle elle 
se démonte; mais, en somme, elle est basée sur le même principe que les 
modèles français dont le type a été décrit dans cette Revue (page 11, 1891). 

Émile Galante. 



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revue des instruments de chirurgie 


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FILTRES CHAMBERLAND ET NETTOYEUR 

De M. O. ANDRÉ 


Le filtrage de l’eau de boisson, il n’y a pas encore bien longtemps, était une opéra¬ 
tion plus ou moins grossière qui consistait à débarrasser ce liquide des matières inorga¬ 
niques qui en troublaient la limpidité. A ce point de vue un grand nombre de filtres 
(filtres au charbon, à sable, à pierre poreuse, etc.) donnaient de bons résultats. Il n’en 
est plus de même depuis que les études microbiologiques sont venues jeter un jour nou¬ 
veau sur la cause de la propagation des maladies infectieuses. 

La limpidité, Taération, la légèreté, la fraîcheur et toutes 
les autres qualités qui formaient jadis les caractères classi¬ 
ques d’wne eau 'potable, ne sont plus suffisants aujourd’hui. ' 
Pour qu’we eau soit 'potable il faut encore et surtout qu’elle 
soit exempte de germes pathogènes. 

Les anciens filtres étant incapables d’arrêter ces germes, un 
grand nombre d’essais ont été tentés pour arriver à ce résultat. 
Un seul jusqu’ici semble réaliser toutes les conditions vou¬ 
lues, c’est le filtre Chamberland. 

Ce filtre se compose (fig. 43) d’un tube en porcelaine 
dégourdie A fermé à l’un des bouts et portant à l’autre 
extrémité une bague émaillée percée d’un trou B, pour l’écou¬ 
lement de Teau. 

Cette bougie filtrante se place dans un tube métallique D 
muni d’un robinet E qui est soudé sur la conduite d’eau. Un 
écrou C que l’on serre à la main permet, à l’aide d’une ron¬ 
delle de caoutchouc placée sur la bague émaillée, de faire 
un joint hermétique entre le tube métallique et la bougie 
filtrante. Lorsqu’on ouvre le robinet, l’eau remplit l’espace 
clos, et sous l’influence de la pression, filtre lentement à tra¬ 
vers la porcelaine. Le débit d’une seule bougie ayant 20 cen¬ 
timètres de longueur et 2S millimètres de diamètre, est à 
raison de 30 litres d’eau pour 24 heures, sous une pression 
moyenne de deux atmosphères. 

Le nettoyage de ce filtre est très simple. La filtration de 
l’eau se faisant de l’extérieur à l’intérieur de la bougie, il en 
résulte que la surface extérieure est seule souillée. 11 suffit donc 
Fig. ^3.- Filtre Chamberland. retirer la bougie et de la brosser énergiquoment. De plus 
celle-ci étant toute entière en porcelaine, on peut la plonger dans l’eau bouillante ou, 
mieux encore, la passer à l’étuve. 

En dehors de cette bougie en porcelaine dure qui fonctionne sous pression et qui par 
suite n’est utilisable que dans les grandes villes, c’est-à-dire là où cette pression existe, 
il y a encore le filtre à bougie en porcelaine tendre qui permet à l’eau de filtrer sans 
pression (fig. / 4). Disons tout de suite que le filtre à bougie dure est bien supérieur et 
qu’il doit être employé de préférence à ce dernier. 

D’ailleurs l’usage du premier a été facilité par l’addition d’une petite pompe aspirante 





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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


II 


qui permet de faire le vide dans le réservoir qui doit recevoir l’eau filtrée. La figure lo 
indique suffisamment le fonctionnement de l’appareil dans ce cas pour qu’il soit inutile 
d’insister. 

Quelle que soit la bougie adoptée, un point capital consiste dans le nettoyage de cette 
bougie qui doit être répété régulièrement avec une fréquence d’autant plus grande que 
Teau à filtrer est plus chargée d’impuretés. L’expérience a démontré en effet, que malgré 
le grain serré de la porcelaine, les germes qui se déposent à la surface libre du filtre 



Fig. i4. — Filtre à 5 bougies. 



Fig. 4S. — Filtration rapide au moyen de la pompe aspirante. 


pénètrent à la longue dans l’épaisseur de la paroi qui devient alors un véritable milieu 
de culture, de telle sorte que l’eau qui filtre renferme après son passage un plus grand 
nombre de germes qu’auparavant. Donc le filtre faute de nettoyage peut devenir un 
instrument dangereux. 

D’ailleurs un second inconvénient de moindre importance, mais beaucoup plus 
apparent, surgit bientôt dès que le nettoyage n’est pas pratiqué dans le délai voulu. 
Le débit qui même au début est très faible tombe bientôt à quelques litres par jour et 
même moins. Un nettoyage régulier et souvent répété est donc nécessaire au bon 
fonctionnement du filtre en porcelaine. 

Mais si ce nettoyage est facile, ainsi que nous l’avons déjà dit lorsque le filtre ne 











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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


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comporte qu’une seule bougie, il n’en est plus de même, lorsqu on a à faire à un grand 
nombre de bougies et c’est le cas le plus fréquent. Le débit dune seule bougie est trop 
faible, en effet, pour qu’on n’ait pas songé dès le début à faire des filtres à plusieu^ 
bougies. Le filtre représenté fig. 14, qui n’est cependant qu’un filtre de ménage, ren¬ 
ferme déjà cinq bougies. On voit quel nombre de bougies il faut atteindre dès que Ton 
veut fournir d’eau filtrée une agglomération d’individus un peu considérable, lycée. 



caserne, etc. Il en est de même pour les filtres destinés aux troupes en campagne. Dans 
ce cas, l’opération du nettoyage est longue et minutieuse et les bougies devant être 
démontées sont exposées au bris ou à la fêlure. 

Pour obvier à ces inconvénients, M. O. André a imaginé un dispositif spécial avec 
nettoyeur mécanique d’un fonctionnement simple, qui permet de débarrasser les bougies 
de la couche des matières étrangères qui les recouvre sans qu’il soit nécessaire de les 
démonter. 

Les figures 16 et 16 bis représentent un de ces appareils appliqué sur un filtre à 26 bou¬ 
gies Chamberland pour les grands débits et fonctionnant sous pression. 

Les bougies B sont disposées en cercles concentriques et fixées par le bas sur un 










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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


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Fig. -16 bis. — Filtre Chamberland à 23 bougies avec Nettoyeur 0. Andiré. 

pointe en ébonite, qui s’engage dans le trou correspondant d’un anneau métallique N. 
Le montage ainsi réalisé est assez élastique pour permettre d’exercer sur les bougies 
un brossage énergique sans risquer de les casser ou même de les fêler. 

L’eau filtrant de l’extérieur à l’intérieur des bougies est déversée dans une sorte de 
bassin en verre E, formant collecteur, que des boulons à oreilles maintiennent appliqué 
contre le fond de l’appareil. La transparence du verre permet de se rendre compte de 
l’état des bougies par l’inspection des jets. Si un jet trop abondant rend l’une d’elles 
suspecte, pn l’isole en démontant le plateau et en obturant le téton correspondant à l’aide 


plateau de fond, à l’aide de tétons en bronze b: la jonction entre les tétons et les 
bougies s’effectue au moyen de tubes en caoutchouc serrés par deux petits colliers. On 
fixe la partie supérieure des bougies par une calotte en caoutchouc, surmontée d’une 




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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


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d’un petit bouchon à vis. On peut ainsi isoler les bougies suspectes sans démonter 
l’appareil et sans interrompre son fonctionnement. 

Le nettoyeur est constitué par un arbre métallique horizontal T, pouvant tourner 
autour d’un axe vertical K. Cet arbre est armé de tubes verticaux disposés de façon à 
laisser libre un espace un peu plus grand que le diamètre des nougies. Sur chacun de 
ces tubes se trouve, en outre, une série de petits frotteurs élastiques h en forme dY. 
L’axe vertical du système s’engage à la partie inférieure dans le presse-étoupe central du 
plateau du fond, tandis que sa partie supérieure formée d’une tige filetée K, qui passe par 
I ecrou Q du couvercle, est munie d’une manivelle M. 

Le tube central 5 est muni d’une paroi percée de trous, qui sont ouverts lorsque le 
filtre fonctionne, la vis k étant alors au haut de sa course, tandis qu’ils disparaissent 
dans les presse-étoupe pendant le nettoyage. 

Cette opération est très simple : l’appareil étant vidé, on donne plusieurs tours de 
manivelle dans les deux sens. Grâce au pas de vis k, l’appareil exécute un mouvement 
de haut en bas qui a pour effet de déplacer les frotteurs à la surface des bougies, de 
façon que pas un point de leur surface n’échappe à leur contact. Pendant cette opéra¬ 
tion, une série de jets d’eau s’échappent par les tuhes t et viennent laver la surface 
des bougies. Pour assurer un nettoyage plus complet, on jette dans l’eau à filtrer des 
grenailles de liège qui, roulant sur les surfaces, se chargent des matières glaiseuses 
déposées par Peau et les empêchent ainsi de s’étaler sous l’action des frotteurs. 

Malgré cette opération de nettoyage, les filtres ne recouvrent pas leur débit initial. 
La matière organique a pénétré plus ou moins profondément dans les pores de la por¬ 
celaine, où le brossage le plus énergique ne parvient pas à l’enlever. 

M. 0. André est parvenu à tourner cette difficulté par un procédé ingénieux. 11 
introduit après chaque nettoyage, dans l’eau à filtrer, de 15 à 20 grammes d’une poudre 
inerte telle que de la silice pure, par exemple, qui, sous l’influence de la pression, se 
dépose à la surface des bougies, formant une véritable gaine sur laquelle se déposeront 
les impuretés de l’eau. Sous l’influence du nettoyage, cette gaine disparaît, et avec elle 
toutes les matières organiques contenues dans le liquide, et le filtre retrouve ainsi son 
débit initial. 

Le nettoyeur de M. O. André, ainsi compris, vient compléter heureusement le filtre 
à bougie en porcelaine, et rend pratique Tempoi des batteries de filtres aujourd’hui en 
usage dans la plupart des établissements où vivent une agglomération d’individus, écoles, 
lycées, casernes, etc. G.-E. M. 


REPRÉSENTATION OPTIQUE DES MOUVEMENTS DE LA MEMRRANE DD TYMPAN 

Par m. BERTHOLl). 


Sur le trajet d’un tube reliant une prise de gaz à un bec de un millimètre de diamètre, 
l’auteur adapte un branchement dont l’extrémité libre est introduite à frottement dans le 
conduit auditif externe. Les vibrations de la membrane du tympan, provoquées par 
1 émission d un son ou 1 application d’un diapason contre les os du crâne, sont transmises 
au gaz et font vibrer la flamme du bec avec une rapidité proportionnelle à la hauteur 
du son; cependant, au delà de 24 à 30 vibrations, les vibrations de la flamme ne sont 
plus appréciables; elle paraît immobile. 11 faut alors l’observer dans un miroir rotatif où 
elle est représentée par une bande lumineuse à bord supérieur ondulé. La hauteur de 
l’excursion de la flamme est environ cent fois plus grande que celle du tympan. 



(1892) 


REVUEiDES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


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SERINGUE URÉTHRALE 

De M. le D-- GALLOIS,.de Grenoble. 


Cet injecteur remplit les conditions d’asepsie réclamées pour 
des instruments dé ce genre ; il peut facilement être stérilisé dans 
l’eau bouillante; il permet l’emploi de solutions de bichlorure 
de mercure. Il est simplement formé d’une sphère de cristal, 
munie suivant un diamètre de deux tubulures; sur l’une s’insère 
une balle en caoutchouc, sur l’autre une sonde uréthrale analo¬ 
gue à la sonde de Nélaton dont elle ne diffère que parce qu’elle 
n’a pas d’ouverture latérale, mais un seul orifice dans l’axe de la 
sonde. Cet injecteur se remplit et se vide d’une seule main. Les 
éléments la composant sont facilement séparables. Le liquide à 
employer n’est en contact qu’avec l’intérieur de la sphère de cristal 
et la sonde. 


RÉDUCTEUR DYNAMOMÉTRIQUE 

De M. le Docteur CORRE. 


Cet appareil sert à exercer des tractions élastiques sur les membres fracturés dont on 
veut obtenir la réduction ; il est employé également, souvent avec succès, pour réduire 
les luxations récentes. Il peut trouver une application chez les enfants atteints de 



Fù). 48. — Réducteur dynamométrique de M. le D' Corre. 


coxalgie pour maintenir le membre immobilisé dans une direction déterminée et tme 
extension continue graduée et toujours supportable; il est enfin susceptible d’être 
adapté aux forceps pa.r rintcrmédiaire d’une cordelette réfléchie sur les cuillers. 

Il est composé d un anneau élastique formé de plusieurs tubes de caoutchouc con¬ 
centriques. Cet anneau est engagé dans des crochets, un ruban divisé et solidaire de 
l’appareil donne, pendant que le réducteur est appliqué, l’indication en kilogrammes 
de l’effort exercé. 

L’appareil est couramment construit pour des efforts compris entre un et dix kilo¬ 
grammes. On conçoit que le cas échéant plusieurs de ces réducteurs peuvent être réunis 
en batterie; on aura alors l’indication de l’effort exercé en faisant la somme des indica¬ 
tions de chacun des instruments. 



Fig. 47. 

Seringue uréthrale de 
M. le D' Gallois. 




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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 




de sérum. 


cl(i sérum. — Cet appa¬ 
reil qui sert à stéréliser le sérum de sang 
pour les usages bactériologiques, est un notable 
perfectionnement sur les appareils primitive¬ 
ment fabriqués en Allemagne pour le même 


compose d’un bain-marie dans lequel 
un panier en toile métallique conte¬ 
nant les tubes convenablement remplis de 
sérum. Grâce au régulateur deD’Arsonvaldont 
l’appareil est muni, l’instrument se règle une 
fois pour toutes et d’une façon parfaite. On 
est certain qu’avec la disposition adoptée, la 
température de 58®, normale pour cette opé¬ 
ration, sera toujours atteinte, et jamais dé¬ 
passée. 


Reg^ulateui* de ilOlXEStSIlER. — Cet appareil est un régulateur de pression pour le 
gaz. Il est presque indispensable dans un laboratoire de bactériologie où la température 


des étuves ne doit pas varier. Il arrive, en effet, 
que la pression du gaz dans les conduites 
varie à toute heure de la journée, suivant la 
consommation du gaz. Ces changements brus¬ 
ques et répétés de pression font varier la 
quantité du gaz consommé par les brûleurs 
et par conséquent la température des appareils. 
L’emploi du régulateur de pression évite ces 
inconvénients. 

L’appareil est muni de deux manomèires 
d’inégale grandeur, le plus grand se trouvant 
sur le tube d’arrivée du gaz et l’autre sur le 
tube de sortie qui est muni d’un robinet. 

Pour faire fonctionner l’appareil, on le rem¬ 
plit d’un mélange à parties égales d’eau et de 
glycérine jusqu’au niveau du petit ajutage 
latéral qu’on a eu soin de tenir ouvert ; lorsque 
le liquide sort par cet orifice, on cesse d’en 
mettre, on revisse ie bouchon et il ne reste 
plus qu’à faire arriver le gaz dont on règle, 
une fois pour toutes, la pression en chargeant 
le plateau supérieur soit avec de la grenaille 
de plomb, soit au moyen d’un petit flacon 
qu’on emplit plus ou moins de mercure. 



l'tg. SÛ. — Régulaleur de Moitessier. 


iS. — IMF. CHAIX. — 10232-5-92. 


Émile GALANTE, Propiiétaire-Gérant, 






PtE-VXJE 


DES 

INSTRUMENTS I)E CHIRURGIE 


Dieectbur : Émile GALANTE 

PARIS — Rue de l’École-de-Médecine — PARIS 


SOMMAIRE. — Bulletia. — Stéthoscope adhérent, de M. le D’’ G. Paul. — Gouttière universelle et valve 
opératoire, de M. le D' Nitot. — Tube pour le gavage des nouveau-nés, de M. le P' Tarnier. — Herse ou 
râteau, de M. le D' Doleris. — Accumulateur électrique de M. F. Verdier. — Nécessaire pour l’analyse 
bactériologique des eaux, de M. le D" Miquel. — Étuve autorégulatrice, de M. d’Arsonval. 


F 3. Mars 1892. 

BULLETIN 


Le numéro du 21 février 1892 du Journal de médecine de Paris renferme la 
description de trois instruments nouveaux ou plutôt de trois modifications 
apportées récemment à des types anciens. L’un d’eux est un appareil à irrigation 
continue, due à M. le Pichevin ; le second, qui a pour auteurs MM. les Petit 
et Saint-Bonnet, est aussi un appareil à irrigation continue qui a été fabriqué par 
M. Mathieu. Le troisième, enfin, n’est constitué que par une modification apportée 
par M. le D’’ Pichévin à la sonde intra-utérine de M. le D’' Doleris. Le modèle 
nouveau rend les mouvements plus rapides, plus faciles. Comme nous ne pouvons 
faire connaître à cette place la caractéristique spéciale à chacun de ces instru¬ 
ments, nous prions nos lecteurs de se reporter aux numéros suivants de cette 
Revue, où ils trouveront la description détaillée et la figure des modèles que 
nous venons de mentionner. 

A la Société de biologie, nous avons eu au mois de mars les communications 
de M. lé D*" Frémont (de Vichy) sur un appareil pour le dosage de Vurée et de 
M. le D^'Gley, qui a présenté une sonde cardiaque pour expériences sur le chien. 

A la Société de thérapeutique, M. Catillon a montré un appareil pour injections 
lentes, d’un type simple et fort original, qui fonctionne automatiquement. 
Signalons encore à la Société française de dermatologie et de Syphiligraphie la 
présentation d’une pince à épilation, par M. Ehlers. 

Enfin, un des derniers numéros du Progrès médical contient la description 
d’une ingénieuse table d’opérations à plan incliné facultatif, construite par 
M. Dupont sur les indications de M. le D’’ H. Delagenière (du Mans). Nous en 
publierons la. figure. Ce modèle nouveau est d’une simplicité vraiment remar¬ 
quable. Dans le numéro de février des Bulletins et Mémoires de la Société de 
laryngologie, d’otologie et de rhinologie de Paris, M. le D*' Gilles décrit un appareil 
servant à faire des insufflations d'air antiseptique ou chargé de vapeurs médica¬ 
menteuses et des injections dans la caisse du tympan par la trompe d’Eustache. 

Enfin, M. F. Terrier a présenté, au nom deM.MALLv, à la Société de chirurgie, 



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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892 


un appareil stérilisateur pour instruments et matériel opératoires, constitué par une 
bouilloire à la glycérine maintenue à la température de 130“ par un régulateur 
au xylène du système Sorel. Nous aurons l’occasion de revenir sur cette pré¬ 
sentation pour donner ultérieurement la description détaillée de cet appareil. 

Émile (Valante. 


STÉTHOSCOPE FLEXIBLE 

Adhérent et muni d’une caisse de renforcement 

De M. le D' Constantin PAUL. 


Ce stéthoscope est caractérisé par une caisse de renforcement circulaire, d’une capacité 
déterminée qui enveloppe environ les deux tiers de la hauteur du pavillon, dont les 
dimensions et la forme ont été rigoureusement étüdiées. Eh un point de sa surface, 
la caisse de renforcement donne naissance à un tube se terminant par une petite poire 
en caoutchouc qui la transforme ainsi en une ventouse annulaire (fig. 22) analogue à 
celle du transfuseur de M. le,docteur Roussel. Cette ventouse sert à fixer le stéthoscope 
(fig. 28), . • _ 

Le stéthoscope est disposé pour l’uuscultation mono-auriculaire (fig. 21 ) ou pour l’aus¬ 
cultation bi-auriculaire (fig^ 22). - ■ 



Fig. êL — Ajutage métallique en Y. Fig. 22. — Coupe du stéthoscope avec caisse de renforcement. 

Dans ce dernier cas, on relie, à l’aide de l’ajutage métallique (fig. 21 ) le pavillon du 
stéthoscope aux deux tubes auriculaires en caoutchouc. 

On peut encore avec une ou deux cloches, des ajutages en Y et des tubes en caout¬ 
chouc, réaliser diverses combinaisons. 

En raison de l’adaptation exacte du pavillon sur la peau avec une pression invariable, 
et, d’autre part, à cause de la ventouse qui fait caisse de renforcement, le bruit qu’on 
veut écouter prend une intensité et une netteté remarquables... Si Ton adapte ce nouveau 
pavillon à un tube métallique à deux branches, pour faire un stéthoscope bi-auri¬ 
culaire, on arrive à une grande intensité de son, dans l’auscultation des bruits 
cardiaques et vasculaires. La ventouse permet, en outre, de fixer automatiquement le 
stéthoscope au point choisi pour l’auscultation, et les élèves peuvent successivement prendre 




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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


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le tube acoustique sans que l’instrument se déplace. Il permet de faire entendre non seule¬ 
ment les bruits des enfants et. des adultes, mais encore les bruits du fœtus... 

En résumé, cet instrument présente les avantages suivants ; 

1° Cette ventouse annulaire fait l’office de caisse de renforcement et grossit, sans les • 
altérer, tout aussi bien les bruits doux et profonds que les bruits rudes et superficiels; 
elle les isole en ne laissant pas passer les bruits voisins qui pourraient venir troubler 
les ondes sonores qui entrent dans le tube périphérique. Elle joue le rôle de l’iris pour 
les rayons lumineux; 

2° L’adaptation de la ventouse maintient automatiquement le stéthoscope à la place où 
on l’a fixé, et laisse les mains libres pendant l’auscultation; 

3° Le pavillon-étant ainsi fixé; des observatéurs peuvent venir successivement prendre 
le tube et ausculter le bruit qu’on a isolé dans le stéthoscope; 

4° L’auscultation bi-auriculaire est plus facile, puisqu’on n’a pas à tenir l’instrument ; 

5° En ajoutant à chacun des deux tubes^bi-auriculaires un tube bifurqué, on peut 
faire ausculter un malade par quatre observateurs qui écoutent d’une oreille ou par deux 
observateurs bi-auriculaires ; 



Fig. 23. — Stéthoscope flexible à caisse de renforcement, appliqué et disposé pour l’auscultation bi-auriculaire. 

6° On peut fixer en deux points différents deux instruments semblables, et faire, à 
deux, trois ou quatre,. de l’auscultation additionnelle ou différentielle. 

Ainsi donc, par cette nouvelle addition, on peut renforcer les bruits, les faire entendre 
à plusieurs à la fois avec la plus grande facilité; 

7° Enfin on peut faire entendre les bruits du cœur du fœtus, soit à deux observateurs 
à la fois, soit à plusieurs observateurs successivement sans déplacer l’instrument, ce qui 
ne pourrait s’obtenir avec les autres stéthoscopes flexibles. 

En permettant l’auscultation simultanée par plusieurs observateurs, cet instrument 
réalise l’identité d’observation, point de départ nécessaire pour arriver à l’unité d’inter¬ 
prétation. 


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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


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GOUTTIÈRE UNIVERSELLE ET VALVE OPÉRATOIRE 

Dk M. le Docteur NITOT 


Cette gouttière, construite par M. Villain sur les indications de M. le D’’ NitoÇ pos¬ 
sède dans le mécanisme des pièces de sa construction toute la perfection désirable. 
Elle peut à volonté faire partie d’une table opératoire spéciale, ou s’adapter à une 
table quelconque au moyen d’étaux mobiles qui permettent en ville de transformer la 
première table venue en une table d’opération. Chaque étau est muni d’une plaque 
qui reçoit dans sa rainure une pièce mobile dans les mortaises de laquelle se pose la 
ige de la gouttière. 


iî'ig'. 2^. ^ Gouttière universelle de M. le D''Nitot. 

Cette gouttière entièrement métallique en tple perforée et nickelée possède elle-même 
deux articulations qui permettent la flexion de la jambe sur la cuisse et celle de la cuisse 
sur le bassin, suivant un angle qui dépasse l’angle droit. Ces deux mouvements sont 
indépendants et peuvent s’obtenir séparément au moyen d’une articulation ayant la 
forme d’une noix dentelée qui assure la solidité parfaite des mouvements. 

La rotation des tiges sür leur axe dans la mortaise permet aux gouttières de suivre 
l’écartement des cuisses dans l’extension autant qu’on peut le désirer. Enfin, chaque 
gouttière peut exécuter un quatrième mouvement qui devient absolument nécessaire, 
si l’on veut placer la malade en position dorso-sacrée pour déterminer l’écartement 
des cuisses en flexion. Ce mouvement de bascule sur les côtés, aussi étendu qu’il peut 
être nécessaire, constitue presque à lui seul l’originalité de la gouttière. Il s’exécute au 
moyen d’une plaque tournante à frottement doux qui fait partie de la pièce mobile 
où sont percées les mortaises ; et l’écrou à branche articulée, qui par sa pression sert 
à fixer la plaque tournante, arrête en même temps la tige des gouttières dans la 
mortaise. 

En résumé : 

« La gouttière universelle » dispense de deux aides dont le rôle est de supporter les 
cuisses de la malade, mais dont la bonne volonté, souvent vaincue par la fatigue, 
n’est pas toujours à l’abri de tous repi-oches, pour peu que l’opération soit longue. 

Elle est préférable aux croissants pour les opérations utéro-vagino-périnéales. Elle 
est indispensable pour les opérations de laparotomie, puisqu’elle permet de transformer 
une table quelconque en lit opératoire. 

Elle permet avec ses mouvements combinés de placer successivement une malade 
dans les diverses positions nécessitées au cours d’une opération complexe. 

Elle est la seule qui ‘puisse placer une malade en position dorso-sacrée éminemment 
favorable aux opérations vagino-périnéales. 




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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


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Enfin, au cours d’une laparotomie difficile, elle peut encore permettre de placer la 
malade dans la position de Trendelemburg. 

Il suffit pour cela de mettre un coussin sous le siège de la malade et de lui placer 
les jambes ployées à angle aigu sur les cuisses maintenues verticales dans les gouttières 
disposées à cet effet, et qu’on peut élever suffisamment grâce à la longueur de leur tige. 

Il est donc facile, en se servant en même temps de la valve opératoire que j’ai pré¬ 
sentée antérieurement, de supprimer les aides, en gynécologie. 

Société Gynécologique et Obstétricale de Paris, octobre 1891. 


TUBE POUR LE GAVAGE DBS NOUVEAU-NÉS 

De M. le Professeur TARNIER 


Ce petit appareil, dont on trouve la première description dans la thèse de M. Rerthod, 
a été imaginé par M. lè Professeur Tarnier pour alimenter les enfants qui ne peuvent 
teter. 



C’est une réduction du tube de M. le Professeur Debove servant à l’alimentation forcée 
chez l’adulte. 

Il se compose d’une sonde de longueur convenable, de S millimètres de diamètre 
environ, adaptée à un petit entonnoir en verre, gradué. 


HERSE OU RATEAU 

De m. le D' DOLERIS 


La herse de M. le docteur Doleris se présente sous la forme générale d’une curette 
fenestrée ; elle en diffère en ce que l’anse de la boucle est armée de quatre lames 



Fig. 26. — Herse ou râteau, de M. le D-- Doleris. 


disposées comme des griffes. Elle est introduite dans le col utérin sans léser les tissus 
qu’elle attaque et lacère lorsqu’on tire à soi l’instrument. 



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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


ACCUMULATEUR ÉLECTRIQUE 

De M. F. VERDIER 


Nous avons décrit dans notre n® 8, 1891, l’accumulateur électrique que nous cons¬ 
truisons; La question de la charge des accumulateurs ayant amené, de la part des abonnés, 

des demandes de renseignements, nous in¬ 
diquons ci-contre un dispositif complet à 
l’usage des laboratoires. 

Cet appareil se compose d’un meuble de 
dimensions aussi réduites que possible dans 
lequel, en bas, est ménagé l’emplacement 
des piies ; au-dessus, deux flacons entre¬ 
tiennent d’une façon continue à l’état de 
saturation la dissolution du sulfate de 
cuivre. 

Les piles sont reliées à une batterie d’ac¬ 
cumulateurs composée de six éléments de 
chacun cinq plaques. 

Un ampèremètre permet de contrôler la 
marche de l’appareil et donne la valeur du 
courant débité. 

Les Jonctions des accumulateurs avec la 
pile se font par l’intermédiaire d’un com¬ 
mutateur qui permet de faire varier à 
volonté le voltage. 

Cet ensemble représente une des variantes 
de la solution demandée : il comprend les 
piles de charge, les accumulateurs et acces¬ 
soires nécessaires pour avoir toujours à sa 
disposition un courant pouvant atteindre 
douze ampères sous deux à douze volts, 
selon les couplages effectués. 

Les accumulateurs placés dans cet appa¬ 
reil, ayant ensemble une capacité de cent 
ampères-heures, peuvent alimenter deux 
lampes de cinq bougies pendant trois heures, 
ou servir à faire fonctionner un petit mo¬ 
teur électrique activant des outils de dentiste, 
par exemple, à maintenir au rouge un gal- 
vano cautère, ou alimenter des lampes pour 
l’éclairage des cavités profondes, etc. 
L’appareil représenté ici ne comprend que six accumulateurs, mais il peut être 
monté avec un nombre quelconque d’éléments. 



Fig. 27. — Appareil monté pour la, charge continue 
des accumulateurs, par M. F. Verdier. 


F. Verdier. 





'(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


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NECESSAIRE POUR L’ANALYSE BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX 

De M. le D' Miquel 


Ce nécessaire (fig. 28) consiste en une boîte possédant environ 0“,38 de hauteur^ 
0“,35 de largeur et 0“,22 de profondeur. Elle est partagée en deux étages. L’étage 
inférieur est formé d’un tiroir divisé en quinze compartiments destinés à recevoir 
chacun un flacon conique (plaque de gélatine de M. Miquel). 

Immédiatement au-dessus de ce tiroir se trouve placée une plaque métallique, dè 
laiton, pouvant se tirer à l’extérieur, et destinée à faire fondre la gélatine sùr le lieu 
môme de l’expérience; il suffit pour cela de la chauffer en un point au moyen de la 
lampe à alcool représentée dans la figure et de disposer au-dessus de la plaque le flacon 
conique. 



Fig. 28. — Nécessaire pour l’analyse bactériologique des eaux, de M. le D. Miquel. 

L’étage supérieur de la. boîte renferme deux vases à dilution pouvant contenir chacun 
fiOO grammes d’eau stérilisée, deux vases en pouvant contenir 50 grammes, et enfin deux 
flacons Frendenreich pouvant èh contenir 10 centimètres cubes ; à côté de ces vases se 
trouve placée la lampe à alcool et le flacon destiné à contenir ce liquide inflammable. 
Dans un râtelier situé contre la paroi postérieure de la boîte, on place des tubes d’essais 
contenant des pipettes jaugées et stérilisées, préparées par la méthode indiquée par 
M. Miquel dans son Manuel pratique d’analyse bactériologique des eaux (1), et de pipettes 
compte-gouttes pour le fonctionnement, également purgées de germes. 

Ce nécessaire contient en outre quelques flacons, quelques plaques, qu’on réserve 
pour l’analyse qualitative et un petit vase spécial à pointe effilée èt à deux tubulures, 
sorte de pipette à boule, qui sert à recueillir Teau qu’on veut analyser sur les lieux et 
à la transporter au laboratoire, afin de pratiquer les essais qu’on juge convenable. 


(1) Paris, 1891, Gauthier-ViUars, éditeur. 





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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


ÉTUVE AUTORÉGÜLATRICE 

De M. le D-- D’ARSONVAL 


Cette étuve est la plus parfaite de toutes les étuves incubatrices ; elle est indispen¬ 
sable dans un laboratoire de bactériologie, car seule elle permet une régulation 
exacte de la température. Cet instrument qui se chauffe par le moyen du gaz d’éclai¬ 
rage, est formé d’une double paroi inextensible remplie d’eau distillée privée de gaz 
par Tébullition ; en un point de cette paroi on a percé une ouverture circulaire fermée 
par une membrane qui se meut devant Torifice d’arrivée du gaz. Il est facile de com¬ 
prendre par quel mécanisme se fait le réglage de la température : si la température 
monte, Teau se dilate; elle distend alors la membrane qui se rapproche de plus en plus 
du tuyau d’arrivée du gaz et la flamme baisse en proportion. Si au contraire la tem- 



Fig. 29. — Étuve autorégulatrice de M. d’Arsonval. 


pérature s’abaisse, la pression intérieure diminue par un mécanisme inverse, la mem¬ 
brane s’éloigne et le gaz afflue avec abondance. La régulation se fait par un mécanisme 
ingénieux et simple, et une fois faite, l’étuve peut se maintenir indéfiniment à la même 
température; les contractions et les dilatations successives de la membrane amenant un 
état d’équilibre parfait dans l’écoulement du gaz, Cette étuve présente encore un autre 
avantage : lorsque, qiour une raison quelconque, on a éteint l’étuve, une seconde régu¬ 
lation est inutile si l on n’a pas touché au régulateur, et il suffit de le rallumer pour qu’elle 
retombe d’elle-même à la température pour laquelle on Ta réglée. A l’intérieur se 
trouve une chambre entourée de toutes parts par la double paroi où Ton place les 
ballons et les tubes de culture. 


Émile GALANTE, Propriétaire-Gérant. 




K, E VXJB 


DES 

INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


Directeur : Émile GALANTE 

PARIS — Rue de l’École-de-Médecine, 2 — PARIS 


SOMMAIRE. — Bulletin. — Etuis métalliques pour aiguilles de seringues à injections sous-cutanées. — 
Pince pour examiner le cul-de-sac conjonctival supérieur du de Agostini, de Milan. — Laryngo- 
fantôme, de M. le D' Baratoüx. — Pince utérine à pansement, de M. le D'^ Berlin. — Pessaire sygmoïde 
élastique à antéversion, de M. le D' P. Ménière. — Sphygmochronographc, de M. A. Jacquet. — Curette 
utérine à boucle. — Couveuses pour enfants. — Téterelle, de M. le D' Bailly. — Appareil à bascule, 
de M. l’abbé Lavaud de l’Estrade. 


î[“ 4. 


1®“’ lyril 1892. 

BULLETIN 


A la Société de thérapeutique, le 10 février dernier, M. le D” G. Paul a montré 
un dilatateur du larynx à branches s’écartant parallèlement. On sait que 
M, G. Paul préconise la dilatation forcée du larynx dans un certain nombre 
de cas d’obstruction laryngée comme moyen plus simple que la trachéotomie. 
L’instrument qu’il a fait construire pour obtenir le résultat cherché est fort 
simple, facile à manier et a pour caractéristique principale l'écartement paral¬ 
lèle des branchesi dans les autres modèles, celles-ci se séparent d’une façon 
angulaire. — M. Ghauffard, à la Société médicale des hôpitaux, a présenté un 
ingénieux appareil d’inhalation pulmonaire. Il y a des modèles fixes et d’autres 
portatifs, que le malade peut placer dans la poche de son paletot, de façon que 
l’inhalation puisse être continuée d’une manière à peu près constante. Get 
instrument est dû à M. le D'" Leprévost (du Havre). — A la Société de chirurgie, 
M. Monod a présenté un nouveau thermo^cautère simplifié. Dans ce modèle, il 
n’y a pas de lampe à alcool. La pièce principale est un robinet à double courant, 
formant chalumeau : elle remplace le double courant des cautères de l’ancien 
type. Gette modification est due à M. Th. Ghazal. 

M. d’Arsonval, enfin, a soumis à VAcadémie de médecine lés deux formes des 
stérilisateurs à acide carbonique dont il se sert pour la purification des extraits 
animaux (U- La première est un stérilisateur filtre; la seconde, un stérilisateur 
autoclave. Nous devons signaler encore, en terminant, les modifications que, 
récemment, au dire de M. Gautrelet .fiSoaété de médecine pratique), l’on a fait 
subir aux stérilisateurs Steibel. On sait que l’un est destiné à la stérilisation 
du lait que doivent prendre les enfants soumis à l’élevage artificiel, et que 
l’autre est réservé à la stérilisation du lait pour les grandes collectivités (hôpitaux, 
crèches, etc.). Grâce à ces perfectionnements, ces ingénieux appareils sont 
devenus très pratiques. 

Émile Galante. 


1) Voir année 1891, pages 67 et 74. 



REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


ÉTUIS MÉTALLIQUES 

Pour aiguilles de seringues à injections sous-cutanées. 


Dans les boîtes de seringues, où le plus généralement on rencontre ces aiguilles, on 
est frappé de voir leurs pointes, à l’intégrité desquelles on attache et avec raison une si 
grande importance, aussi peu protégées; de plus ces aiguilles sont généralement placées 
dans une gainerie en velours que racle incessamment la pointe de l’instrument, cela 
donne, avec les idées ayant cours aujourd’hui, l’impression d’un véritable danger. 



Fig. 30. — Étuis métalliques pour aiguilles de seringues à injections sous-cutanées. 

La maison Galante construit, pour placer ces aiguilles, de petits étuis métalliques 
que la figure 30 peut dispenser de décrire.. L’aiguille hst montée sur une portée réservée 
sur le bouchon de l’étui; dans l’étui l’aiguille en occupe Taxe, bien isolée tant la pointe 
que le corps. Hors de l’étui elle est encore isolée, si on utilise le bouchon comme un sup¬ 
port; on évite ainsi le contact de la pointe de ces aiguilles avec la table. E. G. 


PINCE 

pour examiner le cul-de-sac conjonctival supérieur, 

DU D' DE AGOSTINI, (Milan) 


Ge petit instrument a les dimensions d’une pince à épiler; ses deux branches pré¬ 
sentent deux anneaux ayant la forme d’étriers. Une vis à écrou permet de serrer les 
branches de l’instrument et de rapprocher les anneaux. La paupière supérieure étant 
renversée, l’anneau qui terminé la branche postérieure (plus courte) est introduit entre 
le bulbe et la conjonctive du cul-de-sac, l’autre anneau est appliqué sur la conjonctive 
du tarse; son arc supérieur doit empiéter un peu sur la peau de la paupière. On serre 
ensuite avec l’écrou jusqu’à ce que le pli palpébral soit bien fixé entre les anneaux de 
la pince à laquelle on fait ensuite décrire un demi-tour, en la portant sur le front, pour 
découvrir le cul-de-sac conjonctival. 




(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


27 


LARYNGOFANTOME 

De M. LE D'' Baratoux 


Cet appareil sert aux exercices suivants : 

1” Traverser la cavité buccale et le pharynx Sans toucher leurs parois ; • 

2° Porter un instrument sur un point du larynx désigné d’avance; 

3° Extraire du larynx une tumeur ou un corps étranger. 

L’appareil se compose d’un tube métallique semblable à celui du laryngofantome du 
professeur Labus (fig. 81 et fig. 32). 



Fig. 3'!. — Laryngofantôme, de M. le D'' Baratoux. 


Ce tube correspond autant que possible à la longueur et à la direction du pharynx et 
de la bouche d’un adulte. 

A sa partie inférieure est situé un larynx artificiel en plâtre/ fig. 32) dans la position normale 
qu’il occupe chez le vivant. Cette disposition est aussi celle adoptée par M. le D'' Garel. 
Le larynx est traversé par des tubes métalliques isolés dont les extrémités inférieures 
se terminent en divers points de la surface interne, tandis que les extrémités supérieures 
de ces tubes sortent à la partie antérieure pour se continuer avec des fils qui présentent 
une plaque portant un numéro correspondant à un numéro d’ordre inscrit sur le larynx 
ou sur l’image laryngoscopique placée sur l’ouverture B qui sert à donner passage au 
larynx artificiel. 




REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


L'appareil est monté sur un pied en forme de boîte, celle-ci est divisée en trois 
compartiments : celui du milieu contient deux éléments de Gaiffe, celui de gauche une son¬ 
nerie électrique H, celui de droite un grelot G. 

La pile est en communication, d’une part, avec la borne 1 destinée à fixer le fil K 
auquel est adaptée la sonde métallique L ; et d’autre part avec un fil double dont une 
des branches est reliée à la sonnerie par la borne M, l’autre au tube B par l’intermédiaire 
du grelot G. 


Ftg. 3S. 

On comprend que si un des pôles de la pile représenté par la tige L louche l’autre, 
soit la cavité bucco-pharyngée B, soit la borne M, le grelot ou la sonnerie seront mis en 
mouvement. Le grelot indiquera que les parois du canal aérien auront été touchées. 

D’autre part, en fixant à la borne M un des fils, par exemple le fil F, du larynx artificiel 
(ces fils sont au nombre de huit), quand la sonde L touchera le point F du larynx artificiel, 
le courant étant fermé, la sonnerie sera mise en mouvement; on saura ainsi que le point 
désigné par avance aura été touché. On peut à volonté remplacer le fil F par un des fils de 
la figure. 

On comprend que la sonnerie et le grelot fonctionneront en même temps, si la sonde 
touche simultanément les parois du tube et le point du larynx artificiel qui sera mis, 
au même moment en rapport avec la borne M. 

Pour extraire un corps étranger ou une tumeur, on fera usage des instruments employés 
dans ce but. 

Unissant l’instrument au fil K, on sera averti que les parois ont été touchées quand 
le grelot sera mis en mouvement. Réunissant à la borne M un des fils dont l’extrémité 
laryngée portera une tumeur en métal, la sonnerie indiquera que rinslrument la saisit. 

G. Gaiffe. 


PINCE UTÉRINE A PANSEMENTS 

De m. le D’" Berlin, de Nice 


M. le D‘ Berlin a fait construire par M. Galante une pince spéciale pour faciliter l’in¬ 
troduction dans F utérus de la gaze iodoformée. 

Cette pince reproduit la courbure de l’utérus ; ses branches sont minces et parfaite¬ 
ment lisses sur leur deux faces. Elle a, sur les pinces à pansements ordinaires, l’avantage 
de ne pas accrocher la gaze déjà introduite, lorsqu’on retire l’instrument; en outre, elle 
est plus facile à aseptiser. 




(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


29 


PESSAIRE sigmoïde ÉLASTIQUE A ANTÉVERSION 

De M. le Docteur P. MÉNIÈRE. 


Ce pessaire (fig. S3) présente au point de vue de la construction, de l’analogie avec 
l’anneau élastique de M. le docteur Duniontpallicr. 



Fig. 33. — Pessaire sygmoïde. ' Fig. 34. — Introduclioa du pessaire. 


Son armature intérieure est métallique et formée d’éléments à ressort, combinés de telle 
sorte que lorsque l’instrument est bien construit son élasticité est parfaite. 

La partie postérieure est double, un arc - élastique est articulé sur Tare formé par 
l’instrument. 



Fig. 33. — Schéma représentant la position du pessaire. 


Le pessaire sigmoïde élastique à arc postérieur bifurqué n’est indiqué que dans les cas 
d’antéversion et d’antéflexion antérieure; l’introduction doit être faite comme l’indique la 
figure 34. Appliqué, il devra occuper la position représentée figure 35. 

Voir, pour plus amples détails sur les indications et l’emploi de ces instruments, la 
Gazette de Gynécologie des octobre et 1®® novembre 1883 et 1®® janvier 1886. 


SPHYGMOCHRONOGRAPHE 

De m. a. jacquet 


L’auteur donne ce nom à un sphygmographe auquel il a ajouté un appareil chrono- 
graphique. Il expose les motifs qui l’ont conduit à la réalisation de cet instrument dans 
un travail récemment publié dans le Progrès Médical (1). 

(4} L'Elude graphique du pouls des artères et le sphygmographe chronométrique, A. Jaqüet, Progrès 
Médkal, août 1891. 




30 


(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


Le sphyginographe choisi, comme point de départ des modifications, est celui de 
Dudgeon, 

La bande de papier se déroule dans cèt instrument avec une vitesse de un centimètre 
par seconde. Cette vitesse ayant été jugée trop faible pour permettre une analyse exacte 
des courbes inscrites, le mouvement moteur de l’instrument de M. A. Jacquet est suscep¬ 
tible de donner au déroulement du papier une vitesse de quatre centimètres par seconde. 
Cette vitesse rend facile l’analyse quantitative des courbes obtenues. Une simple pression 
sur un levier détermine le changement de vitesse, qui peut se faire pendant l’inscription 
de la courbe, sans inconvénient pour l’instrument. 

L’appareil chronographique est constitué par un mouvement de montre adapté au 
sphygmographe. Ce mouvement de montre ; à échappement à ancre; inscrit au moyen 
d’un système de leviers, sur la bande de papier mobile, en même temps que le style 
du sphygmographe trace les mouvements du pouls, les vibrations de l’échappement en 
fractions de 1/3 de seconde. On peut apprécier de cette façon, en étudiant le graphique 
obtenu, si une différence de forme dans la courbe provient du pouls ou d’une irrégula¬ 
rité de marche du mouvement d’horlogerie qui commande le déroulement de la bande 
de papier. 

L’adaptation de l’instruinent au poignet a été étudiée en vue de faciliter les observations 
de longue durée. L’appareil de fixation est indépendant du sphygmographe proprement dit, et 
consiste en une manchette se fixant au poignet au moyen de courroies. Le sphygmographe 
est maintenu en place sur cette manchette, d’un côté par une vis à contre-pression, 
de l’autre par une pseudo-charnière. En un instant, le sphygmographe, muni de son 
chronographe, est enlevé ou adapté sans qu’on ait besoin de toucher à la manchette, qui 
peut rester en place aussi longtemps que dure l’observation. 


CURETTE UTÉRINE A BOUCLE 


Ce modèle, plus spécialement destiné à atteindre l’orifice des trompes dans la cavité 



Fig. 36. — Curette utérine à boucle. ' 


utérine, présente une boucle tranchante, étroite et allongée. Elle rentre dans la catégorie 
des curettes que nous avons eu l’occasion de décrire, page 96, Revue 1891. 


COUVEUSES POUR ENFANTS 


Pour rester dans le cadre de cette publication, nous envisagerons ces appareils exclu¬ 
sivement au point de vue de leur construction et de leur mode de fonctionnement. 

Passant rapidement sur l’exposition des premiers types, nous nous bornerons à parler 
des modèles de pratique courante, de ceux qui ne nécessitent aucune installation spéciale 
et dont la première personne venue peut assurer la marche. Nous n’aborderons pas 
dans cette notice la description des couveuses construites avec des dispositifs empruntés 
aux étuves à température constante, tels que : appareils de chauffage au gaz, avertisseurs 
électriques, régulateurs de température, etc, 



(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


31 


Le premier en date de ces appareils fut construit par M. Odile Martin sur les indi¬ 
cations de M. le professeur Tarnier et fonctionnait dès l’année 1881 à la Maternité. 

Cette couveuse (fig. 37) se composait d’une caisse en bois de dimensions relativement 
grandes, à parois doubles, laissant entre elles un intervalle de 12 centimètres rempli de 
sciure de bois pour éviter les pertes de calorique résultant du rayonnement. 

Une division horizontale la séparait en deux 
compartiments. La chambre inférieure était oc- c 

cupée par l’appareil de chauffage et la chambre | ^ | 

supérieure disposée pour recevoir le berceau de I 

L’appareil de chauffage était constitué par un ' ^ 

réservoir métallique à eau chaude, de 70 déci- A 5 -- | 

mètres cubes de capacité. Un espace libre mé- |j= -J 

nagé entre ses parois et celles de la caisse assurait | ^ ’|| 

la circulation de l’air qui, venant des parties |î^ j 

inférieures, s’échauffait au contact du réservoir S ^ - g | iül | 

pour s’élever dans le compartiment supérieur ^ |sii; - S | 

occupé par l’enfant et s’échapper ensuite par les ^ | 

orifices pratiqués sur le couvercle de l’appareil. ~ -—-— 

— Pour que Tair puisse communiquer aisément | Piedestai ^ 

de l’un à l’autre des deux compartiments dans son 

mouvement ascensionnel, la paroi horizontale ~ tarsier. 

divisant l’appareil, était percée d’orifices convenables. Le réservoir à eau chaude était 
muni d’un robinet de vidange et d’un thermo-siphon analogue à celui qui fonctionne 
dans les couveuses employées pour obtenir l’éclosion artificielle des œufs de poule. 
La lampe de ce thermo-siphon, alimentée avec de l’alcool ou de l’essence, ne devait pas 





rester constamment allumée ; — il fallait, pour obtenir une température convenable dans 
l’appareil, l’éteindre et la rallumer à des intervalles variables selon la température 
ambiante, en suivant les indications fournies par le thermomètre placé à côté de l’enfant 
et surveillé au travers du couvercle vitré fermant lé compartiment supérieur. 

Une porte ménagée dans la paroi verticale antérieure servait à placer le berceau dans 
l’appareil. 

Signalons en passant l’appareil de Winckel (iSS^) (fig. 38 et fig. 39) qui, conduit par 
une idée analogue à celle qui amena l’emploi des couveuses, fit usage pour les enfants 
nés avant terme, de bains prolongés. — Nous donnons les dessins de la baignoire qu’il 
fît construire dans ce but. E. G, 

(A suivre.) 








32 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


TETERELLE 

De M. le D' BAILLY 


C’est une simple cupule de verre dont le bord est largement évasé. Le sommet de la 
cupule est disposé pour recevoir une tétine en caoutchouc. 

M le D'' Triaire, de Tours, a modifié cet instrument de la façon suivante. 
Une douille métallique à robinet est fixée au sommet de la cupule du bout de 
sein de Bailly. Cette douille est disposée pour recevoir à volonté une ventouse 
en caoutchouc ou une tétine. La manœuvre en est un peu compliquée : 
faire le vide dans la cupule au moyen de la ventouse : fermer le robinet; 
MlirorBriilr. enlever la ventouse; placer la tétine et la faire prendre à l’enfant; ouvrir 
enfin le robinet pour laisser passer le lait. 


Il 11 

O 

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lih 

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■i.-'A 



Appareil à bascule de M. l’abbé liAVAUD DE L’ESSiVRADE. — Cet appareil 
est destiné à supporter deux flacons reliés par un tube de caoutchouc dans lesquels on produit 



Fig. H. ^ Appareil à bascule, de M. l’abbé Lavaud de l’Estrade. 

soit de 1 hydrogène, soif de l'acide carbonique. Une ingénieuse disposition permet dé placer les 
flacons à différentes hauteurs et de régler, par conséquent, la quantité èt la pression du gaz 
produit par l’appareil. 


PARIS. — IMP. CHA1X. — 99b2-b-92. 


Émile GALANTE, Propriélaire-Géranl. 



:r e-v^xje 


DKS 


INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


Directeur : Émile GALANTE 

PARIS — Rue de l’École-de-Médecine, 2 — PARIS 


SOMMAIRE. — Bulletin. — Ascenseur à crémaillère. — Électrolyseurs pour l’urèthre et pour l’œsophage, 
de MM. Bergonié et Debedat. — Aiguille à sutures, de M. le D' Larger. — Table à opérations, de M. le 
D" DELAGENtÈRE. — Dynamomètre maxillaire, de M. Ch. FÉaÉ. — Spéculum auris,. de M. le D-- Gellée. 
— Audiomètre, de Gaiffe. — Appareil de projection lumineuse applicable aux balances de précision, de 
A. COLLOT. — Fiole à filtration par le vide. 


U-- Mai 1892. 


BULLETIN 


La France médicale du 8 avril 1892 a publié la description d’un ophtal- 
moscôpe à réfraction, que M. le D' Chevallereau a fait construire par M. Kern. 

Aucune partie n’est nouvelle, mais ce modèle récent, par son agencement, 
semble réunir toutes les conditions nécessaires pour constituer un instrumept 
d’un maniement facile. 

M. le D^' CouRTiN (de Bordeaux), a fait fabriquer par M. Gendron (de Bor¬ 
deaux) des disques fixateurs en caoutchouc, avec collerette, pour maintenir 
les tiges de laminaires et les crayons médicamenteux dans la cavité utérine ; 
ils peuvent aussi être utilisés pour assurer le maintien à demeure des sondes 
utérines nécessaires aux lavages, et sont livrés au commerce après ébullition 
dans une solution de sublimé; on les conserve dans des flacons stérilisés et 
conservés dans la liqueur de Van Swdeten. Leur description a paru dans la 
Gazette hebdomadaire des sciences médicales de Bordeaux, du 24 avril 1892. 

Dans le numéro du 17 avril du même journal, se trouve le dessin d’une 
modification de l’appareil de M. de Saint-Germain, pour les luxations congé¬ 
nitales de la hanche; Ce perfectionnement appartient à M. Gendron (de Bor¬ 
deaux), qui a cherché de cette façon à bien fixer la tête fémorale dans la 
meilleure position possible, en profitant de toute la pression que peut donner 
l’appareil, la tête du fémur ayant été préalablement abaissée, et le membre 
inférieur étendu dans la position horizontale. 

A la sixième session du Congrès français de chirurgie, qui vient d’avoir lieu 
à Paris du 19 au 24 avril dernier, ont été présentés plusieurs instruments qui 
sont d’un réel intérêt. Nous ne reviendrons pas ici sur ceux dont la description 
a déjà été publiée. En premier lieu, la table à plan incliné facultatif, du D*' Henri 
Delagenière (dn Mans), construite par M. Dupont, et dont nous donnons la 
description détaillée dans le présent numéro; nous croyons devoir appeler 



34 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


ratlention sur un modèle de sonde se fixant d’elle-même, à demeure, dans la 
vessie. Ce nouveau type a le double avantage d’être très facilement introduit et de 
rester fixé de lui-même dans le réservoir urinaire; il est dû à M. le D^' Malécot 
(de Paris). Ce chirurgien a aussi imaginé une sonde évacuatrice, en gomme, 
pour l’aspiration des fragments après la lithotritie. On trouvera la description 
de ces deux instruments dans le Progrès médical du 30 avril 1892. Au même 
congrès, M. le D'" Janet (de Paris) a présenté un appareil à stériliser les sondes, 
et un lit d’opérations pour interventions sur les voies urinaires. Et, au cours 
d’une séance, M. le D'' Gancolphe (de Lyon) a montré un appareil pour prothèse 
immédiate, qui est destiné à remplacer le maxillaire supérieur et est dû à 
M. Martin (de Lyon). 

Émile Galante. 


ASCENSEUR A CRÉMAILLÈRE 



Cet instrument a été construit en vue de permettre de placer rapidement, à une 
liauteur déterminée, en l’élevant ou en l’abaissant, un appareil, une source de luniière. 
Il est fréquemment employé pour mettre à hauteur convenable la lampe dans 
les cas d’examens : laryngoscopie, ophtalmo¬ 
logie, examen des oreilles, etc. 11 sert encore 
dans l’installation d’expériences de physiologie, 
à supporter les manomètres enregistreurs, de 
manière à régler au cours même d’une expé¬ 
rience les déplacements verticaux qu’on vent 
donner aux styles inscripteurs. La figure 41 le 
adapté à une table. R est composé 
en fonte qui — à l’aide de vis — 
de fixer l’appareil à la table; un petit 
horizontal monté sur deux coussinets 
présente : 1® à son extrémité libre un vo¬ 
lant Y, qui sert à actionner l’appareil ; 2" une 
roue à rochet en rapport avec le déclic 
commandé par le levier L ; 3° et enfin un 
pignon engrenant avec une crémaillère fixée 
dans la colonne qui reçoit à sa partie supé¬ 
rieure le plateau P., 

On conçoit aisément le fonctionnement de 
l’appareil. Le plateau P reçoit la lampe, par exemple ; à l’aide du volant V on l’élève; 
pour la faire descendre, il suffit d’appuyer sur lé levier L. On modère la rapidité de la 
descente en appuyant plus ou moins sur le volant avec la paume de la main. 



(1892) 


REVUJi DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


3o 


ÉLECTROLYSEURS POUR L'URÈTHRE ET POUR L'ŒSOPHAGE 

De mm. BERGONIÉ et DÉBÉDAÏ 


Ces deux électroly.seurs, construits par M. Creuzan, ont été expérimentés à la Clinique 
électrotliérapique de Saint-André, à Bordeaux- 
Le premier de ces instruments (fig. 42), est destiné à sectionner les rétrécissements de 
l’urèthre; le second (fig. 43), les rétrécissements de l’œsophage. Construits tous les deux 
d’après le même principe, ils ne diffèrent de forme qu’en raison des différences anato¬ 
miques des deux canaux qu’ils doivent pénétrer. 



Fig. 42. — Électrolyseur pour l’urèthre. 


La lame active a la forme qu’elle présente dans les appareils de Jardin et de Fort; mais, 
tout entière, elle est logée, au repos, dans la lumière de la sonde qui la supporte et ne 
doit agir qu’au retour, sectionnant l’épaisseur voulue de tissu, sans jamais faire fausse 
route. Elle attaque a lergo le tissu de cicatrice : c’est une lame à action rétrograde. 

Elle est formée de deux parties articulées, placées dans l’œillet d’une sonde très âne, 
en éhonite, et fait saillie à l’extérieur, quand on vient à enfoncer dans la sonde un man¬ 
drin à vis gradué. 



De l’extérieur, l’opérateur juge la hauteur et la position du couteau; il ne fait passer 
le courant que lorsqu’il butte contre la portion postérieure du rétrécissement. 

La méthode rétrograde supprime les fausses roules et les cas de rétrécissements réfrac¬ 
taires à Télectrolyse, imputables à des instruments défectueux. On pourrait longuement 
s’étendre sur ses avantages; mais il suffira d’en rappeler le principal : la commodité 
d’introduction d’un appareil qui ne diffère en rien de la sonde uréthrale classique, mise 
en parallèle avec le maniement de l’ôlectrolyseur ordinaire avec sa lame volumineuse à 
saillie permanente. 

Cette lame peut tout d’abord érailler l’urèthre en ses parties saines, amener des 
phénomènes douloureux et des cicatrices nouvelles; mais, surtout, elle a pour inconvé¬ 
nient de refouler, au moment où l’appareil va franchir la stricture, le conducteur flexible 
et son ajutage rigide contre la paroi opposée du canal, d’où la formation d’un éperon 






REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


qui arrête la laine éleetrolysante et rend impossible la section de la cicatrice, taudis que 
des eschares volumineuses se produisent au niveau du métal, en avant du rétrécissement. 

La lame articulée de ces instruments permet aussi de faire varier à volonté la profon¬ 
deur des incisions. 

Dans les cas de strictures infranchissables, il est vrai, ces instruments n’ont pas d’appli¬ 
cation possible; mais lorsqu’une fine sonde pourra franchir, l’opération électrolytique 
sera facile toujours, dans les meilleures conditions de sécurité. 

{Journal de Médecine de Bordeaitx, b iuiïlel 


AIGUILLE-CROCHET POUR SUTURES 

De M. le LARGER 


Construite sur les indications de l’auteur par M. Mathieu, cette aiguille consiste en 
un poinçon conique, droit ou courbe, dont la pointe est taillée en pyramide comme celle 
d’un trocart. Une encoche est ménagé près de la pointe; elle sert à ramener le fil. 
L’aiguille pénètre dans les tissus comme un instrument piquant sans les sectionner. La 
forme conique de la tige assure une voie lisse pour le retour du crochet ramenant le fil. 


TABLE A OPÉRATIONS 

A plan incliné facultatil' 

De m. le D' h. DELAGÉNIÈRE 


Nous avons donné dans le numéro du mois d’avril 1891 la description du plan incliné 
imaginé par M. le D*’ Delagenière. L’auteur a, depuis, fait construire sur ses indications par 



Fig. U. - Table à opéruLions du Delagenière. - La plaiiçhelLe liorizuutale. 

M. Dupont la table que nous représentons ici (fiy. U et U) et dont nous empruntons la 
description au Progrès rfiédical du 12 mars 1892... Le principe qui a présidé à la con- 




(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


31 


structioii de cette tabJe permet d’opérer, avec le même matériel, à la ibis dans le décu¬ 
bitus horizontal et dans une position telle que le bassin soit très élevé. Comme on peut 



le voir, le système est d’une simplicité extrême. Il s’agit d’une planchette qui est articulée 
en son milieu et qui bascule de telle sorte qu’elle peut être soit horizontale (une extrémité 
est alors soutenue par un support), soit inclinée de 45® sur la table elle-même. Le poids 
de la malade suffit pour fixer la planchette dans cette dernière position. 


DYNAMOMÈTRE MAXILLAIRE 

!Di; M. Ch. FÉRÉ 


Cet appareil imaginé en vue de l’exploration dynamométrique des mâchoires est formé 
de deux leviers métalliques articulés l’un sur l’autre et se croisant. Les deux branches qui 
doivent être mises en rapport avec la bouche sont disposées en fourches et garnies de 
plomb à leurs extrémités. C’est sur cette garniture de plomb que les dents s’applique¬ 
ront pour exercer l’effort qu’il s’agit de mesurer. Aux deux extrémités des bras libres 
des leviers s’adapte ün dynamomètre métallique de Regnier. L’effort exercé sur la partie 
buccale du système est transmis par ces leviers au dynamomètre qui en donne la valeur. 

Cet instrument, construit par M. Aubry, sur les indications de l’auteur, est simple, d’un 
maniement facile et pei’mct de mesurer des pressions de 90 kilogrammes, 

11 forme l’objet d’une note insérée dans les comptes rendus de la Société de Biologie 
(25 juillet 1891); on trouvera dans le même fascicule un travail de M. Cli. Féré dans 
lequel est indiqué le dispositif instrumental qu’il emploie pour l’exploration des mouve¬ 
ments des lèvres. 




38 


REVUE DES INSTRUMENTS J)E CHIRURGIE 


(1892) 


SPECULUM AURIS 

De M. le D- GELLIÎE 

Cet instrument est un otoscope de Brunton modifié de façon à être transtormé en 
spéculum pneumatique de Siègle et éclairé par une petite lampe électrique à incan¬ 
descence qui est solidaire de l’instrument. 

AUDIOMÈTRE 

De g. GAIFFE 

Cet instrument se compose d’une bobine d’induction (fig. 46) d’une batterie, d’un 
interrupteur à mouvement d’horlcgerie produisant une série de chocs, d’un téléphone 
et d’un vibrateur indépendant, composé d’une lame vibrante mue électriquement, sur 
laquelle se déplace un poids pour faire varier la hauteur des sons, et donnant une série 
variable de sons. 

L’action de la bobine inductrice sur la bobine induite se règle par un déplacement 
de celle-ci par rapport à celle-là. La bobine induite MM, articulée le long de la manette 



index I, est mobile autour de l’axe vertical À. Ses deux extrémités sont attachées par 
des chaînes SS à la pièce C qui est parallèle à la bobine B. Lorsque la manette I est sur 
le chiffre 100, les deux bobines MM reposent sur la bobine B et lui sont parallèles. C’est 
le maximum de l’action inductrice. Si maintenant nous faisons tourner les bobines M 
autour de l’axe A, les bobines M et B s’éloignent tendant à se mettre en croix, mais les 
chaînes S qui sont de longueur fixe tireront alors sur l’extrémité extérieure des bobines M, 
les soulèveront comme le montre le dessin et finiront, lorsque l’axe A aura tourné de 90“, 
à les mettre dans un plan perpendiculaire à leur plan primitif, point d’induction nulle. 
Le réglage sera donc fait : 1° par une rolation de 90“ des bobines M, autour de l’axe 
vertical A, qui devrait suffire théoriquement à annuler l’action inductrice, mais qui ne 
suffit pas en pratique; 2° par la rotation de chaque bobine autour d’un axe horizontal, 
les plaçant dans un plan perpendiculaire au plan de la bobine B, les deux réglages se 
faisant ensemble et suffisant alors pour annuler presque absolument l’action inductrice 
de la bobine B, sur les bobines M. 


. G. Gaiife. 




(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CH[RURGlE 


39 


APPAREIL DE PROJECTION LUMINEUSE 

applicable aux Balances de préeisioii, 

l’An A. (jOLLOT Fils, Ingénieur des Arts et Manufactures 


Cet appareil de projection lumineuse (1), adapté à une balance de précision (^g. 47),. 
permet d’obtenir des pesées très rapides : pour une même approximation, la. vitesse 
d’oscillation devient cinq ou six fois plus grande et, par la méthode employée, les 
derniers centigrammes, les milligrammes et leurs fractions s’apprécient directement 
avec contrôle immédiat. 



Fig. 47. — Appareil de projection lumineuse adapté à une balance de précision. ■ 


Il est absolument indépendant des organes de la balance, c'est-à-dire du fléau, des 
crochets et des étriers, ce qui est indispensable pour obtenir un bon fonctionnement et 
un bon résultat sur la régularité et la sincérité desquels l’opérateur puisse compter. 

Étant indépendant de la balance, cet appareil possède encore le grand avantage de 
pouvoir se placer très facilement sur les balancés de précision déjà existantes dans les 
laboratoires. 

La modification apportée à la balance consiste à déplacer le centre de gravité du 
fléau, de façon à diminuer la sensibilité et, par suite, à obtenir une vitesse beaucoup 
plus grande ; puis, par des moyens optiques, on augmente considérablement l’amplitude 
des oscillations. Au lieu d’obtenir une image amplifiée virtuelle de ces oscillations en 
regardant dans un microscope, ce qui serait très fatigant pour l’opérateur, cette image 
est projetée sur un écran divisé formant cadran; la lecture se fait alors très facilement 
et sans efforts, la division étant vue par transparence. 


(1) Voir les Comptes rendus des Séances de l'Académie des Sciences^ 1831, l, CXII, page 99. 






40 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


Description de l’appareil. — L’appareil est formé (fig. 48) d’un petit objectif 
achromatique A, qui termine le corps d’un microscope R, dans lequel se trouve l’écran 
divisé C, qui reçoit l’image amplifiée du réticule a fixé sur l’aiguille. Sur le réticule a 
sont projetés les rayons, condensés au moyen d’une forte loupe D, qui proviennent 
d’une source lumineuse quelconque E, placée derrière la balance. En avant de l’écran 
divisé C se trouve une lentille E qui grossit les divisions de cet écran et sert en même 
temps de réilecteur pour les éclairer du côté où elles sont vues. La mise au point se 
fait au moyen d’un pignon c et d’une crémaillère d. 



La source lumineuse actuellement employée consiste : soit en une lampe à gaz, soit 
en une petite lampe électrique, avec réflecteur. 

Dans le cas le plus ordinaire d’un bec de gaz, il est placé dans une boîte en bois, 
pour éviter toute projection de chaleur sur la balance : ce bec, ainsi isolé, n’est allumé 
que pendant une ou deux minutes au maximum à la fin de chaque pesée ; aussi, en 
fixant un thermomètre dans la cage, on constate qu’il ne se produit aucune variation, 
même très faible, de température. 

Un robinet placé sur la conduite de caoutchouc qui alimente le bec de gaz se trouve 
près de l’opérateur (voir la fig. 47) et est réglé de façon que, dans l’une de ses positions 
extrêmes, sans éteindre le bec de gaz complètement, il l’établit en veilleuse. 

Pour une lampe électrique, ce robinet est remplacé par un commutateur, qui permet 
également de n’obtenir la lumière qu’au moment "déterminé. 

A. COLLOT. 




Fiole conique à filtration par le vide. — Ce flacon 
est en verre épais de façon à pouvoir résister au vide. Il est muni 
sur le côté d’un ajutage sur lequel on adapte un tube de caoutchouc 
à vide se rendant à la trompe du laboratoire. Sur le goulot, on 
adapte un bouchon de caoutchouc traversé, soit par le bec d'un 
entonnoir garni d’un tampon de ouate hydrophile, soit par une 
bougie de porcelaine ou d’alumine pour la stérilisation à froid 
des liquides de culture. Pour ce dernier usage, il est nécessaire 
de stériliser tout l’appareil. On y arrive en chauffant avec précau¬ 
tion l’appareil tout monté dans l’autoclave. 


PAHIS.—IMP. ClUIX. — 10238-3-n2, 


Huile GALANTlî, Pfopnélaire-Gémnl. 




R. 

DES 


INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 

Directeur : Émile GALANTE 

— Rue de l’École-de-Medecine, 2 — PARIS 


SOMMAIRE. - Bulletin. - Appareil pulvérisateur automatique, de M. Lireüx. - Téterelle, de M le 
?; P/';f«TTE. - Galvanocautere prostatique, de ,M. le D' Bottixi, de Pise. - Accumulateur portatif; de 
M. F. Verdier. Couveuses pour enfants (suite). — Flacon compte-gouttes. — Diamant pour couper le 
verre. Appareil de Carre pour la fabrication artificielle de la glace. —• Ballon filtrateur de M. Düclaux 
— Tube pour les cultures anaérobies. ' 


1®"' Juin 1892. 

bulletin 


Au cours de la première session de la Société d'obstétrique de France, réunie 
en congrès à Paris pendant les vacances de Pâques dernières, ont eu lieu plu¬ 
sieurs présentations d’instruments nouveaux. Nous devons citer les plus impor¬ 
tants de ceux qui ont été soumis à l’appréciation des membres du congrès. 

L’un d’eux est un embyotome dû à M. Alvarez Texeirà, basé sur les mêmes 
principes que celui du professeur Tarnier; sa lame est tranchante des deux 
côtés et manœuvre dans un cercle métallique à rainures, destiné à bien empri¬ 
sonner la partie fœtale et à protéger les tissus maternels. M. Tissier a montré un 
appareil réducteur du cordon ombilical procident, qui a été inventé il y a deux 
ans par M. le professeur Tarnier, mais dont la description n’a pas encore été 
publiée; il se compose simplement d’une sOnde en gomme, d’un mandrin, dé 
coton ordinaire et de fil. Un laveur à bon marché a été présenté par M. Groüzat 
(de Toulouse) : cet instrument permet au liquide de s’échapper en jet considé¬ 
rable. Ace propos, M. Tarnier a rappelé qu’il avait fait successivement construire 
trois laveurs de ce genre; et M. Lefour a,décrit le mécanisme d’un instrument 
qu’il a inventé dans un but analogue. 

, On trouvera dans le Journal de médecine de Bordeaux du 17 avril la descrip¬ 
tion avec figure d’une électrode à adhérence pneumatique, ayant quelques 
points de ressemblance avec celle que le docteur Kellogg a montrée récemment 
au congrès de VAmerican eleclrotherapeutic Association. Cette électrode impolari- 
sâble, dont nous ne pouvons détailler ici l’agencement, mais sur la description 
détaillée duquel nous nous proposons de revenir, présente sur les autres types 
des avantages incontestables. 

M. le docteur Glover a fait construire par M. Mathieu un perforateur ou tro¬ 
cart trachéal à pointe dissimulée, permettant de pratiquer la trachéotomie sans 
dilatateur et sans conducteur. La description de cet instrument, qui est une 
véritable innovation et non une simple modification des canules antérieures, 
a paru dans le numéro de mai des Annales des maladies de l'oreille et du larynx. 



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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


Ce trocart spécial, chargé d’une canule, a une pointe qui se cache presque 
automatiquement au moment où elle devient redoutable. 

Dans le Lyon médical du 22 mai a paru une courte étude sur le filtre de 
M. Garros, due à M. Cazeneuve. Ce filtre, qui a déjà été présenté à la Société 
chimique de Paris, semble avoir une réelle supériorité sur les appareils analogues; 
de l’avis de M. Cazeneuve, ce filtre aurait un avenir plein de promesses. Le 
même journal de Lyon mentionne encore la présentation à la Société nationale 
de médecine de cette ville d’un modèle de planchette mobile qui peut s’appliquer 
au pupitre de Velle et contribuer à corriger notablement la myopie. 

Émile Galante. 


APPAREIL PULVÉRISATEUR AUTOMATIQUE 

De m. LIREüX 


Les appareils pulvérisateurs de liquides, couramment employés en thérapeutique, au 
cours des opérations, en hygiène, pour Fassainissement des locaux etc., fonctionnent avec 
de la vapeur sous faible pression (Pulvérisateurs de Lister, de Lucas Championnière, etc,), 
ou avec de l’air comprimé (appareil de Richardson et tous les modèles dont il est le 
type initial). 

Dans l’un et l’autre cas, l’air ou la vapeur projettent le liquide en le divisant de 
manière à produire une sorte de brouillard dont l’intensité dépendra dans une certaine 
mesure du réglage des orifices de l’appareil pulvérisateur, mais, toutes choses égales 
d’ailleurs, sera proportionnelle à la pression dont on dispose. 

Or, les appareils fonctionnant avec de la vapeur sont par destination très portatifs ; aussi 
leur chaudière est-elle de faible capacité, leur surface de chauffe forcément très limitée, 
leur foyer : une simple lampe à alcool. Ces conditions montrent combien est faible le 
travail dont ce genre d’appareil permet de disposer. 

Dans les pulvérisateurs fonctionnant avec de l’air, une pompe à air manœuvrée sur 
place fournit la pression nécessaire à la projection et à la division du liquide. Là encore 
on est tenu par des considérations de poids, car l’appareil doit être, sinon portatif; au 
moins très transportable. Les dimensions de la pompe seront forcément restreintes, la 
course du piston relativement limitée, enfin le mécanisme l’actionnant : le plus souvent 
un simple levier. La mobilité, condition obligatoire de l’appareil, ne permet pas une 
utilisation avantageuse du travail produit par l’homme qui la manœuvre, lequel doit, 
dans le plus grand nombre des cas, fixer l’appareil avec un pied, actionner la pompé 
d’une main et de l’autre main diriger le jet de pulvérisation. 

Il existe, il est vrai, certains modèles dans lesquels l’air est comprimé au préalable dans 
un réservoir placé entre la pompe et l’appareil de pulvérisation. Le volume d’air emma¬ 
gasiné ainsi est de peu d importance, eu égard au travail nécessité pour sa coropi’ession ; 
dès qu’on utilise cet air, la pression dans le réservoir tend à baisser rapidement. Aussi 
pour économiser le travail et le temps nécessaires à une nouvelle compression, a-t-on, 
dans ce cas de la tendance à régler au minimum, l’échappement de l’air dans le pulvé^ 
risateur. Il en résulte que le brouillard obtenu est trop chargé en liquide, que celui-ci 
n’est pas suffisamment divisé et que sa projection laisse à désirer. 



(1892) 


REVUK DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


43 


L’appareil dont nous donnons ici la description (fig. 50j, en utilisant la détente del’acide 
carbonique liquide, met à la disposition de l’opérateur un volume de gaz relativement grand 
à une pression considérable. En principe il est constitué par deux récipients, réunis au 
moment de l’emploi, contenant Tun de l’acide carbonique liquide, l’autre la solution 
qu’on se propose de projeter sous forme de pulvérisation, La valve E sert à régler la 
détente du gaz, qui doit être utilisé entre 5 et 8 kilogrammes. Le manomètre donne les 
indications nécessaires à ce réglage. Les valves G et H servent à régler les apports res¬ 
pectifs du gaz et de la solution dans l’appareil de pulvérisation. Le manuel opératoire se 
réduit donc au réglage de ces robinets au début de l’opération, la pression dans le -réser¬ 
voir à acide carbonique demeurant invariable tant que le gaz n’est pas complètement 
épuisé. L’exposé que nous venons de faire du principe sur lequel est basé cet appareil 
imaginé par M. Lireux permettra de concevoir aisément les détails de son fonctionnement. 



Fig. SO. — Appareil pulvérisateur automatique, de M. Lireux. 

L’acide carbonique liquéfié, livré Couramment depuis quelques années par l’industrie, 
représente pour certaines applications, du travail accumulé, emmagasiné sous un volume 
restreint, pouvant être transporté et utilisé là où son emploi est indiqué. L’application 
qu’en a faite M. Lireux aux appareils pulvérisateurs est, selon nous, fort pratique, très 
ingénieuse et fournit une solution élégante. 

On trouvera dans les précédents fascicules de cette publication une utilisation originale 
du travail fourni par l'acide carbonique liquide, nous voulons parler des appai*eils ima¬ 
ginés par M. le docteur d’Arsonval, pour la filtration rapide des liquides destinés aux 
injections sous-cutanées d’extraits animaux. 

Nous avons dû, pour rester dans l’esprit de cette revue, n’envisager l’appareil de 
M. Lireux qu’au point de vue mécanique, ce que nous avons fait. 






(1892) 


44 REVUE DES INSTRUMENTS DE CHÎRÜRGIE 



■ Nous devons cependant indiquer que Tauteur a été conduit à fixer son choix sur l’acide 
carbonique, non seulement pour le parti qu’il pouvait en tirer au point de vue dyna¬ 
mique, mais encore pour le rôle que ce gaz peut remplir, tant au point de vue chi¬ 
mique en se combinant aux liquides employés en solution, qu’au point de vue bacté¬ 
riologique, en raison de l’action que certaines expériences semblent lui conférer sur les 
micro-organismes. Ce côté de la question, dont 1 intérêt n échappera pas au lecteur, forme 
Fobjet de travaux poursuivis par l’auteur qui, vraisemblablement, en donnera sous peu 
les résultats dans une de nos revues s’occupant spécialement des questions relevant de 
l’hygiène. __^_ F. Veudieu. 

TÉTERELLE 

De M. le D-^ PAILLOTTE. 

Cette téterelle se compose de quatre parties faciles à rendre indépen¬ 
dantes pour assurer le nettoyage absolu de l’instrument et également 
faciles à remonter : 

Un cylindre de verre sur lequel est branché une sorte de cupule à 
bord libre largement évasé. Un tube de verre légèrement aplati à son 
extrémité supérieure. Un manchon de caoutchouc, en forme de cône 
tronqué, dont le grand diamètre correspond à celui du cylindre et le 
petit diamètre à celui du tube. Une tétine en caoutchouc en forme de 
chausse à filtrer. 

La figure 51 montre bien comment ces quatre pièces s’adaptent pour 
constituer l’instrument, dont le fonctionnement présente de l’analogie 
avec celui de la téterelle bi-aspiratrice de M. le D‘‘ Auvard, décrite 
page 94 année (1891), de cette Revue. 

Les avantages signalés par M. le D‘ Paillotte sont les suivants ; la 
suppression des tubes de caoutchouc; la possibilité de retourner, pour 
les nettoyer, les deux pièces de caoutchouc ; le nettoyage facile des 
pièces eà verre qui sont relativement larges et ne présentent ni élran- 
deM.feDjfi“oiTÉ. glement ni courbure. 


GALVANOCAUTÈRE PROSTATIQUE 

De m. le D' BOTTINI, de Pise 


Ce galvanocautère, destiné à cautériser la prostate hypertrophiée, présente la forme 
d’une sonde en étain; il est constitué par quatre tubes parallèles, deux pour conduire 
l’électricité, les deux autres destinés à être traversés par un courant d’eau. Le galvano¬ 
cautère proprement dit occupe le voisinage de la courbure de l’instrument • il consiste en 
une lame de platine recourbée en U, dont les deux branches sont reliées aux deux 
électrodes et embrassent un cylindre de porcelaine, servant à la fois de support et de 
conducteur de la chaleur. Ce cautère a une longueur de deux centimètres et demi On 
peut lui donner des dimensions plus considérables quand les circonstances l’exigent 
Le courant électrique est fourni par des accumulateurs qui ont été chargés avec des 
machines dynamo-électriques, et qui peuvent fournir pendant plusieurs mois des intensités 





(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE GHIRURGIE 


45 


constantes. Il importe que les quatre tubes parallèles soient rigoureusement isolés les 
uns des autres et que le cautère soit dans le même plan que l’instrument. La lame de 
platine doit avoir une épaisseur bien uniforme. Le courant d’eau doit pouvoir circuler 
librement dans les deux canaux, afin que l’instrument ne s’échauffe pas outre mesure. 
L instrument est introduit dans la vessie comme une sonde ordinaire. L’auteur a, en 
outre, imaginé pour les incisions de la prostate un instrument galvano-thermique, dont 
nous espérons pouvoir donner ultérieurement la description. 


ACCUMULATEUR PORTATIF 


Cet appareil permet, soit de maintenir au rouge, pendant un temps plus ou moins 
long, une anse de platine de dimensions appropriées pour galvanocautères, soit à alimenter 
les lampes électriques pour l’éclairage des cavités profondes, ou actionner les petits outils 
employés dans l’art dentaire. 



Fig. S2. — Accumulateur portatif, de M. F. Verdier. 


La figure 52 représente un modèle moyen; il mesure 15® X IS? X 35 centimètres et 
pèse environ 9 kilogrammes. Ce petit appareil a été construit pour maintenir au rouge 
un ül de platine de 4 dixièmes de millimètre. Il contient 4 éléments d’une capacité de 
25 à 30 ampères heures; ils sont couplés en tension et par conséquent donnent une force 
électromotrice de 8 volts. La hoîte à poignée supporte quatre bornes dont deux pour la 
charge et deux auxquelles on peut fixer les conducteurs souples amenant le courant aux 
galvanocautères, aux lampes, ou au point voulu. 

Un rhéostat interrupteur permet le réglage du courant. F. Verdier. 

11 faut, pour maintenir au rouge un fil de platine de 4 dixièmes de millimètres et de 
200 millimètres de longueur, un courant de 8 ampères sous 7 volts. Pour un fil de 
1 millimètre, le courant doit être de 22 ampères sous 7 volts. 


F. V. 




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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


COUVEUSES POUR ENFANTS 

(Suite) 

En 1883, M, le D’’ Auvard fit construire par la maison Galante fils un modèle de 
couveuse relativement simple (fig. 53), qui a contribué dans une large mesure à l'ex¬ 
tension de l’emploi de ce genre d’appareil. 



Fig. SS, — Coiiveuse pour enfants, de 51. le D' Auvard. 


Il est formé d’une caisse rectangulaire en bois, divisée intérieurement en deux com¬ 
partiments par une cloison horizontale dont la longueur est moindre que celle de l’appareil 
la communication entre les deux étages est ainsi largement établie. Les ouvertures 
pratiquées sur les parois de la caisse sont au nombre de quatre 54) : 

1" Sur la face supérieure, une large ouverture donnant accès dans le compartiment 
destiné à recevoir Tenfant ; elle se ferme avec un cadre vitré V, que deux, boutons métal¬ 
liques b. b. permettent de manier facilement ; 



Fig. SL — Coupe de la couveuse pour enfants. 


2“ Sur le môme plan, une seconde ouverture de 26 millimètres de diamètre, garnie 
d’une courte cheminée dont la section est occupée par une hélice d’une grande inohilité. 
C’est par cet orifice que s’échappe au dehors Tair ayant traversé la couveuse ; 




(1892) 


REVÜIÎ DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


47 


3“ Sur une des faces latérales, une grande ouverture donnant accès dans le compar¬ 
timent inférieur réservé pour le chauffage; elle se ferme à l’aide d’une trappe à 
coulisse O ; 

4° Sur la face postérieure, une ouverture carrée de 8 centimètres de côté donnant dans 
le compartiment inférieur ; .elle est fermée par une porte ou trappe T. 

Cette trappe T a des ' dimensions un peu moindres que celles de l’ouverture qu’elle 
recouvre. Celle-ci, dans aucun cas, ne pourra être complètement fermée ; c’est par cette, 
ouverture que l’air pénètre dans l’appareil. Le chauffage est simplement obtenu par 
des bouteilles à eau chaude, en grès, connues sous le nom de.« moines » (fig. 35). 



Fig. 33. — Bouteille à eau chaude en grès. 


Quatre ou cinq de ces bouteilles suffisent pour maintenir dans l’appareil la tempé¬ 
rature voulue. On procède pour remplacer ces bouteilles par une sorte de roulement; 
à intervalles réguliers, toutes les deux heures par exemple, on retire une bouteille, celle 
qui est depuis le plus de temps dans l’appareil, pour la remplacer par une nouvelle 
contenant de Teau très chaude et ainsi de suite. 

Ces bouteilles présentent une forme prismatique ; elles sont préférables à celles très 
répandues de forme cylindrique; car en raison de la surface plane sur laquelle elles 
reposent, elles restent bien exactement à la place qu’on leur assigne dans le compar¬ 
timent inférieur. Elles sont introduites dans ce compartiment par l’ouverture que 
recouvre la trappe o. 

Le fonctionnement de l’appareil est des plus simples. L’air de l’étage inférieur, échauffé 
au contact des boules en grès MMMM (pg. 34), s’élève suivant la direction des flèches, 
s’imprègne de vapeur d’eau en passant sur l’éponge E, qu’on maintiendra légèrement 
humide. Cet air vient ensuite entourer l’enfant dont il enveloppe la surface et s’échappe 
par l’oriflce de sortie en mettant en mouvement l’hélice H. — La rotation de l’hélice 
donne l’assurance que l'air circule régulièrement dans l’appareil. Selon les indications 
du thermomètre fixé à la paroi intérieure, un peu au-dessus de l’éponge, on règle 
l’introduction de l’air par la trappe T et le changement des boules d’eau chaude. 

(A suivre.) 



A'ouvcau flacon coini>tc-g;outtes. — Petit appnreil extrêmement 
pratique remplaçant avantageusement l’ancien compte-gouttes. Pour s’en servir, 
on fait coïncider la rainure du bouchon avec le bec du flacon, en plaçant le doigt 
sur le petit trou placé sur le col. On peut ainsi faire tomber un liquide goutte 
à goutte aussi lentement qu’on le désire. Ce flacon rend de grands services aux 
histologistes qui devront en posséder plusieurs pour les réactifs usuels. 




48 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(189Ü) 



Fig. 57. — Diamant pour couper 


38. — Appareil de Carré pour la fabrication artificielle de la glace. 


Appareil de CARRÉ pour la fabrication arliflcielle de la glace. — Cet 

appareil permet d’obtenir en quelques instants, par le jeu d’une pompe à vide, une certaine 
quantité de glace. Par son emploi on peut obtenir, soit la congélation de l’eau dans un récipient 
tel qu’une carafe, soit de la glace en morceaux. L’appareil est fort utile dans les laboratoires 
situés un peu loin d’un grand centre, ou lorsqu’on veut avoir de la glace parfaitement pure. 


Diamant poux 

laboratoire où ’’ 


r.Pi insiriiment est d’un usage constant au 
pendant les mani- 



Rallon llltrateur de Raciaux. — Cet appareil 
imaginé par M. Duclaux, trouve son emploi lorsqu’on veut séparer 
les produits solubles d’une matière de ses microbes. Son col porte un 
étranglement par lequel passe un petit tube de porcelaine dégourdie 
fixé avec un tampon de ouate un peu serré. Latéralement existent 
deux autres tubes, l’un efQlé et fermé à la lampe, l’autre ouvert et 
obturé par une bourre de coton. L’appareil ainsi préparé est stérilisé 
au four a flamber. Pour s’en servir on coule au-dessus de la bourre 
de coton du col du ballon, delà cire à cacheter ou mieux du mastic 
Golaz pour obturer parfaitement. Puis on fait le vide avec la trompe 
par la tubulure latérale, en versant alors la matière 
par le col du ballon; le liquide, sous l'influence 
de la pression atmosphérique, traverse la bougie 
de porcelaine, qui retient les microbes et les corps 
en suspension. Le liquide filtré peut être distribué 
dans des vases stérilisés au moyen du tube effilé. 


Tube pour les cultures anaérobies. — Ce tube est utilisé au 
laboratoire de Pasteur pour les cultures en bouillon dans le vide. Une fois la 
stérilisation et les ensemencements terminés, on fait le vide avec la pompe à 
mercure et on ferme le col du tube au chalumeau, puis on le place dans l’étuve 
d’incubation. 



Fig. 60. ' 
Tube pour lès 
cultures anaérobies. 


s.—UIP. CHAIX. 


- H6/.2-5-92. 


Émile GALANTE, Propriétaire-Gérant. 




Pi 


INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


Directeur : Émile GALANTE 

PARIS — Rue de l’École-de-Medecine, 2 — PARIS 


SOMMAIRE. — Bulletin. — Sonde intra-utérine, du D’" Büdin. — Manomètre métallique, du Grehant. 
— Fontaine, de M”' Henry. — Pèse-bébés, du D'^ Sutils. — Ceinture, du Glenard. — Cornet à chlo¬ 
roforme, du D' Carof. — Miroir rhinoscopique, du D'^ Berger. — Valve vaginale, du D'' Doléris. — 
Appareil pour le massage pneumatique, du D'' Bredillard. — Du nickelage, par M. Zipéliüs. 


N» 7. Jiullet 1892. 

BULLETIN 


Pour ponctionner la vessie au cours d’une taille hypogastrique, M. Horteloup 
se sert d’un instrument spécial, à la fois sustenteur et écarteur, qu’il décrit 
dans le Progrès médical du 18 juin 1892. C’est une sorte de lame dont l’extré¬ 
mité inférieure peut se diviser en deux tiges qui divergent, une fois la partie 
coupante introduite dans le réservoir urinaire, et servent à maintenir soulevées 
le temps voulu les parois vésicales. 

On sait que, pour obtenir des filtres Chamberland des résultats parfaits, il est 
nécessaire de les stériliser de temps en temps à l’eau bouillante, ainsi que le 
prescrit pour les casernes, par exemple, une décision ministérielle. Pour rendre 
plus facile cette opération, M. Schmitt, médecin major, a fait construire un panier 
destiné à transporter avec commodité et à désinfecter sans ennuis les bougies 
des filtres Chamberland. On en trouvera des schémas dans le numéro de juin 
1892 des Archives de médecine et de pharmacie militaires. 

La Revue d'hygiène du 22 mai dernier publie la description de l’installation 
des bains par aspersion que M. Herbet a réalisée au dispensaire du P'' arron¬ 
dissement, rue Jean-Lantier, à Paris. Le système employé, un peu spécial, 
mérite d’être étudié. 

Parmi les appareils nouveaux, nous devons encore citer une minerve pour torticolis 
osseux (Annales d'orthopédie 1®'’ juin 1892J, puis le glycosurimêlre de M. Bruel, 
pharmacien à Gallardon, (Bulletin général de Thérapeutique, 30 mars 1892j, d’un 
transport facile. 

A la Société d'Éleclrothérapie, dans la séance du 19 mai dernier, M. Daussy 
a montré un moteur à gaz pour machines statiques, ayant l’avantage de tenir 
très peu de place et de produire un bruit insignifiant. Mentionnons, à ce propos, 
une proposition que M. Gariel a soumise à cette Société : Il s’agit de l’organisa¬ 
tion d’une exposition faite à Paris, eh avril 1893, par la Société française 



50 


REVUË DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


d’e7ecirofM’apie. Une Commission composée de MM. Gautier, Woght et Gaiffe a 
été chargée d’étudier les moyens à .employer pour atteindre ce but. 

M. Ducretet construit désormais des voltamètres à grand débit Renard, de 
dimensions plus restreintes que celles du modèle type, qui sont destinés à 
l’usage spécial des laboratoires de physique et de chimie. M. Meylan a donné 
la description de cet appareil dans le numéro du 15 mai 1892 de la Revue 
générale des sciences. 

La province, en ces mois derniers, nous envoie à son tour plusieurs instru¬ 
ments nouveaux. Mentionnons entre autres le pulvérisateur à vapeur de M. Polo 
(de Nantes), cité par la Gazette des Hôpitaux de Toulouse (26 mai 1892), les 
tubes fenêtrés pour l’intubation laryngée de M. Lichtwitz (de Bordeaux), 
figurés dans les Bulletins et Mémoires de la Société de laryngoscopie, déotologie et 
de rkinologie de Paris (avril 1892); un perfectionnement apporté au lithotriteur, 
par M. PoussoN ^de Bordeaux), perfectionnement qui consiste dans l’adjonction 
au volant, d’une clé mobile sur laquelle la main s’applique facilement; enfin 
le phakomètre de M. Chavaunaz (de Bordeaux), pour la vérification des verres 
cylindriques bicjdindriques et sphériques, dont le mécanisme a été publié dans 
le Journal de médecine de Bordeaux du 24 avril 1892. 

G. 


SONDE INTRA-UTÉRINE 

De m. le D- BUDIN 


Cette sonde, construite par M. Mathieu, est en métal nickelé; elle présente en coupe 
la forme d’un U ; la cannelure longitudinale formée par la concavité de TU assure le retour 
du liquide infecté de la cavité utérine. La convexité est creuse et percée de deux yeux 
à l’extrémité utérine de l’instrument, l’extrémité opposée est munie d’une tubulure sur la¬ 
quelle s’insère le tube d’amenée du liquide, qui suit la cavité de la sonde, pénètre dans 
l’utérus par les deux yeux et revient par la cannelure longitudinale. 


MANOMÈTRE MÉTALLIQUE 

DE M. LE D-^ GRÉHANT 

Pour la mesure ae la pression du sang. 


Cet instrument, qui présente quelque analogie avec celui imaginé par M. le profes¬ 
seur Marey et décrit dans les travaux de son laboratoire au Collège de France, a été 
présenté par M. le D'’ Gréhant, dans une des dernières séances de la Société de Biologie. 
Il se compose d’une boîte cylindrique dont un des fonds est une membrane métallique 

semblable à celles employées dans la construction des baromètres anéroïdes. _ Deux 

tubulures sont fixées à cette boîte; elles servent à remplir sa cavité d’une solution 
de bicarbonate de soude et à mettre cette cavité, à l’aide d’un tube terminé par un robinet 
à canule, en rapport avec l’artère de l’animal en expérience. 

Les mouvements de la membrane sont amplifiés par un levier en aluminium, d’en¬ 
viron 40 centimètres de long, dont l’extrémité légèrement recourbée sert de style._ Le 



(1892) REVUE DES 

INSTRUMENTS DE 

CHIRURGIE 51 

mécanisme de la transmission est semblable à celui des tambours à levier de M, Marey. 

L’inscription se fait sur un cylindre tournant. 

La graduation de l’instrument doit être faite^par comparaison avec un manomètre 

à mercure. 

Hauteur 

du 

Déplacement 

du 

Rapports. 

mercure. 

style. 


Millimètres. 

4o 

Millimètres., 

14 

, 5.2 

75 

26 

2.88 

105 

37.5 

2.8 

128 

45.8 

2.79 

175 

64.5 

2.71 


Le rapport des hauteurs du mercure aux déplacements du style, compté sur des 
ordonnées perpendiculaires à la ligne des abscisses, varie assez peu. — Ajoutons que le 
manomètre construit par M. Noé peut fonctionner horizontalement ou verticalement. 


FONTAINE 

DE M""® HENRY, SAGE-FEMME EN CHEF DE LA MATERNITÉ 


Ce modèle, qui remonte à plusieurs années, est un des premiers appareils de ce genre 
bien étudié au point de vue d’une asepsie rigoureuse. La figure montre suffisamment la 
simplicité de cet instrument. La capacité du récipient est de un ou de deux litres ; tous 
les points de sa surface interne sont facilement accessibles. L’armature métallique 



supportant le réservoir est des plus simples, facile à nettoyer et donne à l’ensemble de 
l’appareil toute la stabilité désirable. Le réservoir sc trouve, en raison de sa forme, dans 
les meilleures conditions de résistance au point de vue de la température des liquides 
qu’il peut être appelé à contenir, 





52 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


PÈSE-BÉBÉS 

De M. le Docteur SÜTILS 


M. le D'" Sutils ,, médecin inspecteur de la Protection du premier âge, a poursuivi 
durant plusieurs années des recherches sur le pesage des enfants (1). Les modèles de 
Pèse-bébés, existants lors de ses recherches, étaient pour la plupart peu transportables ou 
d’une construction délicate les exposant à des dérangements fréquents; ils pouvaient 
convenir dans les salles d une maternité, mais non pour prendre des observations au cours 
de déplacements d’inspection. L'auteur dut donc réaliser un appareil de peu de volume, 
d’une construction simple, et facilement mis en place pour une observation. 



Fig. en. — Pèse-b(5bés, de M. le D'^ Sutils. 

Cet instrument, dont l’emploi tend à se généraliser ’ et qui a désormais la sanction 
d’une pratique de plusieurs années, est un simple peson à ressort. Le ressort, qui doit 
être soigneusement choisi et bien exactement taré, est logé dans l’intérieur ' de deux 
tubes concentriques ; il est fixé à la partie supérieure du tube extérieur et à la partie 
inférieure de l’autre. 

Le poids de l’enfant allongeant le ressort, le tube intérieur glisse dans le tube extérieur 
et entraîne dans son mouvement l’index qui doit marquer en même temps : à droite, le 

(1) Guide ‘pratique des pesages. Atlas de tracés. — Steinheil. 




















































(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


S3 


poids réel de l’enfant; à gauche, l’époque de l’existence à laquelle correspond le poids 
trouvé, d’après les chiffres de la moyenne de l’auteur; on se rend compte ainsi exac¬ 
tement de l'écart plus ou moins considérable qui peut exister entre le poids réel et le 
poids moyen. Les accessoires du Pèse-bébés se composent d’une potence destinée à éloigner 
l’enfant du point de suspension pour qu’il n’ait aucun point de contact, d’une ceinture 
en tissu de laine, munie d’un anneau et d’une boucle, d’une vrille et de crochets à vis 
pouvant être vissés par la première personne venue. L’ensemble : instruments et acces¬ 
soires, est contenu dans un étui en cuir verni. 

Pour l’inscription des poids, l’auteur a établi un modèle de feuilles de pesage per¬ 
mettant de faire, pour des observations périodiques, des diagrammes. 


CEINTURE 

De M. le docteur GLÉNARD 


Cet appareil, souvent désigné sous le nom de sangle de Glénard, est décrit par l’auteur 
dans son travail sur Tentéroptose. Elle se compose d’une bande de tissu élastique de hau- 



Fig. 63. Sangle, de M. lè D'’ Glénard. 


teur convenable, munie de pelotes latérales dont l’application est assurée par des sous- 
cuisses. 


CORNET A CHLOROFORME 

De RAYNAUD 

Slodifié par le U>' J. C.^ROK', ancien chirurgien de la .Rarine. 


Les modifications apportées au cornet à chloroforme (imaginé par Reynaud en 1847) 
par le D*’ Caroff, sont les suivantes : 

Le cornet est en fer-blanc léger, et composé de deux parties qui se démontent et le 
rendent plus portatif. 

11 est garni à sa base d’un tube de caoutchouc qui sert de bourrelet. 

Le diaphragme en molleton est mobile, et le chloroforme y est versé par un petit enton¬ 
noir fixe qui permet de renouveler la quantité absorbée sans rien déplacer. 

Toutes les pièces peuvent être isolées et lavées dans un liquide antiseptique, avantage 
que ne possédait pas l’ancien appareil. 

(Académie de Médecine 14 mai 1889.j 




S4 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


MIROIR RHINOSCOPIQUE 

De M. le D'- E. berger 


Ce miroir, construit par la maison Luër, est un petit miroir métallique destiné à être 
introduit dans les fosses nasales après avoir écarté les narines à l’aide du spéculum de 
Duplay. Ce miroir, d’un diamètre de 4 millimètres, est fixé à une tige sur laquelle il est 
incliné formant un angle de 45“. 

Ce miroir permet d’observer certaines parties des cornets inférieurs qui ne seraient pas 
accessibles à la vue par un examen rhinoscopique ordinaire. 

E. G. 


VALVE VAGINALE 

De M. le D' DOLÉRIS. 


Ce modèle de valve, fort portatif, peut trouver sa place dans les collections d’instruments 
de gynécologie de volume restreint. 



Fig. 64. — Valve vaginale, de M. le Doléris. 


Cette valve, de forme assez aplatie, est montée à charnière sur un manche métallique 
ajouré, dont l’extrémité est disposée en forme de crochet pour fournir à la main tenant 
l’instrument un appui suffisant. 


APPAREIL POUR LE MASSAGE PNEUMATIQUE 

De m. le D" BREUILLARD, de Saist-Hoxoré-les-Bains 


Cet appareil, dont M. le D*' Breuillard donne la description dans un travail récent, 
se compose d’une cloche en caoutchouc à parois très épaisses, de forme ovalaire, dont les 
dimensions extérieures sont telles qu’elle puisse être aisément et solidement tenue dans la 
main. La cavité de cette cloche est mise en communication par un long tube flexible avec 
une pompe. 

Nous croyons devoir insister un peu sur cette pompe qui, en dehors de l’appareil 
pour lequel l’auteur l’a étudiée, peut recevoir diverses applications. 



(1892) 


REVUK DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


53 


Aclionnée par une manivelle, elle fonctionne comme pompe aspirante lorsque la 
manivelle est déplacée dans le sens des aiguilles d’une montre. En changeant de sens, 
c’est-à-dire en tournant de droite à gauche, elle fonctionne comme pompe de com¬ 
pression. 

Le vide obtenu à l’aspiration dans la cloche élastique servant au massage est d’en¬ 
viron 65 centimètres de mercure. La pompe est oscillante et disposée sans clapets; ceux-ci 
sont remplacés par un organe de distribution constitué par un tourillon fixé au corps 



de pompe et engagé dans une douille solidaire du bâti. Des communications convenable¬ 
ment disposées sont pratiquées dans la douille et le tourillon de telle sorte que les 
orifices de communication soient alternativement ouverts et masqués selon les oscillations 
de la pompe résultant de la mise en mouvement de la manivelle. 

La figure représente la pompe dans la boîte destinée à contenir l’ensemble de l’appareil, 
on conçoit aisément que le bâti de la pompe peut être fixé sur le bord d’une table dans 
un laboratoire et être reliée avec un tube aux divers appareils pouvant réclamer son 
emploi. G. Rerthoin. 


DU NICKELAGE DES INSTRUMENTS 


Le nickel a été découvert en 1751 par Cronstedt dans un arséniure de nickel. Il existe 
des minerais de nickel dans les Pyrénées, les Alpes et en Algérie, mais c’est la Nou¬ 
velle-Calédonie qui alimente aujourd’hui presque entièrement notre marché. 

Le nickel est blanc, ductile, malléable, c’est le métal le plus dur après le manganèse ; sa 
densité est de 8,3 environ, il est moins fusible que le fer; magnétique à la température 
ordinaire, il perd cette propriété vers 230“ centigrades. 

Il no s’oxyde pas à l’air même humide, n’est pas attaqué par le soufre et les vapeurs 




56 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


sulfureuses, ni par les principaux antiseptiques employés en médecine. Il est soluble 
flans l’acide nitrique, et très peu attaqué par l’acide chlorhydrique et sulfurique étendus. 

Ces propriétés d’inaltérabilité et son prix relativement peu élevé l’ont fait rechercher 
pour protéger les métaux contre l’oxydation et la sulfuration. 

Les premières tentatives faites pour obtenir industriellement des dépôts galvaniques de 
nickel remontent à 1840 ; MM. Senée, Ruolz et Recquerel ont publié divers procédés qui 
leur ont donné quelques succès dans le laboratoire, mais chaque fois qu’on a voulu 
transporter ces procédés à l’atelier, on a reconnu qu’ils ne donnaient pas de résultats 
pratiques ; les dépôts de nickel étaient pulvérulents et Ton ne pouvait dépasser une cer¬ 
taine épaisseur, insuffisante dans la plupart des cas. 

En 1869, M. Adams, de Roston, ayant constaté que la présence de traces de potasse et 
de soude, que contenaient toujours jusqu’à cette époque les sels de nickel les plus purs 
du commerce, avait seule causé les insuccès de ses devanciers, prépara des sels exempts de 
ces corps, et établit à Roston la première usine de nickelure fonctionnant régulièrement. 
Dans le courant de 1869, de nombreuses usines furent créées aux États-Unis ; à la fin 
de cette même année, la première usine européenne était installée à Paris, par les soins 
de l’inventeur et de M. A. Gaiffe, et dès le 17 janvier 1870, les produits de cette usine 
étaient présentés à l’Institut par M. Dumas. - 

Les dépôts de nickel s’obtiennent par la décomposition d’un sel de ce métal au moyen 
du courant électrique; l’objet à nickeler est relié au pôle négatif, tandis que le pôle 
positif est formé par une plaque de nickel (anode). 

Le bain employé par MM. Adams et Gaiffe, et qui est aujourd’hui le plus répandu, est 
une dissolution neutre de sulfate double de nickel et d’ammoniaque, dans la proportion 
de 1 kilogramme de sel pour 10 litres d’eau ; la dissolution ainsi obtenue marque 
environ 8“ à l’aréomètre de Raumé. On obtient la neutralité du bain en ajoutant un peu 
d’acide sulfurique ou d’ammoniaque, suivant que la réaction au papier de tournesol est 
basique ou acide. 

Le courant électrique doit avoir une force électromotrice d’environ 4 volts ; l’intensité 
doit être proportionnée à la surface: des objets à nickeler (0,4 amp. par décimètre carré 
environ). 

Pour obtenir de beaux dépôts blancs et très adhérents, il est essentiel de n’employer 
que des produits chimiques purs, l’usage de Teau distillée pour la dissolution est à recom¬ 
mander. 

Un bain préparé dans de bonnes conditions et un courant électrique bien approprié ne 
suffisent pas pour réussir le nickelage, la préparation des pièces avant leur mise au bain 
est de la plus haute importance ; la moindre trace de graisse sur un objet suffit pour faire 
manquer une opération ; on ne saurait donc trop recommander d’apporter tous les soins 
nécessaires au dégraissage et au décapage. 

Pour nickeler un objet quelconque, on commence par l’attacher au moyen d’un fil de 
cuivre rouge ou de laiton et, à partir de ce moment, on ne devra plus le toucher, de peur 
que les doigts ne produisent des taches de graisse, sur lesquelles le nickel n’adhérerait 
pas. 

(A suivre.) Zipélius, 

Ingénieur des Arts et Manufactures. 


CHAIX. —12902-0-92. 


PARIS.— IMP. 


ÉMILE GALANTE, Propriélaire-Géranl. 



ri EVXJ E 


DES 

INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


Diebcteur : Émile GALANTE 

PARIS — Rue de UÉcole-de-Medecine, 2 — PARIS 


SOMMAIRE. — Bulletin. — Appareil pulvérisateur automatique deM. L. Lireüx. — Perforateur ou trocart 
trachéal de M. le D’^ Glover. — Appareil pour le lavage de l’estomac et l’extraction du suc gastrique 
de M. le Frémont. — Endotoscope de M. le D*' Gellé. — Pince dilatatrice à écartement parallèle de 
M. le D'' G. Paul. — Lunettes bichromatiques de M. le D' de Voisins (de Toulouse). — Du nickelage des 
instruments, par M. Zipéliüs (suite). — Exposition de Chicago. 

8. 1“ Août 1892. 

BULLETIN 

Nous devons signaler un appareil de M. Laulanié, professeur à l’École de 
médecine vétérinaire de Toulouse, destiné à l’étude des échanges respiratoires, 
dont la description a paru dans les Bulletins de la Société de Biologie du 
24 juin 1892, Basé sur le principe qui a servi de point de départ à la construc¬ 
tion de l’appareil de von Pettenkofer et Voit, l’appareil de M. Laulanié est 
encore à l’état d’ébauche et son inventeur compte bien y introduire, pour 
atteindre la précision nécessaire aux expériences physiologiques, certaines amé¬ 
liorations d’importance secondaire. 

A VAcadémie de médecine., le 21 du mois de juin, ,M. Budin a présenté, au 
nom de M. le D" Blatin, professeur à l’École de Médecine de Clermont-Ferrand, 
une bouteille pour l’allaitement des enfants. Ce modèle, appelé le « Parfait 
Nourricier », est très employé en Amérique. C’est une bouteille à goulot large, 
à cavité présentant des surfaces partout arrondies. Au niveau de son fond est 
une ouverture, commandée par un bouchon à soupape laissant pénétrer l’air 
lors de la tétée. Le nettoyage de cet instrument est extrêmement facile. 

M. Lefour (de Bordeaux) a jadis cherché à réaliser l’idée d’un laveur vagino- 
utérin très simple, d’un entretien peu onéreux. Çet appareil a été perfectionné 
par M. Budin; mais, à son tour, M. Lefour a modifié le vide-bouteille de 
M. Budin. Ce type nouveau a été présenté le 12 février dernier à la Société 
de Gynécologie de Bordeaux. 

A la même Société, le 10 mai 1892, M. le D’’ Chaleix a montré des pédales 
portatives pour examens gynécologiques, construites d’une façon un peu spéciale 
par M, Gendron (de Bordeaux), 

Mentionnons enfin la seringue chirurgicale du D*’ Félizeï, présentée récemment 



REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


S8 


à la Société de chirurgie. Le point intéressant dans ce nouveau type, c’est le 
mode de fabrication du piston qui est constitué par une tige métallique action¬ 
nant des rondelles de caoutchouc dont elle commande, dans une certaine 
mesure, l’adhérence à la face interne du corps de pompe. 

Émile Galante, 


APPAREIL PULVÉRISATEUR AUTOMATIQUE 

De M. L, LIREDX 


Nous avons dans un récent numéro de la Revue (n“ 6 — juin 1892) décrit l’appareil 
imaginé par M. Lireux pour les pulvérisations de liquides antiseptiques. Nous en avons 
exposé le principe : l’emploi de l’acide carbonique liquide ; nous étendant longuement 
sur le jeu des organes constituant cet appareil, dont nous présentons aujourd’hui deux 
types construits spécialement en vue d’opérations de désinfection. 



Fig, 66. — Appareil pulvérisateur automatique, de M. j. Lireux (modèle portatif). 


Le modèle représenté par la figure 66 est destiné à être porté à dos d’homme 
Les réservoirs contenant l’un l’acide carbonique, l’autre la solution antiseptique sont 
renfermés dans une boîte dont le poids est de 20 kilog. environ. Supposons cette boîte 
placée sur des crochets; le porteur tient d’une main la lance reliée à l’appareil par deux 
tubes flexibles; cette lance est composée de deux tubes métalliques jumelés portant 



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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


chacun un robinet servant à régler les apports respectifs du gaz agissant comme propul¬ 
seur et de la solution antiseptique. Un manomètre fixé sur le tube qui amène l’acide 
carbonique indique la pression à laquelle ce gaz est utilisé. Pour régler cette pres¬ 
sion, il faut agir sur la valve du cylindre contenant l’acide carbonique; ce résultat est 
aisément obtenu grâce à un levier dont la poignée est constamment à la portée de l’autre 
main de l’opérateur. Ce levier, que Tou voit à droite de la figure, actionne à l’aide d’une 
chaîne, la clef de commande de la valve réglant l’échappement du. gaz. 

L’appareil est en résumé combiné de telle sorte, qu’un homme seul, peut pratiquer 
aisément une désinfection en se déplaçant selon les besoins de l’opération. L’appareil 



Fig. èl.— Appareil pulvérisateur autematique, de M. J. Lireüx (monté sur roues). 


chargé sur son dos, il tient et dirige la lance de la main droite; la main gauche reste 
libre pour manœuvrer les robinets de la lance et régler en cas de besoin, à l’aide du 
levier, l’échappement clu gaz, selon les indications fournies par le manomètre placé sous 
ses yeux. 

Le manomètre doit marquer entre quatre et cinq atmosphères; c’est sous cette pression 
que la pulvérisation se fait le mieux, sans dépense inutile de gaz. 

Le réservoir de l’acide carbonique en contient environ 2 kilogrammes ; il peut assurer 
une marche continue de six heures pulvérisant 9 litres de liquide. 

Le réservoir du liquide antiseptique contient environ 3 litres, et est épuisé par une 
marche ininterrompue de deux heures. 

La désinfection d’une chambre de 60 mètres cubes est assurée par une pulvérisation 
continue de'quinze minutes. On doit toujours maintenir la lance à une distance approxi¬ 
mative de deux mètres de la partie à atteindre. 

Dans le cas où cet appareil est construit pour être porté à la main, il est muni d’une 
poignée à la partie supérieure afin d’en rendre le déplacement facile; les raccords en 
caoutchouc mesurent (le 3 à 4 mètres. 






REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


Arrivé à destination, l’opérateur, place l’appareil sur une table ou sur le plancher : il 
règle l’introduction du gaz en agissant directement sur la valve d’introduction; la longueur 
des tubes en caoutchouc lui permet d’atteindre sans déplacements fréquents les parties à 
désinfecter. . • 

La figure G7 représente le second type monté sur deux roues, portant le récipient 
contenant .la solution antiseptique, et en avant un ou deux cylindres d’acide, carbonique 
placés verticalement.. 

; Lorsque l’homme qui conduit l’appareil est arrivé à destination, il met en communica¬ 
tion le, réservoir à acide carbonique avec le récipient de solution, il règle une fois pour 
toutes l’admission du gaz et met son appareil en marche. 

Dans ce modèle, la projection du liquide pulvérisé atteint facilement 6 mètres. 

Sur ce type, trois modèles ont été établis : la réserve de liquide antiseptique est de 
35, 75 et 100 litres suivant le modèle, et la contenance des réservoirs d’acide carbonique 
de 4 à 9 kilogrammes. 

F. Verdier. 


PERFORATEUR OU TROCART TRACHEAL 


De M. le D' GLOVER 



trocart trachéal, à pointe 
issimulée, permet de pratiquer la trachéotomie 
sans dilatateur et sans conducteur. 

L’instrurhent est constitué par un conducteur 
creux terminé à son bec par une pointe suffisam- 
“^*■66 pour inciser la trachée. 

eur présente à son autre extrémité 
un ressort que f on peut tendre sur la plaque de 
là canule que l’on veut introduire, de façon à 
faire saillir la pointe du trocart. Pour opérer avec 
cet'instrument, on dénude préalablement la tra¬ 
chée, puis l’on ponctionne celle-ci de la pointe du 
trocart chargé de sa canule. Dès que le bruit 
respiratoire intra-cànulaire mtentit, indiquant la 
pénétration du bec dans la trachée, on relâche le 
ressort : la pointe du trocart qui aurait pu blesser 
la paroi postérieure de la trachée disparaît, et l’on 
pousse à fond la canule dans la plaie. 

Raoul Mathieu. 




(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


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APPAREIL POUR LE LAVAGE DE L’ESTOMAC 


et l’extraction du suc gastrique. 



Fig. 70. — Appareil disposé pour Fig. 71. — Appareil disposé pour 
l’extraction du suc gastrique. le lavage de l’estomac. 

empruntons à un récent travail de l’auteur (1) la description de cet 
appareil, que nous avons signalé l’année dernière, lors de sa présentation. (Voir 
la Revue des instruments, page 20, 1891.) L’appareil se compose d’une sonde 
demi-molle, et d’une poire en caoutchouc portant une pince à pression. Si on 
presse la poire, la pince étant fermée, la poire fait le vide; on a ainsi une aspi¬ 
ration qu’on peut renouveler aussi souvent qu’on le juge à propos sans l’inter¬ 
vention de soupapes qui peuvent se déranger. , 

Lorsqu’on ne veut que laver l’estomac, on enlève la poire en caoutchouc, on la 
remplace par un tube fixé à un entonnoir, et on a ainsi immédiatement un 
appareil pour le lavage de l’estomac. Pour éviter l’application de la muqueuse 
sur les yeux dé la sonde, celle-ci est percée à son extrémité et latéralement sur 
les deux côtés. 

Avant l’introduction de la sonde, on peut établir la longueur que l’on doit 
faire pénétrer, d’après la situation de l’estomac ; un index mobile qui se déplace, 
sur la sonde sert à marquer ce point. 


'(1) Docteur Frémont, médecin de l’hôpital de Vichy. — Analyse du suc gastrique. — Variations du 
chimisme d’un estomac, — G, Masson, Paris, 1892. 





62 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


ENDOTOSGOPE 

De M. ti' DOCTEUR GELLÉ. 


L’endotoscope ampliBe et manifeste au dehors les mouvements du tympan les plus 
légers, soit par les oscillations et les changements brusques de 
niveau, soit par les pulsations visibles de la colonne liquide qui 
le constitue. 

C’est un véritable manomètre permettant de découvrir certains 
phénomènes physiologiques et pathologiques difficiles ou im¬ 
possibles à étudier directement. L’endotoscope du docteur Gellé 
est un tube en U, sorte de manomètre de verre qui s’adapte au 
conduit auditif externe. Le calibre intérieur de la brandie ver¬ 
ticale présente une section qui est cinq fois plus petite que la 
section de la branche en rapport avec l’oreille explorée. Dans les 
oscillations transmises au liquide du manomètre par le mouve¬ 
ment de la membrane du tympan, un déplacement de 1 milli¬ 
mètre dans la petite branche se traduira par une ascension de 
5 millimètres dans la branche verticale. Cette amplification est 
suffisante'pour l’étude de ces mouvements. L’instrument est in¬ 
troduit dans le conduit en soulevant le pavillon et maintenu en 
place par une bande frontale. 

Pour obtenir un niveau bien fixe et visible, il faut remplir le 
tube d’eau simple (toute teinture encrasse le tube), en l’aspirant 
par la tige verticale, l’instrument baignant dans un verre d’eau, 
et pendit l’introduction, un doigt bouche l’orifice libre pour éviter Tissue du contenu, 
soit dans l’oreille du sujet, soit en dehors. . 



PINCE DILATATRICE 


Nous avons signalé, dans notre bulletin de janvier 1892, la pince 
dilatatrice présentée par M. le D'’ C. Paul à la Société.de Théra¬ 
peutique, pour forcer le larynx dans les cas de laryngite striduleuse. 

Cet instrument, qui est caractérisé par le déplacement parallèle de 
ses mors, est construit par la maison Galante fils. 

Cette-pince a la forme et les dimensions de la pince classique de 
Trousseau, qui est formée de deux leviers, ayant un point d’appui 
commun : l’articulation. Chacune des extrémités de ces leviers 
décrit un arc de cercle dont l’articulation est le centre ; il en résulte 
que les mors en s’écartant forment un angle dont l’articulation est 
le sommet. 

Dans le modèle représenté figure 73 les mors se déplacent parai-[l 
lèlement, grâce à un système de bielles croisées, articulées sur lal 
partie dorsale de l’instrument. 

On peut formuler de la manière suivante cette indication qui se 
présente dans un certain nombre d mstruments : maintenir parallèles ^ écartement parallèle, 
deux mors d’une pince qui, se déplaçant autour d’un axe, décrivent une portion d’arc de 
cercle. 









(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


63 


Les moyens employés pour obtenir ce résultat varient selon les cas, et aussi selon les 
constructeurs. Nous nous proposons de revenir sur cette question pour présenter une 
étude des diverses solutions réalisées. 

G. Berthoin. 


LUNETTES BICHROMATIQUES 

De M. le D' de voisins (de Toulouse). 


M. le D"^ Dujardin-Beaumetz présente à l’Académie de Médecine (séance du, 14 juin 
1892), de la part de l’auteur, un appareil pour déterminer l’amaurose monoculaire. ; Ce 
sont des lunettes bichromatiques. Grâce à des caractères très ingénieusement composés, 
on arrive facilement à découvrir la supercherie quand elle existe. Il suffit :de placer 
devant l’œil sain le verre rouge, et si l’autre œil est perdu, le malade ne devra voir 
dans les caractères qui lui sont présentés que les caractères non marqués en rouge, 
La disposition est très simple et fort ingénieuse. Elle permet de reconnaître très faci¬ 
lement toute tentative de simulation. 


DU NIGKELAGE DES INSTRUMENTS 

(suite) 

Les" objets en cuivre, laiton et maillechort, bien polis, sont plongés pendant quelques 
secondes dans une lessive de potasse bouillante, rincés et brossés soit avec un lait de 
chaux, soit avec une bouillie de ponce en poudre aussi fine que possible (les brosses 
servant à cet usage doivent être très douces pour ne pas altérer le poli), puis on rince et 
on procède au décapage. 

Cette opération se fait dans de l’acide nitrique étendu de dix fois son volume d’eau ; 
pour les pièces ciselées ou qui n’ont pas reçu un poli très fin, on décape dans un bain 
composé de 100 parties d’acide nitrique à 36° Baumé, 100 parties d’acide sulfurique 
à 66° et 1 partie de sel de cuisine (en volume). 

Puis, on rince à grande eau et on porte au bain de nickel. 

Les objets en fer ou fonte sont dégraissés dans une lessive de potasse bouillante, brossés 
avec une bouillie de ponce en poudre, rincés et décapés soit dans l’acide chlorhydrique, 
soit dans de l’acide sulfurique étendu à dix fois son volume d’eau. Après rinçage, on peut 
nickeler directement, mais il vaut mieux cuivrer au préalable, surtout quand on veut 
obtenir un dépôt d’une certaine épaisseur et bien adhérent. 

Ce cuivrage se fait dans un bain composé de : 


Eau .. 10 litres. 

Acétate de cuivre. 200 grammes. 

Carbonate de soude. 200 — 

Bisulfite de soude. 200 — 

Cyanure de potassium (pur). 200 — 


L’objet est relié au pôle négatif comme pour le nickelage, le pôle positif est formé par 
une plaque de cuivre rouge. 

Lorsque l’objet a pris une belle teinte rose, on le rince à grande eau et on porte au bain 
de nickel. 

Les rinçages qui précèdent la mise au bain de nickel doivent être faits avec grand soin, 
pour éviter d’introduire dans ce dernier des impuretés qui l’altéreraient rapidement et le 
mettraient hors d’usage. 








64 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


La durée de l’opération du nickelage est très variable, suivant l’épaisseur de nickel 
que l’on veut obtenir: en deux à trois heures, on peut déposer une couche suffisante 
pour protéger, d’une manière efficace, le fer contre l’oxydation. 

A la sortie du bain, les objets sont passés à l’eau bouillante et séchés dans de la sciure 
de bois. 

Il ne reste plus qu’à leur faire subir l’opération de l’avivage, pour leur donner le 
brillant ; cette dernière se fait au moyen de rondelles de drap montées sur un tour auquel 
on imprime un mouvement de rotation d’environ 1.200 tours à la minute, on badigeonne 
l’objet d’une bouillie de rouge d’Angleterre et on l’appuie légèrement contre le drap. 

Enfin, pour terminer, on essuie l’objet sur une peau, pour enlever les traces de rouge 
qui peuvent y adhérer. 

Les dépôts galvaniques ne se font pas seulement sur métaux ; il y a quelques années, 
on a eu l’idée de recouvrir le manche en bois des instruments de chirurgie d’une couche 
métallique qui, venant se souder sur l’outil, permet d’obtenir une propreté parfaite, sans 
exiger de soins minutieux. Après avoir recouvert galvaniquement le bois d’une couche de 
cuivre, l’instrument et son manche sont nickelés en même temps, de sorte que la couche 
de nickel est absolument continue. 

Les dépôts galvaniques au cobalt s’obtiennent par des procédés analogues à ceux 
employés pour le nickelage. . 

Le cobalt doit être préféré à tous les métaux pour les réflecteurs, son pouvoir réflé¬ 
chissant est sensiblement le même que Celui de l’argent (98 0/0) auquel il est très 
supérieur au point de vue de la densité et de l’inaltérabilité. 

ZiPÉLIUS, 

Ingénieur des Arts et Manufactures. 

EXPOSITION INTERNATIONALE DE CHICAGO 


COMITÉ D’ADMISSION ET D’INSTALLATION N» 32 
Groupes 69, 120, 147 et 148 


Baudouin (Le docteur Marcel), secrétaire de la rédaction du Progrès médical, rédacteur en chef des Archives 
provinciales de Chirurgie. 

Bechmann, ingénieur en chef des ponts et chaussées, chef du Service de l’assainissement de la Ville de Paris 
membre des comités, Paris 1889. ’ 

Bilhault (Le docteur), médecin orthopédiste. 

Brun (Le docteur), agrégé de la Faculté de médecine de Paris, chirurgien des hôpitaux de Paris! 

Brouardel (Le docteur), membre de l’Académie de médecine, doyen de la Faculté de médecine membre du 
jury, Paris 1889. ’ 

Collin, fabricant d’instruments de chirurgie, membre du jury, Paris 1889. 

Cousin, membre de la Société de médecine pratique, administrateur du Bureau de bienfaisance du VHP ar 
rondissement. 

Dujardin-Beaumetz (Le docteur), membre de l’Académie de médedne, membre des comités Paris 1889 
Faisans (Le docteur), médecin de l’hôpital de la Pitié. ’ ' 

Galante, fabricant d’instruments de chirurgie, membre du jury, Paris 1889, 

Galippe (Le docteur), médecin dentiste, chef de laboratoire à la Faculté de médecine de Paris 
Geneste (Eugène), ingénieur hygiéniste, membre des comités, Paris 1878 et 1889. 

Lereboullet (Le docteur), membre de l’Académie de médecine, membre des comités Paris 1889 
^rtin (Le docteurA -J.) membre du Comité consultatif d’hygiène de France, membre du jury, Paris 1889. 


Émile GALANTE, Propriétaire-Gérant. 



DES 

INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


Directeur : Émile GALANTE 

PARIS — Rue de l’École-de-Médecine, 2 — PARIS 

SOMMAIRE. — Bulletin. — Spéculum Nasi de M. le D" Moore. — Ciseaux et ostéotomes de Mac-Even. 

— Thermomètre clinique à maxima. — Galvanomètres d’ÂRSONVAL-GAiFFE. — Glycosurimèlre de G. Broel. 

— Pipette de Chamrerland. — Fiole conique. 

9. ler Septembre 1892. 


BULLETIN 


Dans le numéro de juillet des Archives de Physiologie normale et pathologique, 
M. le D" Morat (de Lyon) a décrit un nouvel enregistreur, gui se prête plus 
facilement que ses devanciers à la grande variété des vitesses que les physio¬ 
logistes sont obligés de rechercher aujourd’hui. Cet appareil, dont la description 
nous entraînerait trop loin, a été construit par M. Trenta (de Lyon). 

A la dernière séance de la Société de Chirurgie, M. le D" Berger a présenté 
un modèle de pelotes destinées spécialement à contenir, pendant le séjour au 
lit, les diverses sortes de-hernies des personnes qui toussent fréquemment, celles 
qui sont atteintes de bronchite chronique, par exemple. Ces pelotes sont adaptées 
à une ceinture qui se fixe avec des boucles ; elles ont beaucoup d’analogie avec 
le ressort de Dolbeau et procurent aux sujets inopérables pour des raisons diverses 
une contention nocturne très suffisante de leur hernie, inguinale ou ombilicale. 
Ce bandage ressemble un peu au bandage de M. Lucas-Championnière. 

On trouvera dans les Bulletins de la Société de Médecine d’Angers récemment 
parus la description d’un électro-sphygmomètre d’un type nouveau, dû à M. le 
D" Qüintard. Cet instrument se compose de quatre organes distincts : un mani¬ 
pulateur, un enregistreur, un avertisseur et un générateur d’électricité. Nous 
ne pouvons ici donner même une vue d’ensemble de cet ingénieux appareil; 
mais, dès que des dessins en auront été publiés, nous nous empresserons de les 
mettre sous les yeux de nos lecteurs. 

Il nous faut enregistrer encore la fabrication d’un campimètre construit sur 
un principe un peu particulier. Ce modèle, que M. le D‘‘ Piton, professeur à 
l’École de Médecine navale de Brest, vient de faire connaître dans les Annales 
d’oculistique (juillet 1892), est destiné à transformer en degrés la courbe donnée 
par le campimètre ordinaire et remplace le périmètre. L’instrument se compose 
d’une tige de fixation et d’une autre tige rigide articulée sur la première. 



66 


REVUE DES INiîa’RUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


composée de deux parties : l’une creusée en queue d’aronde qui reçoit l autre, 
pleine, mobile, portant un demi-rapporteur gradué sur deux faces et pouvant 
tourner autour de l’axe de l’appareil. Une vis fixe les deux parties 1 une sur 
l’autre. 

Émile Galante. 


SPECULUM NASI 

De M. le MOURE de Bordeaux. 


Ce spéculum, présenté à l’Académie de Médecine (15 mars 1892) par M. le D'' Labbé, 
présente des valves parallèles qui rendent plus facile son introduction dans la narine. 
L’écartement de ces valves repousse également l’aile du nez au dedans, au fond et en 
avant. 

Ouvert sur le côté, il peut s’enlever facilement sans déplacer les instruments ouïes 
pansements placés dans les fosses nasales. C’est ainsi que pour pratiquer le cathété¬ 
risme de l’antre d’Highmore, ou la perforation osseuse du sinus par le méat moyen ou 
inférieur, une fois le trocart ou une anse froide ou galvanique placés sur le point à per¬ 
forer ou à opérer, il est très aisé.de supprimer le spéculum devenu alors inutile. 

Cette ouverture latérale du spéculum facilite un grand nombre de pansements ou 
d’opérations faites dans les cavités nasales. 

La longueur de l’instrument est moindre que dans les autres spéculums, il en résulte 
que l’on opère plus près du point sur lequel on a besoin d’agir. 


CISEAUX ET OSTÉOTOMES 

De MAOEVEN 


Ces instruments sont construits comme les ciseaux em¬ 
ployés pour le travail des corps durs. 

Le ciseau de Mac-Even (fig. 74) est un ciseau-burin dont 
l’arête tranchante résulte de la rencontre d’un plan incliné 
avec l’une des faces planes de la lame de l’instrument. 

^ L’ostéotome (fig. 76) est un véritable ciseau à froid dont 
l’arête tranchante formée par la rencontre de deux plans 
obliques, se trouve dans le plan moyen de la lame de 
1 insti ument. Ciseaux et ostéotomes portent sur une des 
faces latérales des divisions; la partie supérieure est dispo¬ 
sée pour être solidement tenue en main. 

La figure 75 représente le maillet recommandé par 
Mac-Even : ce maillet est en bois de gayac. 

M. le professeur Farabeuf a fait construire un maillet de 
ce genre garni de plomb. 




67 


(1892) REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


THERMOMÈTRE CLINIQUE 

A MAXIMA 


Dans la construction des thermomètres cliniques, ôn est obligé de donner au tube 
capillaire un calibre dune extrême ténuité, afin d’obtenir entré chaque degré de l’échelle 
une étendue suffisante pour y inscrire des divisions fractionnaires. Il résulte de cette 
disposition une colonne mercurielle filiforme, partant une lecture difficile des températures 



Fig. 77. — Thermomètre clinique à maxima. 


indiquées par l’instrument. Le thermomètre à maxima remédie en partie à cet inconvé¬ 
nient, car on peut retirer l’instrument de la cavité où il était placé et le porter au grand 
Jour, l’index restant en place. On peut habituer facilement une personne de l’entourage 
du malade à placer le thermomètre à une heure donnée, en lui recommandant de le 
conserver ensuite à l’abri des chocs et des secousses jusqu’à l’arrivée du médecin. 

Cependant cette modification très importante, surtout à ce dernier point de vue, ne 
permet que de voir commodément, mais ne rend pas plus lisibles les températures. 

C’est cette dernière difficulté qui a été résolue par la fabrication de corps de thermo¬ 
mètres, non plus cylindriques, mais prismatiques. L’arête anterieure du prisme est 
arrondie et un peu renflée sur toute sa longueur, de telle sorte qu’elle joue le rôle 
d’une bande grossissante qui élargit considérablement l’image de la colonne mercurielle. 
En regardant le thermomètre dans une position convenable, la colonne présente une 
largeur d’environ deux millimètres. 

Ces thermomètres se construisent avec l’index à maxima, et divisés en cinquièmes et 
en dixièmes de degré. Ils sont renfermés dans d’élégants étuis nickelés, et leur longueur 
permet de les placer dans une trousse ordinaire. G. Berthoin. 


GALVANOMÈTRES D’ARSONVAL-GAIFFE 


Les galvanomètres à circuit mobile de M. le D'' d’Arsonval sont assez connus pour qu’une 
description sommaire suffise à rappeler l’instrument. 

Une bobine rectangulaire en fil de cuivre suspendue par deux fils de torsion qui 
servent en même temps à lui amener le courant ; un aimant entre les pôles duquel se 
meut la bobine et voilà l’instrument constitué. En pratique, on ajoute au centre de la 
bobine un cylindre de fer doux servant de Concentrateur des lignes de force du champ 
magnétique et on adapte à l’aimant, des pièces polaires en fer englobant l’espace parcouru 
par la bobine et régularisant le champ. La bobine de l’appareil dévie lorsqu’elle est 
traversée par un courant, et ses déviations angulaires sont proportionnelles aux intensités. 

Le défaut de ces galvanomètres, au point de vue médical, est qu’ils sont grands, 
embarrassants, non transportables et fragiles. Le fil de suspension pouvant être facilement 






^8 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


cassé, et si l’appareil est étalonné, l’accident est grave, car il est difflcile de retrouver et 
de remonter mi fd de mênae longueur et ayant le même coefficient de torsion. 

Il me parut qu’on pourrait éviter ces inconvénients en montant la bobine sur un axe 
en acier dont les pointes bien polies rouleraient dans des chapes en pierres dures bien 
travaillées, tandis que deux ressorts spiraux en métal non magnétique serviraient à la fois 
à ramener la bobine au zéro et à conduire le courant (fig. 78). 


Le résultat fut à tous les points de vue celui que j’espérais, la bobine et sa susjpension 
occupent peu de place, les frottements de roulement sont si faibles qu’on peut lire au 



Fig. 78. Fig. 79. Fig. 80. 


microscope une variation d’intensité égale au 1/10.000 du courant total que le galva¬ 
nomètre peut mesurer; enfin, les ressorts sont peu fragiles et le mode de construction 
adopté permet de les protéger contre tout contact. 

Restaient les aimants ; l’instrument primitif étant de grande dimension, les aimants 
occupaient un espace considérable. Pour arriver à loger le tout dans une cage de faibles 
dimensions, il fallut les réduire, supprimer les épanouissements et corriger la disparition 
de ceux-ci par la forme de ceux-là. 

Je me servis d’abord du dispositif suivant ; deux aimants demi-circulaires AA (fig. 79) 
placés de façon à former un cercle, les pôles de même nom l’un contre l’autre, au centre 
une masse circulaire de fer doux, et mobile entre les deux, une bobirie montée comme 
il a été dit ci-dessus. 

Malheureusement, en étalonnant l’instrument, je m’aperçus que les déviations angu¬ 
laires de la bobine n’étaient pas du tout proportionnelles aux intensités, mais suivaient 
une marche tellement décroissante que les dernières divisions étaient illisibles. 

Le défaut venait certainement des inégalités du cbamp magnétique qui, très intense 
en face des pôles, allait en diminuant rapidement vers les points neutres des aimants. 
Pour régulariser le champ, j’eus recours â l’artifice suivant : je déformai la pièce F (fig. 80), 
augmentant ainsi la résistance du circuit magnétique en 
face des pôles pour la diminuer progressivement vers les 
points neutres; j’obtins ainsi des déviations angulaires de 
la bobine proportionnelles aux intensités jusqu’à environ 
60® à droite et à gauche du zéro. 

Un résultat remarquable fut que la nouvelle fonne de la 
pièce de fer rappelait exactement la forme donnée en 1881 
Fig. 81. père à l’enroulement des fils de nos anciens gal¬ 

vanomètres d’intensités (fig. 81). Ces instruments avaient 
une aiguille aimantée dirigée par la terre, et grâce à l’enroulement, nous obtenions la 
proportionnalité jusqu’à environ 60® à droite et à gauche du zéro. 




(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


A ce moment, j’allai montrer le résultat de mes essais à M. le docteur d’Arsonval, 
et nous reprîmes ensemble la question. 

La dernière disposition décrite donnait peu d’apériodicité au galvanomètre en raison 
même de la ditninutioii du champ magnétique; M. d’Arsonval eut l’idée de remplacer 
la masse de fer doux par un aimant, puis nous cher¬ 
châmes si d’autres formes ne donneraient pas de meilleurs 
résultats. 

Nous nous sommes arrêtés aux deux dispositions sui¬ 
vantes : 

La première comporte deux aimants AA' (fig. 78} roulés 
en cylindres et dont les pôles de l’un correspondent au 
point neutre de l’autre ; le champ magnétique est ainsi ré¬ 
gularisé. La bobine se meut dans l’espace laissé entre les 
deux. 

La deuxième consiste en l’emploi d’aimants plats dé¬ 
coupés comme l’indique la figure 82 et que nous super¬ 
posons laissant entre les deux extérieurs AA (fig. 83} et 
les deux intérieurs A' la place pour loger la bobine. Nous 
faisons, comme dans le premier dispositif, coïncider les 
pôles des uns avec les points neutres des autres. 

Il est évident que dans les deux cas la branche N des 
aimants extérieurs correspond à la branche S des aimants 
intérieurs. 

Nous avons obtenu ainsi des galvanomètres sensibles, Fig.ss. 

apériodiques à divisions régulières, et dont le champ magnétique est puissant et régulier. 

Nous avons adopté pour ces instrurnents trois modèles : les deux pr emi ers répondent 
exactement à la description ci-dessus, ils sont petits (diamètre 7S et 100“/’"), (fig. 84} 
transportables, et ne different entre eux que par la sensibilité qui est double dans le 
plus grand. Ils doivent être utilisés, le cadran étant horizontal. 

Le troisième modèle a une partie des défauts du galvanomètre type, il est grand, 
peu transportable puisque sa division s’inscrit sur un cadran de 200 à 450“/“ de dia- 




Fig. 8S. — Galvanomètre d’AnsoNVAi.-GAiFFE à cadran horizontal.. 


mètre (fig. 83}, mais son cadran est vertical, lisible de loin, et comme dans les autres 
modèles, la bobine est montée sur un axe d’acier avec ressorts spiraux et on n’a plus 
à craindre qu’une rupture d’un fil de torsion vienne mettre l’instrument hors de service. 






70 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRUllUlÈ 


(1892) 


La résistance de nos ampèremètres est assez faible pour que la différence de potentiel 
aux bornes ne s’élève jamais à plus de 0'',Ü8 4 tandis que nos voltmètres ont 



Fig. 83. — Galvanomètre (I’Arsonval-Gaiffe à cadran vertical. 


une résistance suffisante, de 200 à 230 ohms par volt, pour qu’on puisse les laisser en 
circuit , sans crainte d’échauffement.. 

G. Gatffe fils, 


GLYCOSÜRIMÈTRE 

De g. BRDEL, Pharmacien de 1” classe, a Gallardon (Eure-et-Loir). 


Cet appareil a pour but de permettre au médecin de doser instantanément la glycose 
dans Turine, avec une quantité très minime d’urine (quelques centimètres cubes), avec 
une grande précision, soit au lit du malade, soit dans son cabinet. 

La précision est proportionnelle à la plus ou moins grande dilution de Turine; aussi 
les appareils en usage jusqu’à ce jour, étant basés sur la goutte d’urine telle qu’elle 
a été émise, ne donnaient aucune approximation; les résultats pouvant varier de 30 à 
40 grammes d’une goutte à l’autre pour des urines riches en glycose. 

Le glycosurimètre est formé d’un tube à essai de verre blanc parfaitement calibré, 
d’une contenance de 23 centimètres cubes, surmonté d’une ampoule de verre terminée 
par un goulot. 

Ce tube est jaugé ; trois traits indiquent : 


Le premier ou inférieur .. 2“,o 

Le second.. 5 cc q 

Le troisième ou supérieur ..2o“,0 








(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


-71 


L’espace compris entre le Irait S et le trait 23 est divisé en dixièmes de. centimètres 
cubes (fig. 86). 

Le réactif employé est la liqueur de Fehling. 

Ce tube est renfermé dans une petite boîte plate qui contient, en 
outre : 

Un flacon de liqueur de Fehling titrée; 

Une. lampe à alcool; 

Un flacon (fig. 87) servant à recueillir l’urine et à la diluer autant 
que les besoins de l’analyse l’exigent (plus l’urine contient de glycose, 
plus elle doit être diluée); 

Une pipette droite en verre blanc destinée à rendre exact le niveau 
de la liqueur de Fehling; 

Un flacon d’acide nitrique destiné à nettoyer l’appareil ; 

Une brochure explicative et une table donnant instantanément le 
résultat cherché d’après la graduation de l’échelle à laquelle affleure 
le liquide réduit. 

Le flacon dilueur est à la fois compte-goutte, afin de permettre un 
écoulement lent du liquide à analyser. 

Manipulation. 

1° Verser dans le glycosurimètre 2“,3 de liqueur de Fehling, rectifier 
le niveau si l’on en a trop mis (fig. 87); 

2“ Ajouter de l’eau jusqu’à la graduation 3. Si cette graduation est 
dépassée, noter le degré atteint par la surface du liquide. 

Supposons 3“,4 ; 

3“ Mettre l’urine dans le flacon dilueur (pour une urine inconnue 
le premier essai doit se faire avec la dilution au 1/3), et ajouter l’eau 
nécessaire pour la diluer au degré voulu; 

4“ Chauffer le tube après avoir eu soin de bien l’essuyer avec du papier Joseph (un 
tube mouillé casserait immanquablement), chauffer avec une flamme courte, en écrasant 
la flamme avec le fond du tube et en évitant que la flamme ne vienne lécher le tube 
au niveau du liquide ; 

3° Lorsque la liqueur de Fehling est à l’ébullition, verser l’urine diluée goutte à goutte. 

Si l’urine contient de la glycose, la réduction s’opère et le liquide passe d’abord au 
violet, puis au rouge vif. S’arrêter sitôt cette couleur atteinte. 
Laisser déposer et examiner le liquide surnageant. S’il est en¬ 
tièrement décoloré, plonger le tube dans un verre plein d’eau 
froide, le retirer aussitôt, et répéter plusieurs fois cette opé¬ 
ration; le laisser enfin plongé dans l’eau. Le liquide contenu 
dans le tube se refroidit. Sitôt qu’on n’éprouvera plus une sen¬ 
sation de chaleur en tenant le fond du tube dans la main, lire 
le degré auquel correspond le niveau du liquide dans l’appareil. 
Supposons 7“,6. 

La liqueur de Fehling diluée atteignait 3“,4. 

On a donc ajouté 7“,6 — 3“,4 = 2“,2 d’urine diluée. 

Si nous consultons les tables, nous trouvons que 2“,2 
correspondent à S®’',68 de glycose par litre. Si nous avons opéré avec une urine diluée 
au 1/5, il faut multiplier ce résultat par 3, coefficient de dilution, et l’urine analysée 
contient : 3«'',68 X ^ ou 28®%40 de glycose par litre. 















REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


Ce que nous venons de dire pour l’urine est applicable au dosage de la lactose dans 
le lait. 

La sensibilité de cet appareil est absolue et indiscutable. La solidité du tube dépend des 
précautions prises en le chauffant, précautions que nous avons indiquées plus haut. 
M. Bruel, l’inventeur de cet appareil, se sert du même depuis deux ans, et a fait avec 
lui plus de 200 dosages de glycose. 

Le résultat est obtenu en cinq minutes. B. 



Pipette de Cliamberland. — Le ballon pipette a été imaginé par M. Chamberland pour 
la distribution dans les fioles de culture, du bouillon stérilisé. Pour cela, la pointe effilée est fermée 
à la lampe, le tube large bouché avec une bourre de ouate et le tout est stériUsé au four à flamber. 



Cette opération a été faite d’avance et au moment de s’en servir, la pointe est cassée avec les 
précautions d’usage, le bouillon aspiré dans le vase où il était conservé stérile ; puis, en soufflant 
par le tube supérieur, on le distribue dans les vases stériles où doit être faite la culture. 


Fiole conique. — Ces fioles en verre de Bohême sont extrêmement commodes pour une 
foule d’usages : grâce à leur forme, elles sont d’une extrême stabilité. On en fait de toutes dimen¬ 
sions : les fioles de SO à 100 grammes sont d’un usage courant au labo¬ 
ratoire de bactériologie sous le nom de flacons d’Erlenmeyer. Tout labo¬ 
ratoire doit en posséder 2 ou 300 ; c’est en effet le flacon de culture le 
plus pratique. On bouche le col avec une bourre de coton et on peut 
ainsi le faire servir soit aux cultures en bouillon, soit aux milieux 
solides (gélose, gélatine). Leur forme en cône permet d’aller cueillir la 
culture soit avec une pipette, soit avec le fil de platine, dans tous les 
^ points du flacon ; cette forme en rend également le nettoyage très facile. 
^ Les modèles plus grands (1/2 litre, 1 litre) sont utilisés pour stériliser 
^ et conserver les milieux de culture fabriqués d'avance. 

Fin 89 - Fiole conique. Comme ces fioles vont au feu, la chimie peut également les employer : 

on s en sert pour le dosage du sucre par la liqueur de Fehling pour 
l’alcalimétrie, et, en général, pour tous les dosages par liqueurs titrés ; pour les usages de la 
chimie, le col est ordinairement muni d’un petit bec qui rend facile le transvasement des 
liquides et les décantations. 



PARIS. — IMPRIMERIE Cl 


K. -17692-9-92. - 


Éhile galante, Propriétaire-Gérant. 




EATXJ E 


DES 

INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


Directeur ; Émile GALANTE 

PARIS — Rue de l’École-de-Médecine, 2 — PARIS 


SOMMAIRE. — Bulletia. — Dilatateur œsophagien, de M. le Debove. — Spiromètre, de M. le D' Binet. 

— Appareil à extension et à contre-extension, de Gariel. — Cuve à désinfection, de la Maison Ge- 
. NESTE, Herscher ET C‘'. — Appareil pour les insufflations d’air chaud, de MM. Fabre et H. Brulé. 

— Appareil pour soulever les malades, de M. A. Gauttard. — Voltamètre à gi’and débit, de M. le com¬ 
mandant Renard. 


10. Octobre 1892. 


BULLETIN 


Au premier Congrès international périodique d’Obstétrique et de Gynécologie, dont 
la première séance a eu lieu à Bruxelles le 14 septembre dernier, ont été 
présentés un certain nombre d’instruments dont nous ne pouvons ici que 
donner les noms : dilatateur obstétrical à trois branches de M. le D’’ Bossi (de 
Gênes) ; nouveau porte-jambes de M. le D’' Tournay (de Bruxelles) ; stérilisateur 
pour le lait, de M. le D" Legay (de Lille) ; nouvelle sonde aseptique, à irriga¬ 
tions continues, de M. le D". Cordes (de Genève); etc., etc. 

Mais nous ne voulons point aujourd’hui insister sur ces présentations, car 
nous avons à mentionner tout particulièrement une intéressante tentative à 
propos de ce Congrès : on y avait adjoint, en effet, une Exposition internationale 
d'instruments de Chirurgie. 

Installée dans une des grandes salles du Palais des Académies, non loin du 
lieu où se tenaient les séances du Congrès, cette Exposition, aménagée avec 
goût, grâce aux concours dévoués de quelques fabricants bruxellois, a attiré 
l’attention des chirurgiens venus en Belgique à l’occasion de la réunion plé¬ 
nière des gynécologues des deux mondes, quoiqu’elle fût réservée, d’une 
manière plus spéciale, aux instruments ayant trait à l’art obstétrical. 

Parmi les Belges, nous avons remarqué la vitrine de la maison Clasen (de 
Bruxelles), dont quelques modèles méritent au moins une citation ; n’oublions 
pas, entre autres, le grand torfil à déclic, l’aiguille aseptique, le compresseur 
rénal pour rein mobile, la modification apportée au spéculum Olivier, le coupe- 
fil du D’’ Deroubaix pour fils d’argent, la table à laparotomie du Jacobs, toute 
en verre et en bronze, etc., etc. 

Signalons encore les maisons Monnier, A. Masquelier, B. Chose, etc., etc. 

Nous ne pouvons que relater brièvement les noms des autres exposants 
étrangers : en première ligne, M. C. Gerber (de Saint-Pétersbourg) ; M. Alb. 
Stille (de Stockholm), dont la belle table à plan incliné, entièrement métallique, 
a vivement intéressé les congressistes. 



74 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


Parmi les Français, les électriciens MM. Gaiffe et Chardin avaient envoyé à 
Bruxelles un certain nombre d’appareils et, à lui seul, M. Mathieu représentait 
les fabricants d’instruments de chirurgie français. La maison Collin n’avait 
envoyé que quelques rares spécimens de pinces, entre autres les modèles Doyen 
(de Reims) et les instruments dont M. Second se sert pour l’hystérectomie 
vaginale. 

Que ceux que nous avons dû forcément passer sous silence dans cette ^énu¬ 
mération, que nous avons été obligé d’abréger pour ne pas sortir des limites 
imposées nous pardonnent : si nous n’avons pas prononcé leur nom, chacun 
a pu, à Bruxelles, apprécier et leurs efforts et leurs sacrifices. 

G. B... 


DILATATEUR ŒSOPHAGIEN 


De m. le P' DEBOVE. 


Cet instrument est composé d’une longue tige flexible, en baleine, dont l’extrémité est 

armée d’une olive métallique de petite dimensionf^ÿ. 



tige , sert de conducteur à des olives en ébonite; ces olives sont 
poussées jusqu’au point rétréci de Pœsophage à l’aide d’un mandrin tubulaire 
métallique dont l’extrémité manuelle présente une rondelle sur laquelle 
s’exerce l’effort des doigts. L’extrémité opposée est constituée sur une 
longueur de 12 centimètres environ par une lame métallique disposée en 
spirale de manière à permettre au mandrin de suivre les courbes que fait la tige conduc¬ 
trice, tout en conservant une résistance assurant la transmission intégrale de l’effort 
exercé à l’extrémité libre du mandrin. 

Une olive ayant franchi le rétrécissement, la suivante est engagée sur le conducteur resté 
en place et poussée avec le mandrin jusqu’au point rétréci ; l’effort exercé pour lui faire 
franchir le point rétréci correspond à un effort égal exercé sur la baleine, de telle sorte que 
le rétrécissement se trouve placé entre deux olives sollicitées Tune vers l’autre et dont les 
parties coniques tendent a se rencontrer par leurs sommets. 

I Les olives engagéÊS—aHrdëlà du rétrécissement agissent d’arrière en avant lorsqu’on 
retire l’instrument. G. B. 



(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


75 


SPIROMÈTRE 

De M. le D' BINET 


Ce Spiromètre consiste en un sac inextensible, de forme rectangulaire, en étoffe imper¬ 
méable, muni d’un tube de caoutchouc portant une embouchure mobile (fig. 9%). 

Le tube se ferme au moyen d’une pince. On a évité ainsi l’emploi d’iin robinet, qui, à 
moins d’être volumineux, aurait fait obstacle à l’air. 

Le sac porte sur chacun de ses bords latéraux une échelle très visible graduée en 
centilitres. 

La contenance est de cinq litres. 

L’extrémité terminale du sac est munie d’une bille métallique suspendue à un fil. 
(Nous en verrons l’usage plus loin.) 



L’appareil est complété par un petit rouleau en métal dont le manche se démonte. 

Le spiromètre vou\é présente les dimensions suivantes: longueur 17 centimètres, 
largeur 6 centimètres. 

Le sac étant déplié, l’insufflation est faite par l’embouchure : l'air que l’on désire doser 
étant emmagasiné dans le sac, on ferme le tube. 

Le sac est étendu sur une table bien plane, immédiatement sur le bois. La petite boule 
suspendue à l’extrémité est posée sur la table. 

On prend alors le rouleau et on l’applique à l’extrémité du sac du côté de l’embou¬ 
chure (perpendiculairement à Taxe du sac). On le dirige vers l’extrémité opposée, en 
appuyant fortement, de façon à bien faire adhérer les deux parois du sac. On refoule 
ainsi l’air répandu dans le spiromètre et on l’emprisonne entre le rouleau et le fond du 
sac. Ce dernier se gonfle et bientôt le rouleau s’arrête, empêché dans son mouvement 
par l’obstacle que forme la partie gonflée. Si alors on note la position du rouleau sur 
l’échelle, cette position qui dépend absolument du volume d’air emmagasiné, permet de 
connaitre exactement ce volume. 

Il est indispensable de s’assurer que le rouleau occupe sur les deux échelles tracées 
sur les bords du sac une place identique, c’est-à-dire qu’il n’est pas placé de biais. 

On devra arrêter la pression et faire la lecture, sur l’échelle, de la position du rouleau, 
au point précis où ce dernier se trouve quand la bille, suspendue à l’extrémité du sac 
qui se soulève, quitte la table. J1 est d’ailleurs inutile, pour s’assurer du moment où le 



76 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


contact cesse, de voir la bille. En effet, chaque fois qu’après avoir quitté la table elle y 
retombe, par l’action en arrière du rouleau, on entend le bruit qu’elle fait en heurtant 
le bois ; de sorte qu’en promenant le rouleau, on reconnaît bien vite qu’il est un point 
de l’échelle où un déplacement d’uu millimètre à peine en avant puis en arrière suffit 
pour faire entendre le bruit caractéristique de la bille. A ce moment-là, on lit sur l’échelle 
le chiffre où le rouleau s’est arrêté et on connaît la quantité d’air emmagasinée. 

Une fois la mesure obtenue, on chasse l’air du sac avec la main et avec le rouleau<après 
avoir ouvert le tube, puis on roule le sac autour du rouleau démonté. Le tout occupe 
ainsi un faible espace. 

Au moindre souffle, les deux parois s’écartent pour donner place à l’air. On peut 
d’ailleurs tenir l’appareil dans une position verticale pendant que le sujet souffle, on 
évitera ainsi la faible pression de la feuille supérieure. 


APPAREIL A EXTENSION ET CONTRE-EXTENSION 

De M. le P' GARIEL 


Cet appareil se compose de deux pièces (fig. 98) : 

1° 'Uextemeur est une sorte d’étrier en forme dé sac circulaire embrassant le cou¬ 
de-pied et découpé de telle sorte que lorsqu’on insuffle, il se trouve transformé en un 
coussin exactement moulé sur le membre, touchant celui-ci par tous les points de sa 
surface et, par conséquent, n’exerçant sur aucun d’eux de pression trop forte ; 



FUj. 93. — Appareil à extension et contre-extension, de M. le P. Gariel. 


2° Le contre-extensmr est un tube d’un mètre environ de long, présentant à- sa 
partie moyenne un renflement destiné à répartir la pression sur une surface aussi 
grande que possible. Ce renflement est mis en rapport avec le périnée et les deux 
chefs de ce lac contre-extenseur viennent se fixer à la tête du lit, du côté du membre 
sur lequel l’appareil est appliqué. L’appareil est complété par un insufflateur. 

Les points fixes auxquels viennent s’attacher les lacs extenseur et contre-extenseur 
peuvent être pris sur une longue attelle latérale. 


CUVE A DÉSINFECTION 

I=OXJI?, TI?,EilÆF>A.<3-B A. lOO» 
De la Maison GENESTE, HERSGHER et C‘» 


Sur la demande de l’Administration Sanitaire, MM. Geneste, Herscher et C‘« ont étudié 
divers appareils de désinfection qui sont actuellement réalisés et remplissent les indi¬ 
cations données par l’Administration. L’ùn de ces appareils, le trempeur, est construit 
sur le principe du modèle que nous allons décrire; il n’en diffère que par quelques 
modifications de détail, réalisées surtout en vue d’obtenir un prix relativement bas, une 
réduction des dimensions et enfin le maximum de simplicité au point de vue du fonc¬ 
tionnement. 



(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


11 


La figure 9o est une coupe de l’appareil représenté figure 94, qui se compose de deux 
parties essentielles : 1® sur chaudière A accompagnée de son foyer D; cette chaudière 
contient la solution alcaline; 2“ un bac B destiné à recevoir les pièces soumises à la 
désinfection. 

La chaudière et le bac sont réunis par un système de conduits disposé de la façon 
suivante : 


Un tube m inséré au fond du bac plonge dans le liquide alcalin contenu dans la chau¬ 
dière; un second tube n plongeant dans la même solution à un niveau un peu plus bas 
débouche dans la partie supérieure du bac. 



Cette disposition détermine dans le bac une circulation du liquide contenu dans la 
chaudière. Ce liquide circule à une température qui est toujours un peu supérieure à 
100". L’appareil est complété par une valve d’échappement de vapeur S qu’il suffit 
d’ouvrir pour suspendre la circulation du liquide. Une crépine e s’oppose au passage 
dans, la chaudière des résidus solides ; enfin le robinet v sert à vider la chaudière. 


APPAREIL POUR LES INSUFFLATIONS D’AIR CHAUD 

De mm. FABRE et H. BRULÉ 


M. Fabre présente à l’Académie de Médecine, séance du 31 juin 1892, en son nom et 
au nom de M. Henry Rrulé, ingénieur des Arts et Manufactures, un appareil dénoromé_: 
Insuffiateui à air chaud crêosoté, à température constante et progressive, pour le trai¬ 
tement des affections des voies respiratoires. 






78 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(189Ü) 


APPAREIL POUR SOULEVER LES MALADES 

De M. a. GAüTTARD 


Cet appareil d’une grande simplicité, par conséquent d’un prix relativement peu élevé, 
peut trouver des applications dans un certain nombre de cas. Les figures 96, 97 et 98 en 
donnent une idée fort .exacte. ^ 



Fig. 97. — -Appareil pour soulever les malades. 


3 sangle est placée sous le bassin (fig. 97). Ses extrémités se fixent à celles 
e dont le milieu est relié par une corde à l’extrémité d’un levier ; — l’ef- 


Fig. 96. 

Une double s 

d’une traverse dont le milieu est relié par i 
fort s’exerce à l’extrémité opposée par l’intermédiaire d’une poignée. — L’anse de corde, 
réunissant le point d’appui à la résistance du levier, passe sur une petite poulie fixée 
à l’extrémité d’une chaîne servant à régler la hauteur à laquelle il convient de fixer 
l’appareil. 

VOLTAMÈTRE A GRAND DÉBIT 

De M. le COMM.iNDANT Ch. Ren.ird 

;uodèle de laboratoire construit par E. UECRETET. 


Ce voltamètre à grand débit est un modèle de laboratoire, et caractérisé par les points 
suivants : 

1“ Réduction de la résistance intérieure par la suppression des cloches de séparation 
des deux gaz, hydrogène. et oxygène, et son remplacement par une cloison poreuse 
convenable. 

. 2" Suppression des métaux précieux et emploi du fer, de la fonte, ou du nickel. Cet 
emploi est rendu possible par la substitution d’un électrolyte alcalin (soude ou potasse 
diluée) à l’électrolyte acide généralement employé jusqu’ici. 

Ces deux artifices permettent la construction d’appareils d’un faible prix de revient et 
d’une grande surface. 

La figure ci-contre représente le petit modèle de laboratoire, il a 40 centimètres de 
haut et 11 centimètres de diamètre. 

11 peut recevoir un courant de 60 ampères, avec une différence de potentiel aux bornes 
de 4'’,S, il produit ainsi par heure 26 litres d’hydrogène et 13 litres d’oxygène purs. 
Le voltage normal doit être 3 volts, dans ce cas le rendement de l’appareil est sensible¬ 
ment égal à 1/2 et Téchantfement n’est pas à craindre. Il laisse alors passer 23 ampères 
et produit environ 11 litres d’hydrogène et 3 litres 1/2 d’oxygène, à l’heure. 



(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


79 



Description de l’appareil. >— L’appareil comprend : 1“ Un vase en fonte V ser¬ 
vant à la fois de récipient pour le liquide électrolytique et d’électrode négative. Ce vase est 
pourvu d’un niveau d’eau Ni, d’un bouchon de vidange P et d’une borne B' par lequel le 
courant sort de l’appareil. Un bouchon à vis N sert de contrôle à l’indicateur de niveau. 

2“ Un vase poreux PP, qui peut être en porcelaine d’amiante ou en toile d’amiante. 
Si le vase est en terre poreuse, comme dans la figure ci-dessus, il est scellé dans un 
premier couvercle C isolé du vase V et portant la tubulure de départ Th de Thydrogènè. 


L’ig, 99. — Voltamètre à grand débit, de M. le commandant Renard. 

3“ Une électrode positive et formée simplement d’un cylindre de tôle de fer ou de 
nickel, perforée, reposant par une collerette sur un rebord horizontal du premier couvercle 
C et maintenu en place par le second couvercle D ; celui-ci est serré sur C avec lequel 
il forme un joint étanche. 

11 vient en même temps presser sur la collerette de l’électrode perforée et est mis ainsi 
en communication électrique avec elle. Il porte une borne B" par laquelle le courant entre 
dans l’appareil, un bouchon de remplissage M et la tubulure To de l’oxygène. 

Remplissage. — L’appareil est rempli d’une solution alcaline au maximum de 
conductibilité. On peut prendre : 

Soit- i Eau distillée. . . . 1000 gr. ( Eau distillée. . . . 1000 gr. 

( Soude à la chaux. . 150 gr. ‘ | Potasse à la chaux. . 210 gr. 

La soude est préférable, car son prix de revient est moindre.. 

Le liquide est introduit avec un entonnoir par la tubulure M, jusqu’à ce qu’il appa¬ 
raisse au milieu du tube niveau Ni. 11 est bon d’attendre un certain temps que l’équilibre 
s’établisse. Les quantités nécessaires pour ce modèle de laboratoire sont : 

Eau distillée. . 3400 gr. 

Soude. 510 gr. 

ce qui donne un volume de 3 litres 1/2. 








80 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


L’appareil représenté sur la droite du dessin est un appareil compensateur imaginé par 
M. le commandant Renard ; il a pour but d’assurer l’équilibre des deux niveaux à l’inté¬ 
rieur de l’appareil ; la dénivellation aurait l’inconvénient de réduire la surface active et 
de faire déborder le liquide. L’appareil se compose de deux flacons de 2 litres en verre 
fort, portant à la base une tubulure de grande section. Ils sont mis en communication 
hydraulique par un large tube de caoutchouc coiffé sur les tubulures. Le liquide intérieur 
peut être de Teau acidulée pour arrêter les traces d’alcàli entraîné, ou de l’acide tartrique 
au 1/20. L’hydrogène et l’oxygène se dégagent dans ces deux flacons par deux tubes plon¬ 
geants dont les extrémités inférieures doivent être au même niveau. Après avoir barboté, 
les deux gaz se rendent par deux tubes non plongeants aux gazomètres ou aux appareils 
où ils doivent être utilisés. Si donc une résistance anormale se produit dans la canalisa¬ 
tion de l’hydrogène au delà du compensateur, le niveau du liquide baissera en H et montera 
en O, mais les pressions resteront les mêmes aux extrémités inférieures des tubes plon¬ 
geants H et O. La dénivellation ne se transmettra donc pas au voltamètre, les niveaux 
resteront les mêmes à l’intérieur et à l’extérieur du vase poreux. 

Avec ce dispositif l’appareil est entièrement assimilable à un .appareil à hydrogène 
ordinaire. Le gaz peut être recueilli directement dans des éprouvettes ou flacons, on peut 
Tétrangler en partie par un robinet pour augmenter sa vitesse de sortie, il faut seulement 
veiller à ne pas dépasser les limites d’efficacité du compensateur, c’est-à-dire à ne pas 
produire une dénivellation assez grande pour dégager l’orifice inférieur d’un des tubes 
plongeants. 

L’oxygène obtenu est pur et sans trace d’ozone,^grâce à la nature alcaline de l’électrolyte 
qui détruit immédiatement l’ozone. 

Le tableau ci-dessous indique les volumes de gaz en litres dégagés à l’heure, à la tem¬ 
pérature de -j- 10“ et à la pression de TfiO”/™ pour différentes intensités. 

E indique la différence du potentiel aux bornes du voltamètre, en volts ; I, l’intensité 
du courant en ampères. 

ESSAI DU VOLTAMÈTRE 

MODÈLE DE LABORATOIRE 


I 

INTENSITÉ 

E 

DIFFÉRENCE 

H 

LITRES 

O 

LITRES 

TEMPÉRATURE 

du 

OBSERVATIONS ! 



d’hydrogène 

d’oxygène 


AMPÈRES 

POTENTIEL ea VOLTS 

à l’heure 

à l’heure; 

LIQUIDE 


2a 

2v 06 

0\81 

01,43 

-f 25“ 5 

L’expérience a duré une 
demi-heure, la température 

. . 5' 

2 24 

2,16 

1,08 

»' 

est restée constante. 

10 

2 41 

4,33 

2,16 

■ » 


20 

2 .84 

8,66 

4,33 

» 


25 

3 04 

10,82 

5,41 

» 

Régime normal. 

40 

3 65 

17,32 

8,66 

„ 


50 

.4 » 

21,65 

10,82 

» 

/ Ce régime ue peut être mainteiiu pendaut 
) plus d’DD quart d’heure ti cause de 

60 

4 48 

26 » 

13 » 






1 l’échaulemcut. 


Le voltamètre, construit par E. Ducretet et L. Lejeune aura son emploi dans les labo¬ 
ratoires. 

M. le commandant Ch. Renard a exposé, en 1890, à la Société Française de Physique 
les principes sur lesquels il est fondé. M. le professeur Latchinoff, avec des appareils 
moins perfectionnés, a également réalisé des voltamètres à solutions électrolytiques alca¬ 
lines. Les travaux de ces deux savants ont une grande importance. 

E. Ducretet et L. Lejeune. 


-9-92. — (Eocte lorUleui). 


IMPRIMERIE 


19384- 


ÉiMiLE GALANTE, Propriétaire-Gérant. 












DES 

INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 

Directeur : Émile GALANTE 

. PARIS — Rue. de l’Écolé-de-Médecme, 2 — PARIS 

SOMMAIRE, — Bulletin.— Vis micrométrique, de M. Nachet. — Pulvérisateur pour eaux minérales. — 
Couveuses pour enfants (suite et fin). — Scarificateur superficiel pour la peau, de M. le D' Variot. — 
Appareil pour les injections cadavériques. 


11 . 


1®" lovemlire 1892. 


BULLETIN 


Pendant le mois d’octobre, un certain nombré de présentations d’instruments 
ont eu lieu à Idi, Société de Chirurgie. Nous devons insister surtout sur celle du 
P'' Verneüil. Ce chirurgien, après^ avoir insisté sur les divers inconvénients que 
présentent les canules à trachéotomie, toutes construites sur le même type, 
d’après les constatations que Ton fait sur le cadavre, a montré qu’au contraire 
il était nécessaire d’avoir recours à des canules répondant ou, tout au moins, 
pouvant répondre à la plupart des cas qü’on observe en clinique. On peut 
arriver â ce résultat en abandonnant les instruments à tige rigide, à courbure 
ûxe, et en utilisant un mode de construction qui permet à la canule de prendre 
d’elle-même la forme exacte de la . trachée, d’en suivre toutes les sinuosités 
pathologiques. On arrive à ce résultat en remplaçant tout le tube des canules 
anciennes par un tube entièrement constitué avec une lamelle enroulée en 
spirale. On peut donner à ce tube une longueur très grande et le chirurgien 
peut le réséquer suivant les besoins du moment. , 

Bien des praticiens avaient songé à ce système de canules à tube flexible; 
mais M. Verneuil ést le seul qui ait eu jusqu’ici recours à ür^ instrument 
dont le tube fût flexible dans sa totalité et présentât une longueur notablement 
plus étendue que dans les modèles jusqu’ici classiques. 

A la même Société, il nous faut encore signaler deux communications de 
M. le D" Félizet. M. Fëlizet a présenté d’abord un chalumeau spécial, brûlant 
â l’aide d’un mélange au tiers d’air et d’essence de.térébenthine et permettant 
d’obtenir, comme le cautère à gaz de Nélaton, de très hautes températures (près 
de 1600 °aupyi*omètre). Ce chalumeau est destiné au flambage des plaies. L’autre 
présentation de ce chirurgien a trait à un nouveau spécimen d’aiguille à sutures, 
pour les cas de sutures intestinales. Son maniement est plus facile que celui des 
aiguilles ordinaires. 




REVUE DES INSTRUMENTS' DE CHIRURGIE 


(1892) 


D’après M. le D^ Micijel, le videTbouteilles peut être rempkcé par un injecteur- 
siphon qu’il a fait construire. Le principal avantage de cet instrument est de 
supprimer la bouteille indispensable avec 1 appareil mentionné ci-dessus. 

Rappelons, en terminant, qu’au Congrès de Bruxelles, le mois dernier, 
M. le Second a eu l’occasion de montrer aux gynécologistes venus en 
Belgique l’écarteur vésical qu’il a fait construire pour l’iiystérectomie vaginale 
et que M. le D*' Mergier a décrit au Congrès de VAssociation française pour l’avan¬ 
cement des sciences, un nouvel optomètre dont nous, donnerons prochainement 
la description. . Émile Galante. 


VIS MICROMÉTRIQUE 

De M. NACHET 

Pour la luise au point du microscope. 


On sait que deux mouvements sont nécessaires pour la mise au point des préparations 
microscopiques : ün mouvement rapide et un mouvement lent. Le premier [mouvement 
rapide) n’a pas besoin d’une très grande précision; il s’opère suivant les modèles d’instru¬ 
ments, soit au moyen d’une crémaillère,, soit d’une friction 
douce du tube dans la mpnture, le premier système étant 
d’ailleurs bien préférable au second. 

Le mouvement lent, au contraire, exige une grande préci¬ 
sion, car de sa perfection dépendent à la fois l’exactitude de 
la mise au point et la possibilité de mesurer les dimensions 
verticales des objets microscopiques, la vis de commande 
devenant un véritable micromètre. Il faudra donc que ce 
mouvement soit très doux, très régulier, et il faudra surtout 
qu’il soit indemne du temps perdu (on donne ce nom au jeu 
que prend la vis micrométrique, qui fait qu’on peut tourner 
le bouton d’une certaine quantité sans faire monter ou des¬ 
cendre la partie optique). 

Dans le système adopté jusqu’ici, malgré la perfection du 
mécanisme, ce temps perdu ne pouvait être entièrement évité; 
c’était un vice de système et non un vice de construction. Dans 
cette disposition, la vis micromètrique était adaptée à la pièce 
fixe) tandis que l’écrou frottait sur la pièce mobile mainténue 
en haut par un ressort; spiral. Il résultait de là, outre une 
certaine ; dureté, du temps perdtt dans la marche du mou- 
—vjs-micrométrique. vement lent. ' 

Le nouveau dispositif imaginé par M. Nachet fait disparaître ces notables inconvénients. 
La figure ci-contre montre la disposition du mécanisme du nouveau mouvement lent. 

Le ressort spiral E, prenant un point d’appui en I sur la pièce fixe, agit de haut en 
bas et appuyant sur le rebord de la cavité creusée dans la pièce mobile P, il tend à 
abaisser constamnaent cette pièce mobile. Cette tendance à l’abaissement est limitée 
précisémenf par la disposition de la vis micromètrique V. Celle-ci est formée par une vis 
à filets très fins, d’exécution très soignée, tournant dans un écrou fixé dans la pièce 
mobile P et faisant corps avec elle. La vis est en acier trempé et se termine par une pointe 




(1892). 


REVUi: DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


83 


bien centrée, qui repose sur une plaque également en acier I, .fixée à l’extrémité de la 
pièce üxe prismatique. 

Le fonctionnement du système est facile à comprendre : si l’on tourne la vis micromé- 
trique dans un sens ou dans l’autre, le champ d’action du ressort spiral augmente ou 
diminue, faisant descendre ou monter la pièce mobile P. 

Grâce à la finesse et à la précision du contact de la vis Y et de la plaque I, le mouve¬ 
ment qst d’une exactitude remarquable en même temps qu’il a une douceur tout à fait en 
rapport avec la précision exigée dans la mise au point avec les forts grossissements; 
avantages inappréciables dans l’emploi des objectifs à immersion homogène si usités 
aujourd’hui pour les études bactériologiques. On voit également que cette disposition 
supprime le ïemps perdu.' . . . 

D'' H. Dübief. 


PULVÉRISATEUR POUR EAUX MINÉRALES . 


Le pulvérisateur, du modèle de Siegle, et la bouteille d’eau minérale sont placés sur 
un socle en bois. Le contenu de la bouteille vient automatiquement, jusqu’à ce qu’il 
soit complètement épuisé, alimenter le pulvérisateur; la bouteille débouchée et mise 
sur l’appareil, il n’y a pas lieu de la déplacer avant qu’elle soit vide. 

L’appareil fonctiomie automatiquement. La température de la pulvérisation varie, 
comme dans les appareils de ce genre, de 15“ à 30°. 



Fig. iOi. — Pulvérisateur pour eaux minérales. 


L’eau minérale employée est exempte de tout contact métallique pouvant l’altérer et 
en mêirie temps détériorer l’appareil; elle est, de plus, dans les meilleures conditions 
au point de vue de sa conservation; les chances d’évaporation sont en effet presque 
nulles d'une part, parce que le liquide ne présente pas de surface exposée à l’air; 







REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892)' 


d’autre part, parce qu’il n’est pas nécessaire de remuer la bouteille pour en verser 
le contenu Hans un vase spécial, comme cela a lieu dans les appareils en usage. 

La constance du niveau de T’eau minérale dans le godet où vient plonger le tube d aspi¬ 
ration du pulvérisateur est assurée (quel que soit le niveau de 1 eau dans la bouteille) 
par l’ensemble formé par la bouteille et le tube, qui constitue un vase à niveau constant, 
n résulte de cette disposition que le pulvérisateur fonctionne dans les meilleures conditions 

de régularité. ^ ^ 

. G. Berthoin. 


COUVEUSES POUR ENFANTS 

(suite) 


Nous avons, dans un. précédent numéro (1®*' juin 1892) en décrivant la couveuse 
construite eu 1883, montré la simplicité de son fonctionnement. 

Nous devons reconnaître que ce modèle présentait un sérieux inconvénient. En effet, 
chaque fois qu’il y avait lieu de changer les boules d’eau chaude, la partie inférieure de 
l’appareil devait être largement ouverte. L’air extérieur pénétrait et traversait la couveuse 
en abaissant la température de la chambre supérieure; la trappe.servant au mouvement 
des boules ne pouvait être ajustée dans l’épaisseur de la paroi assez exactement pour 
éviter des rentrées d’air échappant à l’action du foyer, c’est à-dire des boules. 

Pour éviter cet inconvéniénty la couveuse a été en 1889 Tobjet d’une modification 
que nous allons décrire ; les boules d’ëaU chaude sont remplacées par un cylindre 
métallique complètement enfermé dans la partie inférieure de la couveuse dont il occupe 



Couveuse modèle 1889. Coupe. 


toute la longueur. Sa capacité est delS litres, sa surface de rayonnement de 20 décimètres 
carrés ; son remplissage s’effectue par une sorte d’entonnoir fixé à la partie antérieure de 
l’appareil. 

Lorsqu’il est plein, l’excédent se déverse au dehors par la tubulure en col de cygne 
située immédiatement au-dessous de l’entonnoir. Un tube vertical met l’intérieur du 
réservoir constamment en communication avec l’atmosphère; inséré d’une part sur le 
cylindre, l’extrémité .opposée de ce tube est fixée à la partie supérieure de l’entonnoir. 
Le fonctionnement s’effectue de la façon.suivante ; supposons le réservoir plein d’eau 
chaude et le thermomètre indiquant un abaissement de température, on versera deux 
Utres d’eau chaude à 100® dans l’entonnoir; cette eau sera conduite .par un long tube 














(fl 892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


85 


horizontal à la partie postérieure et supérieure du cylindre. Ces deux litres d’eau à 100“ 
déplaceront un égal volume d’eau qui s’écoulera par le col de cygne (1). Cette eau vient de 
la partie antérieure et inférieure du réservoir, c’est-à-dire du point où la température de 
l’eau contenue dans le réservoir atteint son minimum. Ainsi l’eau versée étant à 100“, 
l’eau de sortie marquera de 50“ à 70“ selon les intervalles de réchauffement de la couveuse. 

L’air pénètre dans l’appareil par le ventilateur placé sur une des faces latérales ; son 
admission peut être réglée sans qu’il soit possible de la réduire au delà d’une section 
déterminée. L’air chemine autour du cylindre guidé par des conduits convenablement 
disposés, s’échauffe au contact du réservoir, s’élève à l’étage supérieur occupé par l’enfant, 
et, comme dans les modèles précédemment décrits, s’échappe par l’oriüce supérieur 
muni d’une hélice. On voit que pour maintenir dans cette couveuse une température 
sensiblement constante il suffit de verser, à des intervalles réguliers, deux litres d’eau 
bouillante dans l’entonnoir; deux litres d’eau relativement refroidie s’écoulent par le 
col de cygne sans aucune manœuvre de robinet. Il suffira de réchauffer un peu cette eau 
pour la porter à 100“ et s’en servir la fois suivante. -Cette disposition du chauffage donne 
de bons résultats. La couveuse ainsi construite est depuis quelques années très couram¬ 
ment employée. 


B'ig. 103. — Couveuse pour enfants, modèle 1889. 

Un reproche qui s’adresse à ce génre d’appareils, mais plus spécialement à ceux qui, 
dans les Maternités, sont presque constamment en service, est la difficulté de leur 
nettoyage intérieur, de leur désinfection. Dans le but de parer à cet inconvénient, nous 
avons été amené à réaliser le modèle suivant ; 

■ Le système de chauffage est celui que nous avons décrit précédemment. - 
La couveuse est divisée en deux parties indépendantes s’emboîtant l’une dans l’autre, 
La partie inférieure est métallique ; elle est sans fond ; le fond est constitué sur place 
par une couverture de laine pliée en plusieurs doubles, sur laquelle on place l’appareil. 

Une simple planche indépendante, facile à nettoyer et à changer, reçoit le coucher de 
l’enfant. La partie inférieure de l’appareil est en bois et s’adapte sur le socle métallique. 
Le joint entre les deux pièces s’obtient avec de la ouate qu’on engage entre le métal et le 
bois. Le système de chauffage, solidaire de la partie inférieure, et tous les dispositifs 
annexes sont ceux de la couveuse de M. le D‘ Àuvard (fig. i02-403). 

(1 ) Sous lequel on aura eu soin de placer une bouilloire de capacité au moins égale à celle qui sert à verser 
eau chaude dans l’entonnoir. 



86 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


L’appareil démonté donne deux anneaux rectangulaires, l’un en bois, l’autre en métal; 
tous les points de leur surface intérieure sont aisément accessibles et peuvent être 
facilement nettoyés. 

La figure 104 représente une couveuse de ce modèle dont la partie supérieure, affectée 



Fig. iOi. — Couveuse pour enfants, modèle 1892. 

à l’enfant, est inclinée et vitrée latéralement. Dans la pratique courante, les côtés sont en 
bois plein ; le couvercle seul est vitré. 

Nous terminerons cette notice un peu longue sur ce genre d’appareil en donnant 
quelques indications d’ordre général sur les conditions dans lesquelles il convient de 
les placer pour assurer leur fonctionnement régulier. 

Placée sur le sol, le service de la couveuse est fatigant, la.surveillance difficile. Placéè 
sur une table, les inconvénients sont les mêmes. 

La meilleure solution est de mettre la couveuse sur une rallonge de table posée sur 
deux chaises. La couveuse, qu’elle soit placée sur le sol, sur une table ou sur des chaises, 
doit toujours être posée sur une couverture de laine pliée en plusieurs doubles. Il 
n’est pas indifférent de placer la couveuse en un point quelconque de la pièce dans 
laquelle elle se trouve. 

Il faut éviter de la placer entre deux portes, entre une porte et une fenêtre; il faut 
éviter également de la mettre devant une cheminée : l’appel d’air déterminé par celle-ci 
fait passer sur la face opposée de l’appareil une couche d’air constamment renouvelée, 
qui tend à refroidir l’appareil sur une de ses faces; tandis que l’autre face, celle qui 
bénéficie du rayonnement du feu de la cheminée, est chauffée de telle sorte que la 
circulation dans l’appareil ne se fait plus normalement. 

- Il faut choisir un angle de la pièce, de préférence celui dans lequel les allées et venues 
se font le moins sentir au point de vue du déplacement de Tair. Dans cet angle, l’isoler 
juste assez pour qu’une personne puisse tourner autour. 

Enfin, protéger l’appareil sur le grand côté opposé au mur par une sorte de paravent 
simplement formé par une couverture jetée sur les dossiers de plusieurs chaises. 

E. G. 




(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


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SCARIFICATEUR SUPERFICIEL POUR LA PEAU 


Le D'' Variot présente à la Société médicale des Hôpitaux (14 juillet 1892) l’appareil 
dont il se sert pour -scarifier superficiellement la peau, — appareil qui n’est autre, dit 
M. le D’’ Variot, que celui connu sous le nom de : plume Edison. 

La\ scarification est obtenue par les mouvements d’oscillation rapide d’une aiguille 
açtiônnée par un volant électrique. 

L’étendue du mouvement de propulsion alternatif et de retrait ne dépasse pas deux à 
trois dixièmes de millimètre. 

Le nombre des piqûres est d’environ soixante par seconde, d’où il résulte que l’appli¬ 
cation de l’aiguille sur la peau forme des traits continus. 

Cet appareil donne. les mêmes résultats que le faisceau d’aiguilles pour faciliter la 
pénétration du caustique et limiter en même temps son action, dans le procédé de scari¬ 
fications superficielles du derme imaginé par l’auteur pour effacer le tatouage. 

G. B. 


APPAREIL POUR LES INJECTIONS CADAVÉRIQUES 


Les seringues destinées aux injections cadavériques se font de diverses contenances 
variant de 15 à 1,200 centimètres cubes. L’injection est faite en rechargeant la seringue 
autant de fois que le volume de liquide à injecter le réclame. A chaque remplissage il 
faut, pour éviter le reflux du liquide, fermer le robinet fixé à la canule; démonter la 
seringue ; la remplir et la réadapter au robinet. 

Ces manœuvres seront naturellement d’autant moins souvent répétées que le volume 
de la seringue correspondra au volume du liquide à injecter. Une seringue de très grande 
capacité en évitant la fréquence des manœuvres ne donnerait pas la solution, car dans 
certains cas, même pour de grandes quantités à injecter, elle présenterait d’autres incon¬ 
vénients : d’abord, son poids la rend difficile à manœuvrer ; puis, dans les cas où on 
injecte du suif fondu, le passage de celui-ci dans la seringue durant un certain temps, 
fait qu’ir se prend. 

On ne peut songer, dans ce genre d’opération, à employer une seringue de volume 
moyen disposée comme une pompe et par conséquent munie de deux tubulures munies 
de soupapes, à cause de la nature de certains des liquides employés. Dans ce sens, on 
a utilisé des seringues montées avec un robinet à trois voies. Elles donnent de bons 
résultats; on-leur reproche, cependant, de nécessiter à chaque course du piston, de tourner 
le robinet. 

Le modèle que nous représentons est une disposition de ce genre étudiée en vue d’une 
manœuvre plus facile. Le robinet doit bien être mis en jeu à chacune des. courses du 
piston, mais cette manœuvre se fait avec facilité en raison de la disposition que nous 
allons décrire : 

Tout d’abord, le corps de pompe est solidaire d’un bâti en fonte qui permet de fixer 
solidement l’appareil sur une table à l’aide d’un étau. Le corps de pompe forme avec le 
plan de la table un angle calculé de telle sorte que la personne qui actionne là pompe, 
étant placée debout, ait à développer le minimum d’efforts pour la faire fonctionner. 

Le cylindre dont nous venons de parler n’est pas en réalité le corps de pompe; il 
constitue à celui-ci une enveloppe dans laquelle le corps de pompe est placé. Les deux 
cylindres concentriques sont réunis à leur extrémité inférieure par un robinet dont l’axe 
est dans Taxe même, de l’ensemble du système. Le cylindre extérieur porte le boisseau 
du robinet. Le cylindre intérieur (corps de pompe) porte la clef du robinet. Un écrou, en 
réunissant les deux pièces, réunit les deux cylindres. Sur le boisseau du robinet sont 



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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


deux prises, sur lesquelles viendront se monter les conduits reliant la pompe, d une part 
au réservoir, d’autre part à la canule. 

Le corps de pompe est complété par le piston. La tige du piston traverse le chapeau 
du cylindre intérieur; elle peut.entraîner ce cylindre lorsqu’on imprime à la poignée 
de cette tige un mouvement de torsion autour de son axe. L’étendue de ce mouvement 
est limitée par des buttées qui font coïncider les ouvertures, pratiquées dans les deux 
pièces constituant le robinet. 

Il résulte de cette disposition que la poignée de la tige du piston sert à commaftder : 
1“ le piston, quand on actionne la tige suivant Taxe de l’appareil; 2° le robinet, quand 



bn lui fait exécuter un mouvement de torsion. Supposons le piston au bas de sa course : 
1“ torsion de la poignée de droite à gauche : ouverture de là tubulure en rapport avec 
le réservoir et fermeture de celle qui conduit à la canule; 2“ déplacement du piston 
suivant son axe : le corps de pompe se remplit; 3“ torsion de la poignée de gauche à 
droite : fermeture du côté du réservoir et ouverture du côté de la canule vers laquelle 
sera refoulé le liquide quand on poussera, la tige du piston pour revenir h la, position 
que nous indiquions au début. 

Lorsqu’on emploie du suif fondu, l’enveloppement du corps de pompe par le cvlindre 
extérieur s’oppose à son refroidissement trop rapide. ■ 

. La figure lOS représente précisément l’appareil disposé avec un réservoir chauffé au 
bain-marie. Pour l’emploi du suif fondu, les conduits sont en métal flexible; ces tubes 
sont également indiqués dans les cas où la pression à faire doit être d’une certaine impor¬ 
tance. En dehors de ces cas, de simples tubes encaoutchouc à parois résistantes suffisent. 


“ 23126-10-92. — (Encre lorillcni). 


Émile GALANTE, Propriélairç^Gévant, 





rb E VXJE 


DES 

INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


DiRECTBua : Émile GALANTE 

PA STcS" —"iSlîê' '(îe"'î’École^3e-Médeciiie, 2 — PARIS 


SOMMAIRE. — Bulletin. — Casque vibratoire de MM. les D” Gilles de la TourettÈ^ Larat et Gautier. 
— Pédales portatives du D’' Chaleix. — Pansements aseptiques inaltérables de MM. Gourdiat frères. — 
Optomètre portatif de M. Mergier. — Tracteur élastique. — Préparation des laminaires. — Table des 
matières de l’année 1829. ^ \ 


R» 12. 


1“ Décembre 1892. 


BIÎLLETIlSr 


M. Magitot a fait construire une série de daviers à dentp qu’il a présentas 
le 18 octobre dernier à VAcadémie dé Médecine. Ces daviersXsont pourvus de 
l’articulation 4 double crochet et peuvent être facilement démontés et nettoyés;. 
ils ne se différencient guère des beaux daviers anglais que pàr ce mode de 
construction. Cette articulation, on le sait^a été décrite et apprà^iée dès 1889 \ 
par M. le D"' Marcel Baudouin dans son Guidé médical à VExposition internationale. 

Le\22 octobre 1892, à la Société de Biologie, M- Gréhant a décrit up instru¬ 
ment Wstiné à la recherche et au dosage de tteps petites quantités dèsgrisou. 

Dan^\un récent article du Nouveau Montpellier médical, M. E. Forgue a proposé 
un appaVil destiné à remplacer celui de Schimmelbusch, c’est-à-dire un appa¬ 
reil qui se^t à la fois et à la stérilisation des fils à ligatures ou à sutures et à 
leur conseryatioii aseptique et à leur dévidement. Construit en cuivre nickelé 
aux magasins de la Croix Rouge, à Montpellier, il s| compose d’une gaine 
tubulaire à tFqis bobines à claire-voie. On en trouvera lés figures et la descrip¬ 
tion dans le mitnéro du 22 octobre du Nouveau Montpellièr médical. 

De son côté, la\France médicale publie, dans son numéro du 28 octobre dernier, 
le dessin d’un instrument destiné à remplacer la seringueNp injections hypo¬ 
dermiques et dû à M. le D^' Barthélemy,'médecin de Saint-Lazare. C’est une 
seringue à deux conrpartiments réunis par un tube de caoutchouc el dont le 
piston a été supprimé. On fait progresser le liquide dans l’appareil à l’aide 
d’une soufflerie analogue à celle du thermocautère. De la sorte, Un peut faire 
des injections sous-cutanées avec une asepsie parfaite. L’instrument, toujours 
propre, sert à la fois de flaçon-récipient et d’injecteur. 

M. Charles Henry, enfin, à\présenté à VAcadémie des sciences (24 octobre) un 
photomètre-photoptomètre destiné à la mesure de faibles éclairements et dont la 



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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


manipulation est des plus faciles. Peut-être pourrait-on, en faisant subir quelques 
modifications au photomètre-photoptomètrè, le transformer en un appareil 
capable de rendre service dans les"sciences biologiques. 

Émile Galante. ^ 


CASQDE VIBRATOIRE 

De mm. les Docteurs GILLES DE LA TOüRETTE, LARAT et GAUTIER (1) 


Le premier modèle construit sous la direction de MM. les D''® Larat et Gautier avait 
ùn vibrateur composé d’un diapason mû électriquement. Ce dispositif était lourd, difficile 
à régler et le casque me fut confié pour chercher à remédier à cet état de choses. 

La modification que j’y apportai consiste essentiellement dans l’application de deux 
excentriques tournant rapidement autour d’un axe et produisant ainsi les vibrations. 

Le casque se compose d’une bombe de casque de pompier à l’intérieur de laquelle 
sont des ressorts en maillechort destinés à transmettre les vibrations et à adapter le 
casque à n’importe quelle grosseur de tête. 
Un léger coussin empêche le métal de blesser 
le patient. 

Sur le dessus, montée sur une petite 
plate-forme en acajou, est le vibrateur. Il 
consiste en une petite machine de Gramme 
sur l’arbre de laquelle sont fixées les deux 
excentriques CC. La rotation du moteur à 
une allure plus ou moins vive entraîne les 
excentriques, qui, en vertu de la force 
centrifuge, soulèvent le casque lorsqu’elles 
s’élèvent, tandis qu’én s’abaissant elles l’ap¬ 
pliquent avec force sur la tête du patient. 
La succession rapide de ces mouvements 
produit une vibration qui se transmet au 
cerveau et en général à tout l’individu. Deux 
couples au bichromate ou deux accumula¬ 
teurs suffisent à faire fonctionner l’appareil 
à son maximum de vitesse. On obtient des vitesses différentes en faisant varier l’intensité 
du courant. 

Le même moteur, monté sur un manche et portant une tige de transmission qu’on 
applique en un point déterminé, sert à faire des vibrations localisées. 

Si maintenant nous prenons un moteur plus fort, que nous le placions sur une 
planche isolée du parquet par des épaisseurs de caoutchouc souple; sur la planche 
nous mettrons un fauteuil et nous aurons ainsi réalisé simplement le fauteuil vibrant 
que M. le D"' Jégu avait construit d’une façon moins simple pour M. le professeur 
Charcot. 

G. Gaiffe fils. 

(1) M. le professeur Charcot a essayé ce traitement et en a fait l’objet d’une leçon à La Salpêtrière, 



Fig. i06. — Casque vibratoire. 









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PÉDALES PORTATIVES 


pour opérations gynécologiques (‘) ' 

Du Docteur CHALEIX, de Bordeaux 


Qû sait quelle difficulté offrent souvent en ville les examens au spéculum et les 
A^oindres traitements gynécologiques. Que l’on mette la malade en travers de son lit 
ou qu’on la place sur une table, il faut charger des aides de maintenir ses jambes 
écartées. Ces aides sont souvent malhabiles, toujours encombrants, et, d'ailleurs, peuvent 
faire défaut. D’habitude, on appuie les jambes de la patiente sur des chaises, mais 
ces chaises peuvent glisser et soutiennent mal les jambes dans la situation d’abduction 
nécessaire. L’emploi en est, en somme, très fatigant pour la patienté, qui, obligée de faire 
un certain effort pour maintenir ses jambes écartées, contracte malgré elle ses parois 
abdominales, circonstance peu favorable à l’exploration. 

Frappé de ces difficultés, le docteur Chaleix nous a fait construire des étriers en métal 
qui, grâce à la présence d’un petit étau, peuvent s’appliquer solidement sur le rebord 




qui se plie par une articulation très simpie, 
se réduit, une fois plié (fig. 108), à un volume restreint, et péut aisément, recouvert de 
sa gaine, se dissimuler dans la poche d’un vêtement. L’auteur s’en sert journellement 
pour des examens et des traitements gynécologiques, qui sont ainsi singulièrement 
facilités. 

Cet appareil, construit en bronze nickelé, léger, solide, portatif, nous semble combler 
une lacune de l’arsenal gynécologique et permet au chirurgien de faire, partout où il 
trouvera une table si vulgaire qu’elle soit, un examen au spéculum, un pansement, 
voire même certaines opérations, sans aides et sans fatigue pour la malade. 


Gendron (Bordeaux). 


(U 


Appareil présenté à la Société d'obstétrique et de gynécologie de Bordeaux, dans 


séance de mai 1892. 





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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


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PANSEMENTS ASEPTIQUES INALTÉRABLES 

De la Maison GOÜRDIAT Frères, de Tarare (Rhône). 


Frappé de l’instabilité de l’état aseptique dans les objets de pansements lorsqu’ils ont 
été stérilisés et de la difficulté de les préserver d’une nouvelle contamination, M. Fournie, 
pharmacien en chef des hospices civils de Lyon, a imaginé un dispositif spécial qui 
donne toute garantie pour l’obtention et la conservation de l’état aseptique des tissüKou 
ouates divers employés journellement dans les pansements. \ 

Cette innovation a été décrite par le Lyon médical et par le Bulletin de thérapevdique, 
et le Conseil d’administration des Hospices de Lyon a fait constater l’excellence du système 
par une analyse bactériologique confiée aux soins de M. le professeur Arloing, analyse 
qui a donné les résultats les plus satisfaisants et les plus concluants. 

Pour atteindre son but, M. Fournie a adopté deux dispositifs nécessités par la nature 
différente des objets à stériliser : 

1° Il prend une bobine en bois,AA' (fig. 409), perforée dans toute sa longueur; cette 
bobine porte en outre, dans la partie comprise entre a et a', une série de trous perpendi¬ 
culaires à son axe. Elle a aussi deux renflements, en a et a', destinés à servir de points 
d’attache à l’enveloppe. 

Autour de cette bobine, dans la partie comprise entre a et a', on enroule les tissus ou 



Fxg. m. — Pansements sur bobine en bois. . pig. HO. — Pansements en boîte. 


la ouate que Ton veut stériliser et le tout est soigneusement enfermé dans un tissu 
enveloppe imperméable, tissu spécial qui supporte facilement les températures élevées de 
Tétuve. Ce tissu est lié fortement en a et a' de^manière que les objets sur lesquels on 
veut opérer ne se trouvent plus en communication avec Tair extérieur que par le canal 
central au moyen des trous transversaux. 

On introduit alors dans ce tube et aux endroits a et a' des tampons de ouate fine de 
coton et, dans cet état, le paquet est prêt à être envoyé à Tétuve de stérilisation. Dans 
Tétuve, la vapeur humide sous pression portée à 13S° s’introduit par le tube et les trous 
de la bobine, et cela à travers les tampons aa'-, puis, lorsque la stérilisation est accomplie, 
on dessèche le paquet en le soumettant à la chaleur sèche; la vapeur d’eau se dégage à 
travers les tampons a et a' et, à partir de ce moment, le pansement est à Tabri de toute 



















(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


contamination nouvelle, protégé qu’il est par les tampons qui arrêtent toute entrée de 
germes extérieurs ; cette protection est encore assurée par une obstruction ultérieure du 
tube de bois au moyen de la cire à cacheter. 

2° Dans la seconde manière, il emploie une boîte métallique cylindrique faite d’un 
métal inoxydable. Cette boîte, composée d’un corps principal, a un couvercle pourvu 
d’une fermeture dite à baïonnette. Boîte et couvercle portent en D (fig. i tO) une ouverture 
que l’on garnit soigneusement de ouate fine de coton; de plus, couvercle et boîte portent 
en E.4ès évents qui, lorsque la boîte est à la position d’ouverture, se trouvent en face 
fuû de l’autre et permettent ainsi la communication de l’air extérieur avec l’intérieur 
de la boite. 

La boîte ainsi préparée est garnie des objets que l’on veut stériliser; le couvercle est 
adapté position ouverte. On porte la boîte à l’étuve et on la soumet à la vapeur humide 
sous pression le temps nécessaire à la stérilisation; aussitôt cette opération terminée, 
on fait jouer le mouvement de baïonnette, et les évents se trouvent dans la position EE’ 
de la figure 2; le trou est bouché et l’intérieur de la boîte n’est plus en communication 
avec l’air extérieur que par les tamis placés aux ouvertures D. On dessèche les objets 
stérilisés en faisant évaporer l’eau par les mêmes ouvertures, et on assure l’isolement par 
des cachets de cire placés en D et une bande de papier soigneusement collée sur tout le 
pou)’tour de la jointure du couvercle. 

Si donc l’on suit attentivement la marche de l’opération de stérilisation et que l’on 
tienne compte qu’aucune manipulation ne se fait à l’air libre après cette opération, on 
peut conclure que l’état aseptique reste inaltérable jusqu’au moment où le pansement 
est mis à l’air par la personne qui l’emploie. 

G. Berthoin. 


OPTOMÈTRE PORTATIF 

Pour la détermination rapide des amétropies et de l’acuité visuelle. 


Cet optomètrc permet de mesurer en quelques instants tes amétropies de l’œil et 
l’acuité visuelle. La mesure des amétropies peut s’effectuer dans tel ou tel méridien 
que l’on désire, de sorte que deux mesures successives suffisent pour déterminer l’astig¬ 
matisme. 

Nous avons fait construire récemment un optomètre qui tient à la fois de ceux de 
Badal et de Parent, mais qui en diffère suffisamment, tant au point de vue de sa dispo¬ 
sition que de certains points de vue théoriques pour constituer un instrument nouveau 
digne d’attirer l’attention. Il est d’une manipulation simple et permet de mesurer en 
quelques instants le système optique de l’œil dans ses différents méridiens. Ainsi se 
trouve résolue la détermination pratique de l’astigmatisme. 

Une lentille convergente L (I, fig. y^/), de 20 dioptries de puissance, est placée dans un 
tube métallique TT' de 14 à 15 centimètres de longueur environ et de 26 à 28 millimètres 
de diamètre. Ce tube est percé sur les deux tiers postérieurs de sa longueur, c’est-à-dire 
en arrière de la lentille L, d’une ouverture longitudinale dont l’un des bords est taillé 
en crémaillère cc' (II). Un pignon p engrenant avec celle-ci permet de déplacer un tube 
intérieur RR' dans lequel s’ajuste une petite monture portant l’objet à examiner. Celui-ci 
consiste, soit en un simple trait (L, fig. ^12), soit un cadran horaire (L') avec un système 
de traits qui se coupent au centre, soit une échelle de Snellen (L"). Cette échelle com¬ 
porte deux tableaux dont l’un est formé, comme à l’ordinaire, de caractères d’imprimerie, 
l’autre d’une combinaison de signes (cercles, croix, carrés, etc.), destinés aux personnes 



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REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


(1892) 


ne sachant pas lire. Ces caractères et ces chifl'res sont une reproduction photographique 
au de la grandeur normale des caractères des échelles optométriques ordinaires, de 
telle sorte que, vus à travers la lentille L, ils donnent une image rétinienne de même 
grandeur que les caractères mêmes de ces échelles vus directement à la distance de 
5 mètres. 

' A l’extrémité antérieure de l’instrument se trouve un œilleton o, en arrière duquel est 
disposé un disque tournant d muni de trois diaphragmes venant se placer successivement 
par la rotation de celui-ci dans Taxe de l’ouverture o. L’un de ces diaphragmes è\est 
formé d’une ouverture circulaire de 4 à 5 millimètres de diamètre; un deuxième, rfei 
quatre ou cinq trous punctiformes très rapprochés et disposés selon une ligne droite per-^ 
pendiculaire à la direction du trait L (fig. lorsque celui-ci est placé sur l’instrument 



dans la position qu’ii doit occuper, et enfin un troisième formé de trois ou quatre fentes 
parallèles entre elles et orientées parallèlement au trait L ^ 

L’œiiieton o est situé à une distance de 3S mUiimètres de la lentille L, de telle sorte que 
le foyer de celles, débordé le diaphragme de 18 millimètres. Il résulte de cette disposition 
que le ^ntre optique de lœil qui regarde à travers rinstrument coïncide sensiCen 
av^ le foyer de la lentille et par suite assure à l'image rétinienne une grandeu te™ 
nable quelle que soit la position de Tobjet gittaueui iiiva 

Pignon c m lomque Pobiet se trouve e IliVaeTa Ste L 





(1892) 


REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE 


95 



Ce réglage est assuré et vérifié par une méthode spéciale dans les détails de laquelle nous 
ne saurions entrer ici. 

Le tube TT' est monté dans une plaque métallique mi-circulaire et verticale PP', dans 
laquelle il p^ tourner librement autour de son axe, 
entraînant dans son mouvement toutes les pièces qu’il 
porte et que nous venons de décrire (échelle optomé¬ 
trique, cadran horaire ou trait, disque tournant, œil- 
leto^'etc.), de telle sorte que les trous punctiformes du 
di^^ragme et les fentes parallèles conservent toujours 
M position voulue par rapport à la direction du trait- 
objet L. 

Sur la plaque PP' est reproduite la moitié supérieure 
d’un cadran horaire et des rayons de cercle disposés en 
regard de chaque heure correspondent à une graduation 
en degrés de circonférence allant de zéro à 90° à droite 
et à gauche à partir de l’horizou. 

Une tige verticale f fixée sur, le tube, TT' est munie 
d’une petite aiguille a recourbée en avant, indiquant à 
chaque instant la position des trous ou des fentes du 
diaphragme et par suite le méridien mesuré. 

L’instrument est monté sur pied ou muni d’un 
manche M qui sert à le saisir et à le maintenir dans 
la position qu’il doit occuper pendant les mesures. Ce Fv- ^^3. — optometre de m. mergier. 
pied ou ce manche prennent point d’appui par l’intermédiaire de la pièce S sur la plaque 
PP" et à sa partie inférieure, de telle sorte que celle-ci reste fixe, tandis que le tube TT' 
peut tourner autour de son axe. 

(A suivre.) ^ G. Mercier. 


TRACTEUR ÉLASTIQUE 


Ce petit instrument d’une extrême simplicité permet de réunir pour constituer une sorte 
d’anneau, un tube en caoutchouc en vue de l’utiliser pour exercer des tractions élastiques. 

On sait que lorsqu’on fait une ligature sur les chefs d’un tube de caoutchouc pour 
en faire un ressort, la ligature coupe le caoutchouc ou celui-ci s’étire et change de 
volume au niveau de la constriction faite par le fil à 
l’action duquel il finit par échapper. D’autre part, la 
longueur de l’anneau ne peut être modifiée facilement. 

Le petit appareil que nous nous proposons de décrire 
ici est formé d’une tige en acier de section carrée, dont 
une des extrémités est forgée en forme de crochet ou 
d’anneau. L’autre extrémité présente une traverse soli¬ 
dement rivée à la tige et relevée à chacune de ses 
extrémités. Entre l’anneau et la traverse dont nous venons de parler, glisse une seconde 
traverse, semblable à la première, mais un peu moins longue, de manière à lui per¬ 
mettre de s’engager dans les extrémités relevées de la traverse fixe. 

Les chefs des tubes sont engagés entre les deux traverses, comme le montre la figure 114. 




96 REVUE DES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE (1892) 



Le dessin n’indique que la position d’un seul chef, pour laisser à la figure plus de 
clarté. Le second chef est engagé exactement comme le premier. Sous l’effort de la traction, 
le tube exerce au point où il se réfléchit sur la traverse mobile une pression proportion¬ 
nelle à l’effort delà traction. Cette pression déplace la traverse mobile el|^ fait serrer le 
chef du tube placé entre les deux traverses. Cette pression est telle que 1 on peut pousser 



Fig. HS. — Tracteur élastique en place. 


la traction jusqu’à la rupture du tube sans observer aucun glissement. L’appareil est 
complété par des crochets en S ou par des anneaux à crochet, fig. llo. La dimension de 
l’anneau élastique peut être facilement modifiée. A défaut d’un tube assez fort, on peut 
en prendre deux Ou même un faisceau de tubes fins. 

Au point de vue de la régularité de l’élasticité et de la solidité, les tubes sont de beau¬ 
coup préférables aux cordes en caoutchouc. Ou peut aisément tarer le tube employé en 
mesurant son allongement pour des poids déterminés. 

Nous aurons occasion de revenir sur ce point dans une note spéciale. 

A. Berthon. 


PRÉPARATION ANTISEPTIQUE DES LAMINAIRES 
ET DES ÉPONGES DILATATRICES 


Le Journal de Médecine de Paris (21 février 1892) publie une note très complète de 
M. Stéph. Bonnet sur un mode de préparation antiseptique des laminaires et des éponges 
dilatatrices. 

L’auteur, après avoir exposé très complètement les inconvénients des tiges de lami¬ 
naires et des éponges dilatatrices — livrées par le commerce — donne la technique qu’il 
a adoptée pour préparer ces dilatateurs, nous la reproduisons in extenso : 

« 1“ Laminaires. — Celles que j’emploie sont les tiges brutes du commerce, achetées 
» au poids, simplement séchées et vierges de tout apprêt. Il est bon de choisir les plus 
» lisses et les plus dures, car quelques-unes, d’aspect terreux, se montrent, après gonfle- 
» ment, molles, friables et pourraient s’écraser dans l’utérus sous la,'pression de la pince. 

» On les divise alors en segments de différentes longueurs de 6 à 8 ou 9 centimètres, 
» en tenant compte ainsi de leur allongement pendant le gonflement. Après les 
» avoir brossées et lavées afin de les débarrasser des matières étrangères qui peuvent 
B adhérer à leur surface, on les plonge dans une solution de sublimé à 1 /lOÜO® et dans 
» un vase propre, de dimensions assez grandes pour que leur dilatation ne soit pas 
» contrariée. R est bon de couvrir le vase afin de soustraire la préparation aux germes 
» de l’atmosphère. 


B Les tiges n’atteignent leur maximum de turgescence dans la solution froide qu’au 
B bout de 12 à 24 heures et même davantage. Cette différence tient à plusieurs causes • 
» volume de la tige, température de la saison, de l’appartement etc 
B R n’y a nul inconvément, du reste, à les y laisser séjourner plus longtemps et on peut, 
» par contre, en hâter le gonflement en les plongeant tout d’abord dans une solution 
“ (Aswivre.) 


“24654-H-92. — (£flcte lorüleoi). 


Émile GALANTE, Propriétaire-Gérant.